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Les poussières du sable du Sahara s’invitent une nouvelle fois dans le ciel français. Depuis ce dimanche 28 avril 2024, le sable du désert a atteint la Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Languedoc, et devrait finir sa course en ce début de semaine en Corse et dans le sud-est de la France. Ce phénomène météorologique qui s’était déjà produit récemment, fin mars et début avril, est de plus en plus fréquent. Mais que sait-on de ses risques pour la santé ?

Les malades respiratoires particulièrement à risque

« Le risque repose dans l’inhalation de ces particules fines dans les voies respiratoires », d’après le Dr Frédéric Le Guillou. Les personnes qui souffrent de maladies respiratoires – asthme, BPCO, fibrose pulmonaire… – sont donc celles qui « peuvent être les plus impactées. Quand on a une maladie respiratoire sous-jacente, quelle qu’elle soit, généralement la muqueuse respiratoire est déjà un peu altérée. Tout ce qui est particules fines va altérer un peu plus la structure bronchique ou nasale, donc ça peut aggraver les symptômes d’une maladie respiratoire pré-existante », précise le pneumologue.

Les enfants, dont le système respiratoire est encore en développement, sont également à risque face à cette pollution aux particules fines. Aussi, chez les personnes à risque de souffrir d’une maladie respiratoire, les poussières de sable peuvent « déclencher la maladie », alerte le Dr Le Guillou.

En revanche, la taille de ces particules les empêche d’avoir des impacts au-delà du système pulmonaire. « Ce ne sont pas des particules ultra-fines, donc normalement elles ne passent pas dans la circulation sanguine », rassure le pneumologue. Pas d’inquiétude non plus face à la présence de bactéries et virus, et même de particules radioactives – « on a fait des essais nucléaires dans le Sahara pendant des années », rappelle le pneumologue – : « Les concentrations et le temps d’exposition ne sont pas suffisants » pour que ça représente un risque, d’après l’expert. Autre information rassurante : cette fois-ci, le nuage de poussières de sable doit passer principalement à une altitude élevée. « Le transport de poussières à haute altitude est moins susceptible d’avoir un impact significatif sur la qualité de l’air en surface », d’après l’observatoire spatial européen Copernicus (source 1).

Quels symptômes cette pollution peut-elle provoquer ?

Cette pollution de l’air transitoire peut ainsi provoquer divers symptômes, en particulier au niveau respiratoire. Les symptômes principaux sont :

  • le nez irrité ;
  • le nez et la gorge qui grattent ;
  • des écoulements nasaux ;
  • des éternuements ;
  • les yeux qui piquent ;
  • de la toux.

Chez les personnes atteintes d’une maladie respiratoire, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin si les symptômes de la maladie pré-existante s’aggravent, « pour augmenter ou adapter le traitement de façon transitoire », précise le Dr Le Guillou.

D’autant plus qu’il y a également une circulation importante de pollens en ce moment qui peut aggraver la situation. « Les pollens aussi, comme les poussières de sable du Sahara, sont véhiculés par le vent. En ce moment, on est en pleine période pollinique. Tout s’ajoute, ça peut faire un beau cocktail », d’après le pneumologue.

Comment limiter les risques ?

« Il faut assimiler ce nuage de poussières de sable du Sahara à un pic de pollution », d’après le Dr Frédéric Le Guillou. Les recommandations pour se protéger sont donc les mêmes :

  • éviter d’aérer son logement pendant cette période ;
  • éviter de sortir trop, surtout si on a une maladie respiratoire ;
  • éviter de faire des activités physiques intenses ;
  • porter le masque chirurgical quand on sort, celui-ci filtre au moins 80 % de ces particules, rappelle le pneumologue.

En vidéo : Comment protéger ses poumons lors d’un pic de pollution ?

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