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Le volleyball est un sport dynamique qui exige une bonne agilité, de la coordination et une grande réactivité, que ce soit en loisir ou en compétition. Contrairement à d’autres sports collectifs, il limite les contacts avec l’adversaire, ce qui en fait un sport moins traumatisant que d’autres sports d’équipe, comme le football, le rugby ou encore le handball. Cela dit, le risque de blessure n’est jamais nul… Et il est crucial d’apprendre les bonnes techniques de saut et de réception, d’écouter son corps et d’adopter les bonnes mesures de prévention pour éviter certaines blessures. On fait le point avec Laurent Lecina, préparateur physique de l’équipe de France masculine de volley.

Quels sont les inconvénients du volley-ball et du beach-volley ?

Le volley-ball et ses variantes comme le beach-volley ou le snow-volley comptent parmi les sports les plus pratiqués au monde. Pour cause ? Leur mode d’emploi est des plus intuitifs : deux équipes de six, trois ou deux personnes s’affrontent sur un même terrain et essaient de faire passer un ballon par-dessus un filet pour qu’il touche le sol du camp adverse.

Comme le rappelle Laurent Lecina, il offre de nombreux avantages, tant sur le plan physique que sur le mental. Il favorise le développement de la coordination, de l’agilité, de la force musculaire et de l’endurance cardio-respiratoire. « En jouant régulièrement au volley, on améliore sa condition physique générale tout en brûlant des calories et en renforçant ses muscles », assure-t-il. Ce sport stimule aussi la concentration, la prise de décision rapide et la gestion du stress. Sans oublier qu’il favorise le travail d’équipe et la communication : « Impossible de gagner en solitaire. Chaque action résulte d’une étroite coopération entre au moins deux personnes ! ».

Néanmoins, le volley-ball comporte quelques inconvénients et risques de blessures, tels que les entorses, les fractures ou les blessures musculaires liées à la nature explosive du jeu. Les joueurs peuvent aussi éprouver une fatigue physique, voire une fatigue mentale dans la mesure où il demande une grande concentration et un effort constant sur le terrain. Sans oublier les exigences de coordination et de communication, des défis de taille dans les équipes où la cohésion n’est pas optimale. Enfin, il existe un risque de surentraînement qui exige une bonne gestion de la charge d’entraînement et des périodes de récupération adéquates.

On distingue deux types de blessures !

Quel que soit le niveau de pratique, on distingue généralement deux types de blessures :

  • Les blessures traumatiques : des blessures soudaines causées par un contact direct (chutes, collisions) ou un mouvement brusque, qui touchent principalement les doigts, les poignets et les chevilles. Par exemple : les entorses, les fractures, les contusions ou les foulures.
  • Les blessures liées à une surutilisation : des blessures qui surviennent progressivement, sont souvent liées à des mouvements répétitifs et touchent principalement les épaules et les genoux. Par exemple : les tendinites, les douleurs musculaires ou les douleurs articulaires.

L’entorse de la cheville, la blessure la plus fréquente

L’entorse de la cheville est de loin la blessure la plus fréquente. Elle affecte souvent les joueurs lors de changements rapides de direction, de mouvements brusques, de déplacements latéraux, de sauts ou d’atterrissages. Concrètement, lorsque le pied se tord soudainement vers l’intérieur ou vers l’extérieur, les ligaments qui maintiennent la cheville en place peuvent être étirés ou déchirés, ce qui entraîne une entorse.

La gravité de l’entorse peut varier, allant de l’étirement léger des ligaments jusqu’à la déchirure sévère nécessitant une intervention médicale. Dans de rares cas, elle aussi peut s’accompagner d’une fracture de la cheville. Laurent Lecina. 

Il est difficile de la prévenir, mais certaines astuces permettent tout de même de limiter les risques. Les joueurs peuvent par exemple renforcer leurs muscles stabilisateurs grâce à des exercices spécifiques. Le port de chaussures appropriées offrant un bon soutien et une bonne adhérence peut aussi aider à réduire le risque de torsion de la cheville. Sans oublier l’importance d’un bon échauffement, d’une technique de déplacement appropriée et d’une attention particulière lors des matchs ! Et si besoin, n’hésitez pas à porter des chevillères.

