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Cassandra, plus connue sous le nom d’ @happy_fam_of_7, est aussi la maman de cinq enfants, dont les deux petits derniers, ses jumeaux, sont de grands prématurés. Sur son compte Instagram, elle partage son histoire et elle sensibilise sa communauté au don de lait maternel. La rédaction est allée à sa rencontre.

Cassandra, présente-toi…

Cassandra : Je m’appelle Cassandra, j’ai 32 ans, je suis mariée et je suis maman de cinq enfants. J’ai quatre garçons et une fille. Ils sont âgés de 9 ans, 7 ans, 5 ans et les deux derniers sont des jumeaux mixtes, qui ont maintenant 2 ans. Nos petits jumeaux sont deux petites surprises, parce qu’ils sont arrivés après la pose de mon stérilet… C’était un choc pour mon mari et moi.

Comment se sont passés ta grossesse et l’accouchement ?

Cassandra : Comme pour toutes les grossesses gémellaires, nous avons bénéficié d’un suivi spécifique. Nous avions des rendez-vous mensuels à la maternité. Mais le 26 décembre, après l’effervescence des fêtes, j’ai commencé à sentir une immense douleur. J’avais déjà accouché de trois garçons, je connaissais les douleurs de l’accouchement, mais celles-ci étaient indescriptibles. Avec mon mari, nous avons donc décidé de rendre aux urgences maternité. Une fois arrivés, le verdict tombe. On m’annonce que le travail a déjà commencé et qu’ils allaient tout faire pour essayer de l’arrêter. On m’a fait des piqûres de corticoïdes pour aider à la maturation des poumons des bébés, on m’a donné des médicaments pour atténuer la douleur et pour essayer d’arrêter le travail. Mais rien n’a fonctionné. Les médecins ont décidé de me transférer dans une maternité de niveau supérieur, capable de gérer l’arrivée de très grands prématurés.
 

Là, tout s’écroule. On m’annonce qu’on va devoir faire une césarienne d’urgence parce que le travail ne s’arrête pas. Je suis alors à 6 mois de grossesse, 26 semaines + 1 d’aménorrhée.

Une fois que la rachianesthésie n’avait plus d’effet sur mon corps, on m’a autorisée à aller voir mes jumeaux. Je suis arrivée dans le service de pédiatrie, et là, c’était un monde inconnu. Un trou béant s’est ouvert sous nos pieds, c’était vraiment un choc. Un choc de rentrer dans ces chambres noires, où l’on n’entend que les bruits des bips des machines qui aident nos enfants à survivre. Nos super-combattants sont restés hospitalisés 12 longues semaines, 77 jours exactement. Ils sont passés du service de réanimation pédiatrique au service néonatalogie, et nous avons été suivis et épaulés par une équipe à chaque fois, top, top, top. !

Je voudrais remercier tout le personnel qui s’occupe de nos enfants, de nos bébés hospitalisés. Sans vous, ils ne seraient rien. Merci beaucoup !

Comment avez-vous entendu parler des dons de lait maternel ?

Cassandra : La conseillère en lactation est venue me voir quelques jours après l’arrivée des jumeaux. Elle m’a expliqué comment ils étaient alimentés. Ils bénéficiaient des dons de lait maternel uniquement, c’est-à-dire du lait maternel pasteurisé nécessaire à leur bon développement. Dès que j’ai commencé à tirer mon lait toutes les trois heures, je récoltais mon lait et descendais directement au service de réanimation pédiatrique qui se chargeait alors de le transmettre au lactarium.

Quelques jours après l’arrivée des bébés, la conseillère en lactation est revenue me voir. Elle avait remarqué que je produisais bien plus que ce dont ils avaient besoin à leur âge.
 

Mes jumeaux ne buvaient que 2 à 3 ml de lait, et j’en tirais 200 à 300 ml !

Elle m’a alors demandé si j’étais d’accord pour donner ce surplus aux autres bébés dans le besoin. J’ai accepté ! Pour ce faire, elle m’a donné un formulaire à remplir, et dans ce formulaire on nous pose des questions sur nos antécédents médicaux. Selon certains critères, on ne peut pas donner son lait, par exemple si on a déjà eu une transfusion sanguine ou reçu un don d’organe.

Pendant ces 3 longs mois d’hospitalisation, j’ai réussi à donner plus de 31 litres de lait maternel. Je suis vraiment très très fière !

Est-ce que tous les dons sont systématiquement utilisés ?

Cassandra : Effectivement, certains lactariums doivent jeter certains dons. Ce n’est pas par plaisir, mais uniquement parce qu’ils n’ont pas été recueillis en respectant les conditions strictes d’hygiène requises. Il est très important de se renseigner en amont ! D’autant plus que le lactarium ne nous prévient pas si un don est jeté. Ce serait dommage de tirer autant de lait pour rien.

Comment donner si l’on habite trop loin d’un lactarium ?

Cassandra : Si vous souhaitez donner votre lait et que le lactarium est loin de chez vous, n’hésitez pas à le contacter ! Certains mettent en place une collecte groupée dans votre région, avec d’autres mamans donneuses. Une personne se déplace pour les récupérer.

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