« Le CHU fait face à une augmentation importante des coûts de travaux », alerte la chambre régionale des comptes dans un rapport portant sur la construction du projet de nouvel hôpital public sur l’île de Nantes. Le surcoût du projet serait de 55 millions d’euros « au minimum », indique la chambre, ce qui porterait la facture totale à environ 1,3 milliard d’euros. A l’origine, le déménagement de l’hôpital sur l’île devait coûter 600 millions d’euros. C’est, cette fois, l’inflation des matériaux de construction, liée en partie à la guerre en Ukraine, qui explique cette nouvelle hausse budgétaire.
Plus préoccupant encore, la chambre régionale des comptes estime que, pour l’heure, ce surcoût n’est « pas financé ». Elle considère que celui-ci « semble difficilement soutenable dans son intégralité pour les finances du seul CHU », ajoutant que « les prévisions de recettes et de dépenses » de l’hôpital « intègrent des hypothèses relativement optimistes ».
Le CHU se montre moins inquiet
De son côté, la direction du CHU de Nantes se montre moins alarmiste, soulignant que les marchés publics déjà signés avec les entreprises permettent de « suivre finement l’évolution des coûts de construction ». Elle tient à nuancer les projections de la chambre régionale des comptes, estimant que « la volatilité des indices de construction invite à la prudence ». Le CHU précise par ailleurs que les conséquences de l’inflation sur les investissements en matière de santé sont une problématique connue du gouvernement, des « réflexions nationales » étant engagées.
« Il est hors de question que le CHU, déjà lourdement endetté pour financer ce déménagement, ait à supporter l’inconséquence de la maire de Nantes qui a validé et porté ce projet », déplore Laurence Garnier (LR), cheffe de file du groupe d’opposition de droite à la ville de Nantes. S’il est effectivement soutenu de longue date par la mairie de Nantes, le projet de nouvel hôpital sur l’île de Nantes est toutefois porté par l’Etat.
En chantier depuis un an, le nouvel hôpital de l’île de Nantes ouvrira en 2027, entraînant la fermeture du site Hôtel-Dieu. Il proposera en un même lieu toutes les spécialités médicales, pour des hospitalisations courtes principalement. Le site hospitalier Laënnec, à Saint-Herblain, sera partiellement maintenu.