Le volley-ball met les genoux à rude épreuve

Les tendinites du genou sont aussi des blessures fréquentes chez les joueurs, en raison des mouvements répétitifs et des contraintes importantes exercées sur l’articulation du genou. Elles surviennent suite à l’inflammation d’un tendon due à une réaction inflammatoire ou à un micro-traumatisme du tendon et du muscle et sont si courantes que l’on parle parfois de « genoux du sauteur ».

Vous l’aurez compris, les sauts fréquents, les déplacements latéraux, les atterrissages brusques et les changements de direction rapides mettent les genoux à rude épreuve. Pour les prévenir, les joueurs doivent donc renforcer les muscles de leurs jambes, en particulier leurs quadriceps, leurs ischio-jambiers et les muscles de leurs mollets. Ainsi, ils peuvent réduire la pression exercée sur les tendons de leurs genoux. « Des exercices de renforcement ciblés comme les squats, les fentes et les élévations de mollets sont idéaux pour stabiliser les articulations du genou et à prévenir les blessures », conseille Laurent Lecina.

Une technique de saut et d’atterrissage appropriée, le port de genouillères et ainsi qu’une attention particulière à la posture pendant le jeu peuvent aussi contribuer à réduire le risque. Sans oublier l’importance de respecter des périodes de repos adéquates pour permettre à l’organisme de récupérer et réduire l’usure des tendons du genou.

Gare à la rupture du ligament croisé antérieur !

La rupture du ligament croisé antérieur est une blessure redoutée par de nombreux sportifs. Ce ligament situé au centre du genou est crucial pour la stabilité et le mouvement, mais des mouvements brusques, des changements de direction rapides, et des réceptions brutales peuvent entraîner une rupture partielle ou totale du ligament croisé antérieur. En tous les cas, un traitement approprié et une bonne rééducation sont essentiels pour rétablir la fonctionnalité du genou et permettre la reprise d’une activité sportive.

L’épaule du volleyeur : signe d’une surutilisation délétère

Avec les genoux, les épaules sont sans doute les articulations les plus sollicitées par le volley. L’épaule du volleyeur, aussi appelée « épaule du lanceur » résulte en effet de la répétition de mouvements d’élévation et de rotation des bras lors des services, des passes et des attaques au filet. Les tendinites, les luxations et les déchirures de l’épaule comptent ainsi parmi les blessures de surutilisation les plus courantes chez les volleyeurs.

Pour prévenir ces blessures à l’épaule, il est indispensable de mettre en place un programme d’entraînement qui renforce les muscles de l’épaule, en particulier les muscles stabilisateurs tels que les rotateurs externes. L’attention portée à la technique de frappe et à la mécanique du mouvement permet aussi de réduire le stress sur l’épaule, souligne Laurent Lecina. Enfin, une gestion adéquate de la charge d’entraînement et des périodes de repos laisse à l’épaule le temps de récupérer correctement.

Prenez garde à vos coudes !

Les mouvements répétitifs de service, de passe et d’attaque peuvent aussi fragiliser les coudes et occasionner des blessures telles que la tendinite, l’épicondylite ou la bursite. Pour protéger vos coudes, assurez-vous d’avoir une bonne technique, de vous échauffer correctement avant chaque entraînement et d’utiliser des protège-coudes pour limiter les dégâts lors de plongeons. En prenant soin de vos coudes, vous pourrez continuer à profiter pleinement de ce sport passionnant !

