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Accusé de chantage à la sextape, le président de la Métropole de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, a annoncé ce jeudi 8 décembre son «retrait total» de ses fonctions.

Visé par une enquête judiciaire concernant des faits de chantage à la sextape, Gaël Perdriau, maire de la ville de Saint-Etienne (Loire) et président de sa Métropole, a annoncé son «retrait total» de ce dernier poste. Depuis la révélation de cette affaire, il y a trois mois, plusieurs appels à la démission étaient parvenus jusqu’à l’élu qui y était resté sourd… jusqu’à aujourd’hui.

Lors du conseil métropolitain, ce jeudi, une demi-douzaine d’élus ont présenté un «voeu pour imposer que la morale et l’éthique des conseillers métropolitains soient respectées». Le texte, lu en séance, appelait à la démission de M. Perdriau qui «a perdu toute forme de légitimité d’exercer un mandat».

«Le maintenir dans ses fonctions serait une insulte (…) S’il lui reste un soupçon de dignité il doit quitter ses mandats dans les meilleurs délais, c’est le dernier service qu’il doit rendre aux habitants avant de répondre à la justice», ont poursuivi les signataires de ce voeu, qui estiment que «le contexte judiciaire pèse lourdement» sur la Métropole de Saint-Etienne.

«J’entends le besoin de certains de me voir prendre du recul… C’est la raison pour laquelle je prends la décision de me mettre en retrait total de la Métropole», a répondu l’intéressé, avant de quitter le conseil métropolitain.

Révélée par Mediapart il y a trois mois, l’affaire impliquant Gaël Perdriau concerne le tournage et l’usage d’une vidéo à caractère sexuel. Datant de fin 2014, cette dernière met en scène l’ex-premier adjoint du maire de Saint-Etienne, Gilles Artigues, en train de se faire masser par un homme dans une chambre d’hôtel.

Pour se défendre, l’ancien premier adjoint avait de son côté réalisé des enregistrements audio dans lesquels Gaël Perdriau le menace de rendre la vidéo publique. Retranscrits par Mediapart dans son enquête, ils ont conduit à l’ouverture d’une information judiciaire, notamment pour chantage aggravé.

Gaël Perdriau se dit innocent

Placé en garde à vue à la mi-septembre, le maire de Saint-Etienne avait dans la foulée renoncé à ses fonctions représentatives à la ville et à la Métropole, mais aussi limogé son directeur de cabinet. L’un de ses adjoints municipaux, accusé d’avoir tourné la sextape, avait alors démissionné et Gaël Perdriau s’était vu exclure des Républicains.

L’élu de 50 ans n’a toutefois jamais cessé de clamer son innocence, se disant victime d’«une logique politique» destinée à le détruire. Selon lui, ses ennuis auraient commencé en 2016, lorsqu’il a pris position en faveur de Bruno Le Maire aux primaires LR. Un choix que Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, aurait, d’après lui, pris «comme une déclaration de guerre».

«Je subis un acharnement avec des intérêts politiques partagés, mon avocat a transmis au juge un témoignage très clair (…) qui démontre que la publication des articles de Mediapart s’inscrit dans une logique politique beaucoup plus ancienne impliquant Gilles Artigues et des personnes extrêmement proches de Laurent Wauquiez sur le plan politique», a-t-il insisté mercredi, lors d’un entretien avec l’AFP et Le Progrès.

Gaël Perdriau a reconnu avoir évoqué la vidéo compromettante, dont il avait «entendu parler», devant Gilles Artigues, mais seulement pour «le mettre mal à l’aise». Il met en avant les tensions qui existaient alors entre la ville de Saint-Etienne et la Région et dit avoir «vu rouge» lorsque son ex-premier adjoint a «échangé longuement» avec Laurent Wauquiez lors d’un congrès des maires.

Le maire de Saint-Etienne assure même ne jamais avoir visionné les images en question. «Je ne suis ni le commanditaire, ni l’organisateur, ni un utilisateur de cette vidéo. Je n’ai jamais eu ni vu ce document», a-t-il affirmé.

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