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Il existe des maladies qui modifient la fréquence urinaire, telles que l’infection des voies urinaires, une vessie hyperactive, une cystite interstitielle, le diabète, une hypocalcémie ou une hypercalcémie, une drépanocytose, des problèmes de prostate, ou une faiblesse du plancher pelvien après l’accouchement. Dans d’autres cas, la personne n’a aucune pathologie et urine très ou trop peu fréquemment. Ainsi il sera conseillé de changer quelques habitudes pour y remédier. On fait le point.

Quelle est la fréquence normale pour uriner ?

Bien qu’aucun nombre fixe ne soit considéré comme « normal », une personne en bonne santé urine en moyenne six ou sept fois toutes les 24 heures. Faire pipi entre quatre et dix fois par jour peut également être considéré comme « normal », si cette fréquence n’interfère pas avec la qualité de vie de la personne.

Combien de fois doit-on uriner la nuit ?

Il est habituel qu’à partir de 50 ans une personne urine une fois la nuit, pour un volume de 250 ml à chaque fois, soit moins de 2 litres au total sur 24 heures. Fabriquer deux tiers du total des urines dans la journée, le dernier tiers la nuit. Dès lors que le nombre de mictions est supérieur et/ou que leur volume est plus élevé ou plus bas que ces critères, on peut considérer que la situation est anormale et c’est le signe qu’il faut consulter un médecin.

Pourquoi j’ai tout le temps envie de faire pipi ?

Plusieurs facteurs peuvent influencer ce chiffre : les médicaments, les aliments, les boissons, car l’alcool et la caféine augmentent la production d’urine, ainsi que certaines maladies. L’âge et la taille de la vessie comptent aussi. Pendant la grossesse, les changements hormonaux et la pression exercée sur la vessie peuvent également augmenter le débit urinaire. Cette fréquence élevée peut se poursuivre jusqu’à huit semaines après l’accouchement. Beaucoup de gens urinent plus souvent, surtout la nuit, à mesure qu’ils vieillissent.

Envie fréquente d’uriner : est-ce grave ?

Vous pensez aller trop souvent ou pas assez aux toilettes ? Le fait d’uriner trop rarement ou trop fréquemment peut indiquer une condition sous-jacente, surtout lorsqu’elle s’accompagne de certains symptômes comme : un mal de dos, du sang dans l’urine, une urine trouble ou décolorée, une difficulté à uriner, de la fièvre, des fuites urinaires, des douleurs lors de la miction ou une urine très odorante. Si vous ressentez ces symptômes, il est essentiel de consulter un médecin.

Polyurie et pollakiurie : à ne pas confondre

La polyurie est une diurèse > à 3 l/jour. Elle doit être distinguée de la pollakiurie, qui est le besoin d’uriner plusieurs fois pendant la journée ou la nuit à volume urinaire normal ou inférieur à la normale, indique un article du Manuel MSD (source 1). Les deux problèmes peuvent comprendre une nycturie.

Établir un calendrier des mictions pour analyser la quantité d’urine

C’est la base de tout car il permet de distinguer les situations où l’on peut, en modifiant son comportement, retrouver un rythme de mictions normales, de celles où il est préférable de consulter, explique le Pr François Desgrandchamps, chef du service d’urologie, hôpital Saint-Louis, AP-HP (Paris).

Comment s’y prendre ?

  • Sur une feuille, noter sur une période de 24 heures, l’heure de chaque miction en précisant, pour chacune, la quantité d’urine (grâce à un verre doseur dans lequel on fait pipi). Ne rien changer à ses habitudes ni sauter aucune mesure ;
  • Préciser s’il y a d’éventuels autres symptômes comme des difficultés à uriner, un débit du jet faible, une douleur, la présence de sang dans les urines… Cela pourra aider le médecin en cas de consultation ;
  • Calculer le nombre de fois où on est allé faire pipi sur ces 24 heures, et le volume total des urines. Faire ce calendrier sur 3 jours, pas forcément consécutifs.