Un risque non négligeable d’entorses et de fractures des doigts ou des poignets

Les entorses du doigt, les luxations du doigt (notamment la luxation de l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce) et les fractures du doigt sont des blessures traumatiques relativement courantes, tout comme les entorses, les luxations et les factures du poignet

Ces blessures surviennent le plus souvent au contact du ballon, mais peuvent aussi être la conséquence d’un contact malheureux avec le sol ou avec un partenaire de jeu. « Elles peuvent se produire lorsque le ballon frappe directement les doigts, les pliant brusquement vers l’arrière ou sur le côté. De même, les fractures des poignets peuvent survenir lors de chutes sur le terrain ou lors de réceptions de balles maladroites, où le poignet est forcé dans une position inconfortable ou hyper-étendue », note le préparateur physique de l’équipe de France masculine de volley.

Bon à savoir : au-delà du handicap immédiat, les blessures à répétition au niveau des doigts entraînent l’apparition d’une arthrose précoce. D’où l’importance de prévenir ces traumatismes en portant par exemple des protège-poignets ou des gants rembourrés pour fournir un soutien supplémentaire et amortir les impacts. Par ailleurs, les mains et les doigts doivent être positionnés de manière à absorber correctement la force du ballon pour réduire le risque de fractures. Enfin, le renforcement des muscles des mains, des doigts et des poignets peut aider à prévenir les blessures en améliorant la stabilité et la résistance de ces articulations.

Les blessures lombaires sont également fréquentes chez les joueurs

Comme le remarque Laurent Lecina, les blessures lombaires (entorse lombaire, lombalgie, hernie discale) sont relativement courantes chez les pratiquants en raison des mouvements répétitifs de flexion, d’extension et de rotation du tronc et de la tête. Les sauts fréquents, les atterrissages brusques, les mouvements latéraux rapides et les extensions excessives lors des attaques au filet impliquent de nombreux chocs qui peuvent fragiliser nos lombaires et causer de lourds dommages sur le long terme. 

Pour réduire le risque de blessures lombaires, il est crucial de renforcer les muscles abdominaux, dorsaux et latéraux, ainsi que les muscles stabilisateurs du tronc qui soutiennent la colonne vertébrale. Des exercices de renforcement et de stabilisation, tels que les planches, les ponts, les rotations du tronc et les fentes latérales, peuvent aider à renforcer ces muscles et à réduire le risque de blessures. Les joueurs doivent également être attentifs à leur corps et ne pas ignorer les signes de douleur ou d’inconfort dans le bas du dos !

Échauffement : quels muscles travailler pour éviter de se faire mal au volley ?

« Quels que soient les risques, il y a toujours une solution pour adapter la pratique à la santé de chacun en utilisant par exemple un ballon plus léger ou un filet moins haut qui limite les sauts », insiste Laurent Lecina. Un bon équipement (genouillères, protège-coudes, chevillères, etc.) et un échauffement complet qui cible tous les groupes musculaires sont aussi essentiels. Travaillez :

  • Les muscles de vos jambes (les quadriceps, les ischio-jambiers, les mollets et les muscles stabilisateurs de la cheville), sollicités lors des mouvements de saut, de déplacement latéral et d’atterrissage.
  • Les muscles de votre tronc (les abdominaux, les muscles obliques et les muscles du bas du dos), qui permettent de maintenir une posture correcte pendant les matchs.
  • Les muscles de vos épaules et de vos bras (les deltoïdes, les muscles du bras et les muscles de la coiffe des rotateurs), mobilisés lors des mouvements de frappe, de service et de passe.
  • Les muscles de votre cou et du haut de votre dos, sollicités lors des mouvements de service, de réception et de défense.
  • Les muscles de votre bassin et de vos hanches (les muscles fessiers, les fléchisseurs de la hanche et les rotateurs de la hanche), indispensable pour la stabilité et la mobilité. 

Ainsi, vous augmenterez votre circulation sanguine, améliorerez votre souplesse articulaire et musculaire et préparerez votre corps à affronter l’effort !

En cas de blessure, une évaluation médicale appropriée est indispensable pour déterminer la gravité de la blessure et élaborer un plan de traitement efficace. Pour éviter les complications à long terme, mieux vaut suivre les conseils des médecins et respecter les délais de récupération recommandés ! Laurent Lecina.

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