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Au risque d’enfoncer une porte ouverte, l’équitation est bel et bien un sport. Pour certaines personnes, c’est même une véritable passion ! Depuis l’aube de l’humanité, l’homme entretient en effet une relation étroite avec le cheval : au fil des siècles, il est passé de simple animal de rente à véritable compagnon de loisir.

De nombreuses disciplines et traditions ont ainsi émergé, allant de l’attelage au concours de saut d’obstacles en passant par la pratique western, le horse-ball ou encore le dressage. Que ce soit sur le plan physique, mental ou émotionnel, elles présentent toutes un certain nombre d’avantages ! On fait le point avec Priscille Le Grelle, présidente de la commission médicale de la Fédération Française d’Equitation (FFE).

Attelage, cso, dressage, endurance, voltige…

Comme indiqué ci-dessus, il existe un certain nombre de disciplines équestres qui ne se résument pas à « monter à cheval ». On distingue notamment :

  • L’attelage et le para-attelage, qui impliquent qu’un ou plusieurs chevaux soient attelés à une voiture ou à une charrette.
  • Le concours de saut d’obstacles (CSO), qui consiste à franchir un parcours d’obstacles dans un temps imparti tout en évitant les fautes.
  • Le dressage et le para-dressage, qui consistent à exécuter des figures et des mouvements spécifiques en mettant l’accent sur la précision, l’harmonie et la fluidité des mouvements du cheval.
  • Le concours complet d’Equitation (CCE), une discipline combinée qui regroupe des épreuves de dressage, de cross-country et de saut d’obstacles.
  • L’endurance et l’endurance attelage, qui consistent à parcourir de longues distances à cheval sur des terrains variés.
  • L’Equifeel, qui met l’accent sur la relation entre le cavalier et le cheval à travers des exercices de confiance, de communication et de maniabilité, réalisés à pied ou monté.
  • L’Equifun, qui combine des éléments de dressage et de maniabilité sur des parcours variés.
  • Le Hunter, qui évalue la capacité du cheval à franchir des obstacles avec style et fluidité, tout en conservant une allure régulière et une présentation élégante.
  • Le Mountain Trail, qui simule des situations de terrain montagneux, avec des obstacles naturels et artificiels tels que des ponts, des troncs d’arbres, des rivières, etc.
  • Le horse-ball, un sport d’équipe à cheval qui consiste à marquer des buts dans le camp adverse à l’aide d’un ballon spécifique.
  • Le polo, un autre sport d’équipe dans lequel les cavaliers tentent de marquer des buts en frappant une balle au sol à l’aide de maillets.
  • Les pony games, une série d’épreuves d’équipe au cours desquelles les cavaliers s’affrontent pour mettre à l’épreuve leur agilité, leur vitesse et leur coordination.
  • Le ride and run, qui implique qu’un cavalier et un coureur à pied se relaient pour parcourir une certaine distance et franchir des obstacles.
  • Le TREC (Techniques de Randonnée Equestre de Compétition) et le TREC en attelage, qui combinent des épreuves de dressage, de parcours d’orientation et d’obstacles naturels.
  • Le travail à pied, qui consiste à réaliser divers exercices pour renforcer la confiance et la communication entre le cavalier et le cheval.
  • La voltige, qui consiste à réaliser des mouvements gymnastiques en solo ou en équipe sur le dos d’un cheval en mouvement.
  • Le western, un style de monte et de compétition inspiré des pratiques des cow-boys américains qui comprend diverses épreuves telles que le reining, le cutting, le barrel racing, et le trail.

Chaque discipline offre son lot de défis et d’émotions. Les cavaliers sont libres de choisir en fonction de leurs intérêts, de leurs compétences et de leur relation avec leur cheval. À noter : seuls le dressage, le concours de saut d’obstacles et le concours complet sont reconnus comme des disciplines olympiques. Priscille Le Grelle.

Est-ce que l’équitation est un sport accessible ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’équitation est un sport accessible à tous – à condition de ne pas avoir peur des chevaux ! Elle peut être pratiquée à tout âge, quels que soient son expérience, ses capacités physiques ou son état de santé, souligne Priscille Le Grelle. Vous l’aurez d’ailleurs remarqué, plusieurs disciplines sont accessibles aux personnes en situation de handicap.