Miction fréquente ou trop rare : les situations où l’on peut agir

J’urine beaucoup

Si l’on urine plus de 2 litres au total sur 24 heures, c’est probablement parce que l’on boit trop.

Or, plus on boit, moins l’organisme retient l’eau, donc plus on a soif, ce qui crée un cercle vicieux. Pr François Desgrandchamps

Que faire ? Réduire les apports en boisson, pour arriver à 2 litres par jour maxi. Par exemple en buvant un demi-verre d’eau au lieu d’un entier ou une tasse de thé mais pas deux, en évitant d’avoir une bouteille sur son bureau…

Je n’urine pas assez

Si l’on urine moins de 1,2 litre à 1,4 litre par 24 heures, mais en petite quantité à chaque fois (entre 50 et 100 ml) : c’est un signe évocateur d’une vessie hyperactive. « Elle concerne souvent des personnes qui, par peur d’avoir envie d’uriner au mauvais moment, réduisent leurs boissons, et font pipi par anticipation, par exemple avant de partir de chez elles ou d’entrer en réunion. » L’inquiétude de ne pas pouvoir aller aux toilettes à temps ne fait qu’aggraver les choses car plus on y pense, plus on a envie, et plus on a envie, plus on y pense.

Un dérèglement du mécanisme de miction peut alors s’installer, l’envie d’uriner se déclenchant dans le cerveau comme si la vessie était pleine alors qu’elle ne l’est pas. Pr François Desgrandchamps

Que faire si l’on urine trop souvent ? Quelles solutions ?

  • Espacer les passages aux toilettes : « en essayant, chaque semaine, de gagner 15 à 30 minutes entre deux mictions, jusqu’à atteindre un intervalle de 3 à 4 heures, ce qui normal », conseille le médecin ;
  • Détourner l’attention du cerveau : dès que l’on a envie, compter à l’envers à partir de 100, ou réciter un poème, écrire une lettre, faire ses comptes… « Chaque hésitation détourne l’attention du cerveau, ce qui permet au muscle de la vessie de se décontracter » ;
  • Réduire tout ce qui peut augmenter le volume des urines et/ ou les contractions du muscle de la vessie : café, thé (y compris vert), alcool, sodas, vin blanc, champagne ;
  • Suivre les progrès en réalisant chaque semaine un calendrier mictionnel sur 24 heures. Si, malgré un changement d’habitude, on ne constate aucune amélioration au bout de 3 semaines, une consultation médicale est conseillée.

S’hydrater et renforcer les muscles

Si une personne consomme de grandes quantités de liquides, en particulier des boissons contenant de la caféine, elle peut remarquer une augmentation des mictions. Si elle ne s’hydrate pas suffisamment, elle remarquera une déshydratation et une diminution du débit d’urine. Pour mieux gérer les problèmes de miction fréquente ou trop rare, il est important de faire pipi avant et après les rapports sexuels, faire des exercices de Kegel, ainsi que le maintien d’un poids équilibré, peuvent vous aider à renforcer les muscles affaiblis du plancher pelvien.

Quand s’inquiéter de trop uriner ? Quand consulter ?

Si l’homme ou la femme produit de gros volumes d’urine la nuit (plus d’un tiers du total des 24 heures), « cela peut évoquer une apnée du sommeil ou, si on a en plus un œdème des jambes, une insuffisance cardiaque », indique le Pr Desgrandchamps. Du sang dans les urines « peut faire suspecter des polypes dans la vessie, voire une tumeur ».

Chez la femme

En plus de faire souvent pipi mais peu (moins de 100 ml), on a une douleur au-dessus du pubis :

Si elle s’accentue lors de la miction, on peut penser à une cystite bactérienne ; si elle cède, à une cystite interstitielle, une anomalie de la paroi de la vessie. Pr François Desgrandchamps

Chez l’homme

Si l’homme se lève deux fois ou plus par nuit, qu’il faut pousser un peu pour uriner, et que le jet et le volume des urines sont faibles :

Ce sont des signes typiques d’une hypertrophie bénine de la prostate. Pr François Desgrandchamps

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