L’équitation est un sport singulier qui implique la collaboration d’un ou de plusieurs chevaux. Aussi, on imagine souvent qu’elle n’est pas si intense puisque c’est l’animal qui semble faire tout le travail… Dans quelle mesure permet-elle vraiment de se dépenser et d’affiner sa silhouette ? Éclairage de Priscille Le Grelle, médecin fédéral de la Fédération Française d’Equitation (FFE).
L’équitation, un sport complet… d’intensité modérée !
Contrairement à l’idée répandue selon laquelle l’équitation n’est qu’une simple activité de loisir, monter à cheval est en réalité une activité physique complète qui sollicite de nombreux groupes musculaires.
Cela dit, ce n’est pas le sport le plus intense sur le plan cardiorespiratoire, souligne Priscille Le Grelle. « Certaines disciplines, comme le cross-country, le horse ball ou le saut d’obstacles sont sans nul doute plus intenses que le dressage, mais elles entraînent tout de même une dépense énergétique modérée », estime l’experte.
Pour rappel, un sport d’intensité modérée peut augmenter le métabolisme et contribuer à la perte de poids, mais de nombreux facteurs doivent être pris en compte pour apprécier la dépense calorique, comme sa durée et sa fréquence !
Monter à cheval favorise tout de même la dépense énergétique
Vous l’aurez compris, l’équitation est moins intense que d’autres sports comme la course à pied ou encore le football. Mais elle permet tout de même de se dépenser. Pour cause ? Maintenir une bonne posture sollicite de nombreux muscles, y compris les muscles abdominaux, les muscles du dos, des jambes et des bras. Et le simple fait de rester en selle et de contrôler le cheval exige un effort constant qui favorise la dépense calorique. Sans compter que les soins apportés au cheval (comme l’alimentation, le pansage, le sellage, etc.) demandent aussi une certaine énergie !
Quelles parties du corps travaille-t-on à cheval ?
Comme indiqué ci-dessus, l’équitation sollicite plusieurs groupes musculaires :
- Les abdominaux et les muscles du dos, essentiels pour maintenir une bonne posture tout en équilibrant son poids du corps et en absorbant les mouvements du cheval.
- Les muscles des bras et des épaules, sollicités pour s’équilibrer et tenir les rênes afin de communiquer avec son cheval.
- Les muscles fessiers, qui interviennent dans le maintien de l’équilibre et dans la stabilité des cavaliers et cavalières.
- Les cuisses, très sollicitées pour assurer la stabilité sur le cheval et s’adapter à ses mouvements.
- Les mollets, sollicités pour donner des indications subtiles au cheval et maintenir une position correcte.
Le cheval, un formidable médiateur pour se mettre en mouvement !
Au-delà de ses avantages sur le plan physique et sportif, l’équitation offre la possibilité aux cavaliers et aux cavalières de créer un lien unique et apaisant avec un animal, mais aussi de renouer avec la nature. Comme nous l’explique Priscille Le Grelle, les cheveux sont de merveilleux partenaires : ils nous apaisent, nous aident à lutter contre l’isolement et la sédentarité, mais nous permettent aussi de prendre conscience de notre corps et de nos besoins physiologiques quotidiens.
Dans le détail, l’équitation ne se résume pas à monter sur un cheval. Il faut aussi s’en occuper avant et après la séance de travail. Une responsabilité qui motive de nombreuses personnes à se remettre en mouvement et à se décentrer pour mieux privilégier les besoins de leur compagnon. Le fait de travailler en carrière extérieure ou de partir en balade permet aussi de profiter de la nature et de l’air frais. Un avantage bienvenu pour lutter contre la sédentarité !
Travailler avec des chevaux peut aussi être très bénéfique sur le plan mental. Le temps passé en plein air conjugué à la connexion avec l’animal peuvent réduire le stress, améliorer l’humeur et renforcer le bien-être général. Priscille Le Grelle, médecin fédéral de la Fédération Française d’Equitation (FFE).
Par ailleurs, l’équitation est souvent pratiquée en groupe, que ce soit lors de leçons, de balades ou même de compétitions. La vie de club favorise les interactions sociales et peut encourager les personnes les plus isolées à communiquer pour mieux progresser et à passer du temps avec d’autres personnes passionnées de chevaux. Autant de paramètres qui favorisent la confiance en soir, l’engagement sur le long terme et l’amélioration de l’hygiène de vie.
Un sport adapté aux personnes en surpoids !
Vous êtes en surpoids ou en obésité ? Sachez l’équitation est un sport accessible sur ordonnance ! Ne vous limitez pas à cause de votre poids. « Il n’y a pas de poids minimum ou maximum pour monter à cheval – ou simplement pour s’en occuper dans un premier temps. Les personnes en surpoids ou en obésité peuvent tout à fait pratiquer l’équitation avec une monture adaptée et quelques ajustements pour améliorer leur confort et protéger leur santé », assure Priscille Le Grelle.
La pratique régulière de l’équitation ne suffit pas à perdre du poids !
Comme vous le savez, la perte de poids dépend de l’équilibre entre les calories consommées et les calories brûlées chaque jour. « L’équitation en elle-même n’est donc pas forcément suffisante pour perdre du poids ou même maintenir un poids de santé », alerte Priscille Le Grelle.
Son intensité peut en effet varier considérablement en fonction de la discipline pratiquée et de l’intensité de l’activité. Et quand bien même vous auriez dépensé 500 calories lors d’une séance de TREC, si vous ne faites pas attention à votre alimentation, à votre sommeil ou à votre niveau de stress, vous n’observerez probablement aucune différence sur la balance ! Sans oublier que la perte de poids dépend de nombreux facteurs individuels sur lesquels il est difficile d’agir, comme la génétique, le métabolisme ou l’état de santé.
En résumé, si vous souhaitez perdre du poids en pratiquant l’équitation, pensez à adapter votre mode de vie et à pratiquer une activité sportive plus intense en parallèle, comme la natation, le cyclisme ou le football. Si besoin, consultez un(e) médecin pour bénéficier d’un programme personnalisé en fonction de vos capacités physiques, de votre état de santé et de vos objectifs !
Pourquoi est-ce que l’équitation fait parfois grossir les cuisses ?
Si vous pratiquez régulièrement l’équitation, vous avez peut-être remarqué une augmentation du volume de vos cuisses ? Cela s’explique simplement… « Certaines personnes gagnent en masse musculaire au niveau des cuisses, ce qui peut donner l’impression que leurs cuisses ont grossi. En réalité, elles ont gagné en masse musculaire (non en masse grasse) – ce qui ne répercute pas forcément sur la balance ! », détaille Priscille Le Grelle.