À partir de quel âge les enfants peuvent-ils commencer à monter à cheval ?

La plupart des centres équestres accueillent les enfants à partir de 5 ou 6 ans, soit à partir du moment où les enfants commencent à avoir une bonne coordination et un équilibre suffisant pour tenir à poney. Cela dit, certains clubs proposent des cours de baby poney accessibles dès l’âge de 2 ans ! 

Les femmes enceintes peuvent-elles monter à cheval sans risque ?

L’activité physique est évidemment indispensable pendant la grossesse… Toutefois l’équitation n’est pas forcément recommandée pendant la grossesse. En tout cas, ce n’est pas forcément le moment le plus approprié pour s’y mettre, prévient Priscille Le Grelle.

“En l’absence de contre-indications, les cavalières confirmées peuvent continuer à monter jusqu’au deuxième trimestre de grossesse en prenant des précautions”, estime-t-elle. Car elles ne sont pas à l’abri d’une chute ou d’un coup de sabot susceptible de mettre en danger leur vie et celle de leur enfant à naître !

Les personnes âgées peuvent-elles aussi monter à cheval ?

Il est tout à fait possible d’apprendre à monter à cheval à 50 ou même à 60 ans lorsque l’on est en bonne condition physique. « Les personnes âgées peuvent tout à fait monter à cheval, à condition qu’elles soient en bonne santé physique et mentale », confirme Priscille Le Grelle. Et de préciser : « L’équitation peut aider à améliorer leur équilibre, leur coordination et leur force musculaire. Sans compter qu’elle permet de maintenir des liens émotionnels et sociaux stimulants ». 

À noter : les seniors peuvent aussi s’épanouir dans des disciplines comme l’attelage, le travail à pied, l’Equifeel ou l’Equifun à condition d’avoir des montures adaptées !

Équithérapie : le cheval, un médiateur unique !

L’équithérapie – ou hippothérapie – désigne une forme de thérapie qui utilise le cheval comme partenaire dans un processus de guérison ou de développement personnel. Les interactions avec les chevaux peuvent en effet être bénéfiques pour les personnes souffrant de différents handicaps.

“Les chevaux sont très sensibles aux signaux non verbaux, ils peuvent aider à explorer les aspects non verbaux de la communication, comme le langage corporel et les émotions. Ils ont aussi la capacité de refléter les émotions des personnes qui interagissent avec eux”, explique Priscille Le Grelle.

Enfin, travailler avec des chevaux permet d’apprendre par l’expérience : les activités telles que le toilettage, le pansage ou la conduite de chevaux peuvent aider à développer des compétences relationnelles, émotionnelles et cognitives.

Pourquoi faire de l’équitation ? Quels avantages pour notre santé physique ?

Faire de l’équitation offre de nombreux avantages pour notre santé physique.

  • Dans une moindre mesure l’équitation permet de lutter contre la sédentarité, de se dépenser et de renforcer son endurance cardiovasculaire.
  • Monter à cheval engage de nombreux groupes musculaires, notamment les muscles des jambes, des fessiers, du dos et des abdominaux. « Le simple fait de tenir en équilibre sur le cheval nécessite un effort de gainage constant, ce qui contribue au renforcement global du corps », assure Priscille Le Grelle.
  • Cela exige aussi un bon sens de l’équilibre, une coordination précise entre le tronc, les mains, les jambes et le regard et une certaine souplesse pour guider le cheval et maintenir une posture correcte.
  • La pratique régulière de l’équitation contribue aussi à améliorer la posture en renforçant les muscles du tronc et en favorisant un meilleur alignement de la colonne vertébrale.

Quels muscles travaillent quand on fait de l’équitation ?

Comme indiqué ci-dessus, l’équitation sollicite une grande variété de muscles, tant au niveau du tronc que des membres inférieurs, des membres supérieurs et du dos : les quadriceps, les ischio-jambiers, les mollets, les abdominaux, les lombaires, les érecteurs du rachis, les trapèzes, les épaules, les bras

Est-ce que l’équitation fait perdre du poids ?

