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De nombreuses études ont montré des liens qu’on ne soupçonnait pas entre la santé buccodentaire et la santé en général. En sachant cela, il est indispensable d’adopter une hygiène buccale rigoureuse et de consulter le dentiste au moins une fois par an. Même si tout va bien : la grande majorité des inflammations des gencives et des maladies parodontales s’installe sans signes douloureux.

Une sinusite ? Peut-être à cause d’une carie

La plupart du temps, une sinusite est causée par une infection des voies aériennes supérieures, mais pas toujours. Les racines dentaires de la mâchoire supérieure sont très proches des sinus. « D’où la possibilité qu’une infection comme une cariese propage jusqu’au sinus et l’enflamme à son tour », indique le Dr Francis Mora, parodontiste-implantologiste et expert de l’Association dentaire française.

Les bactéries pathogènes venues de la bouche peuvent aussi coloniser les poumons. C’est pourquoi il est recommandé, en cas d’infection pulmonaire, de réaliser un examen de la cavité buccale.

Dents et mal de dos, un lien possible

À l’origine de certaines dorsalgies ou cervicalgies, on retrouve parfois une malocclusion dentaire : un mauvais positionnement entre les dents du haut et du bas.

Dr Mora : Ce déséquilibre peut générer des tensions dans toute la chaîne musculaire du dos.

À l’inverse, un problème de stature, par exemple une jambe légèrement plus longue que l’autre, peut, lorsqu’il y a une fragilité musculaire, retentir jusqu’aux mâchoires et induire des douleurs dentaires. La prise en charge combinera séances d’ostéopathie et port d’une gouttière réalisée par le dentiste.

Parodontite et diabète, une liaison dangereuse

« La relation entre le diabète et les maladies parodontales est établie : l’hyperglycémie favorise la multiplication des bactéries buccales et de molécules modifiant la réponse inflammatoire. Et elle affaiblit les cellules de défense de l’organisme », explique le spécialiste. Un diabète non équilibré peut ainsi fragiliser les tissus de soutien de la dent et les exposer à un plus grand risque de parodontite.

À l’inverse, une maladie parodontale non traitée peut, en générant des molécules inflammatoires, augmenter la résistance à l’insuline : la glycémie est alors plus difficile à contrôler, et le risque de complications vasculaires augmenté.

Soigner ses dents pour protéger son cœur

Plusieurs travaux laissent supposer une relation entre hypertension artérielle, facteur de risque cardiovasculaire, et parodontite : l’une aggraverait l’autre. Par ailleurs, « une agression bactérienne pourrait être impliquée, à côté d’autres facteurs de risque, dans les mécanismes de l’athérosclérose. »

La présence de Porphyromonas gingivalis, bactérie en cause dans les maladies parodontales, a été retrouvée dans la plaque d’athérome de patients ayant développé un infarctus. « Cela ne signifie pas qu’elle soit l’unique responsable de l’accident coronarien, mais une étude portant sur près de 10 000 personnes a montré que le risque d’infarctus était augmenté de 25 % chez des hommes souffrant de parodontite », précise le Dr Mora.

Les saignements causés par des gingivites et parondontites – causées par une mauvaise hygiène bucco-dentaire – peuvent en effet faire passer des bactéries dans la circulation sanguine, pouvant provoquer des maladies cardiovasculaires ou un AVC.

Enceinte, mieux vaut surveiller ses dents

Une étude américaine l’a révélé en 1996 : les femmes enceintes présentant une parodontite ont 7,5 fois plus de risques d’accoucher prématurément ou de donner naissance à un bébé de petit poids. D’autant plus qu’à cause des hormones de grossesse, les femmes enceintes sont plus à risque de développer ce genre de pathologies dentaires, en particulier à partir du 3e mois.

« L’une des hypothèses évoque la migration de bactéries qui provoquent la parodontite dans la flore vaginale par le biais de la circulation sanguine. », dit le Dr Mora. 

D’où l’intérêt pour celles qui ont un projet de bébé de consulter leur dentiste : « Traiter une parodontite avant une grossesse diminue de 60 % le risque d’accouchement prématuré », conclut le Dr Mora. 

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