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Réservé sur une loi sur « l’aide active à mourir », François Braun sort du silence sur la fin de vie
STEPHANE MAHE / AFP Réservé sur une loi sur « l’aide active à mourir », François Braun sort du silence sur la fin de vie

STEPHANE MAHE / AFP

Réservé sur une loi sur « l’aide active à mourir », François Braun sort du silence sur la fin de vie

POLITIQUE – Pas vraiment convaincu. François Braun s’est montré réservé ce samedi 8 avril sur une loi sur « l’aide à active à mourir », comme l’a recommandé la Convention sur la fin de vie, estimant que la priorité devra aller « au renforcement de l’existant » et semblant donner des gages aux soignants.

« Le débat sur l’aide active à mourir est encore ouvert. Un texte de loi allant en ce sens changerait profondément notre société et notre rapport à la mort », estime ainsi le ministre de la Santé, qui s’exprime pour la première fois sur le sujet dans les colonnes du Monde, comme un avertissement. Et d’ajouter : « L’euthanasie est une solution extrême à laquelle je dois encore prendre le temps de réfléchir. Si la société devait avancer dans le sens d’une aide active à mourir, ce ne pourrait être que dans des cas très précis et rigoureusement encadrés. »

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La Convention sur la fin de vie, composée de 184 citoyens qui viennent de débattre pendant trois mois du sujet, a répondu « oui » aux trois quarts à une aide « active à mourir », concrètement le suicide assisté ou l’euthanasie, en assortissant toutefois ses positions d’importantes restrictions. Dans la foulée, Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi « d’ici la fin de l’été » sur ce sujet très sensible.

« On ne répondra jamais à toutes les situations »

La législation actuelle, fixée par la loi Claeys-Leonetti de 2016, permet aux soignants de mettre sous sédation irréversible des patients proches de la mort, dont les souffrances sont intolérables. Mais elle ne va pas jusqu’à autoriser une assistance au suicide (le patient s’administre lui-même le produit létal) ou l’euthanasie (un soignant l’injecte).

Or, selon François Braun, même en modifiant la loi, « on ne répondra jamais à toutes les situations ». C’est « à chaque fois la fin d’une vie et chaque situation est différente », détaille le ministre pour qui le « parcours jusqu’aux derniers instants » est « le plus important. » « Accompagner la mort, ce n’est pas donner la mort », insiste-t-il.

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Le ministre de la Santé n’hésite pas à aller dans le sens de nombreux soignants qui s’inquiètent d’une évolution législative vers une aide active à mourir. Si tel est le cas, alors François Braun « ne veut pas qu’elle puisse s’imposer comme une obligation aux médecins. » Il ne « ne croit pas » non plus « qu’elle doive se faire nécessairement dans un environnement médical ».

Dans ces conditions, François Braun, médecin urgentiste de formation, estime que « la priorité devra être donnée au renforcement de l’existant », et ce « quelle que soit l’option que nous mettrons sur la table. » Le ministre évoque par exemple « une plus grande appropriation des directives anticipées », des « professionnels de santé mieux formés », un « meilleur recours à la sédation profonde et continue jusqu’au décès. » « Si nous y arrivons », veut-il croire, alors « il y aura alors beaucoup moins de demandes d’aide à mourir ».

De quoi faire apparaître les futurs contours du projet de loi sur la fin de vie ? Emmanuel Macron a annoncé lundi 3 avril qu’il attendait du gouvernement un texte « d’ici la fin de l’été » pour mettre en place un « modèle français de la fin de vie ». Charge désormais au gouvernement et aux parlementaires d’en définir le contenu, avec plusieurs limites.

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Parmi elles, le chef de l’État a par exemple insisté sur la nécessité de garantir l’expression de la volonté libre et éclairée tout en fermant la porte par ailleurs à toute aide à mourir pour les mineurs.

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