L’équitation est loin d’être le sport le plus intense et ne permet pas à elle seule de perdre du poids. En revanche, couplée à une alimentation équilibrée, à un bon sommeil, à une bonne gestion du stress et à une activité physique ou sportive supplémentaire, elle peut influencer la balance énergétique en favorisant le déficit calorique. « L’équitation ne garantit pas la perte de poids, mais permet de se mettre en mouvement, ce qui est forcément bénéfique pour notre santé », résume Priscille Le Grelle.

Quels sont les bienfaits psychologiques de l’équitation ?

Dompter un animal aussi puissant et noble que le cheval nécessite une certaine assurance. Au fil du temps, les cavaliers apprennent à maîtriser leurs peurs, à se concentrer sur leurs objectifs et à établir une relation de confiance avec leur monture. Cette progression vers la maîtrise de soi contribue grandement à renforcer la confiance en soi et à développer une attitude positive face aux défis de la vie !

Monter à cheval demande aussi une certaine responsabilité, de la concentration, de la patience, de la rigueur, de l’humilité et de la persévérance pour collaborer efficacement avec le cheval. Autant de qualités qui peuvent se traduire par des améliorations dans d’autres aspects de la vie quotidienne. Par ailleurs, la simple présence des chevaux peut avoir un effet apaisant sur le mental : ils ne nous jugent pas et leur nature réceptive offre un répit bienvenu aux personnes qui souffrent de stress ou d’anxiété.

Monter à cheval permet de s’évader du tumulte quotidien, de se reconnecter avec la nature et de se recentrer sur l’instant présent, ce qui favorise la relaxation et le bien-être. Priscille Le Grelle. 

Et la présidente de la commission médicale de la FFE d’insister : « Les chevaux nous incitent à prendre soin de nous. À force de les côtoyer on apprend à connaître leurs besoins nutritionnels, physiologiques et sociaux, puis on prend conscience de nos propres besoins en miroir ».

Un sport qui renforce les liens sociaux

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’équitation n’est pas un sport solitaire ! Elle peut être pratiquée entre amis ou en famille et permet aux cavaliers de se rencontrer régulièrement lors de cours collectifs, de balades, de compétitions ou d’évènement organisés par les clubs (barbecues, soirées à thèmes, etc.). « Les centres équestres sont des lieux de rencontre privilégiés où les cavaliers peuvent se retrouver, échanger des conseils, s’encourager et partager leur amour des chevaux », insiste Priscille Le Grelle. De quoi tisser de liens solides et durables !

Quels sont les risques et les inconvénients de cette pratique ?

Comme toute activité sportive, l’équitation comporte certains risques et inconvénients… L’équitation comporte un risque de chutes, de coups de pied, de morsures et d’autres accidents qui peuvent entraîner des blessures, notamment des fractures, des contusions, des entorses ou des traumatismes crâniens. Le port d’équipements adaptés (casque, gilet de protection, etc.) peut réduire ces risques, mais ne les élimine plus complètement ! Certaines personnes peuvent développer des allergies aux chevaux, à la poussière de foin ou à d’autres allergènes associés à l’équitation.

Bon à savoir : prendre soin d’un cheval nécessite un engagement en termes de temps, d’énergie et de responsabilité. Les propriétaires de chevaux doivent consacrer du temps quotidien à nourrir, entraîner, et entretenir leur animal, ce qui peut parfois être difficile à concilier avec d’autres obligations personnelles ou professionnelles.

L’équitation peut aussi être une passion coûteuse, en raison des frais associés à l’achat ou à la location d’un cheval, à l’entretien de l’équipement, aux frais de formation et de pension, ainsi qu’aux frais de participation à des compétitions ou à des événements équestres.

Existe-t-il des contre-indications spécifiques ?

Les contre-indications à l’équitation sont rares. On compte notamment l’épilepsie, les troubles de la coagulation sanguine, l’ostéoporose ou les troubles de l’équilibre. Et contrairement à ce que l’on pense, les problèmes de dos ne contre-indiquent pas systématiquement l’équitation, bien qu’elle soit contre-indiquée en cas de scoliose grave et évolutive et en cas de hernie discale évolutive. « En cas de doute, consultez un médecin ! », recommande Priscille Le Grelle.

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