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Le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly a déclaré ce mercredi que son nouveau traitement contre Alzheimer avait fait ses preuves. Lors d’un essai clinique de grande ampleur, le médicament a ralenti la progression de la maladie. Ces résultats ont été accueillis avec enthousiasme par les experts.

L’essai clinique comptait 1.200 participants âgés de 60 à 85 ans n’ayant pas encore atteint un stade avancé de la maladie. Le traitement donanemab a montré une réduction de 36 % du déclin cognitif des patients. L’autonomie au quotidien (conduire, converser, avoir des loisirs, gérer ses finances) a aussi été mesurée : sur 18 mois, les patients ont présenté une baisse de 40 % du déclin de leur capacité à réaliser ces tâches.

Des risques encore à évaluer

Eli Lilly prévoit de déposer une demande d’autorisation auprès de l’Agence américaine des médicaments (FDA) dès ce trimestre, et dans le monde « aussi vite que possible ». Le traitement peut toutefois entraîner des effets secondaires graves, comme des œdèmes ou hémorragies cérébrales. Trois participants à l’essai clinique sont décédés, selon le communiqué du groupe.

« Quand les résultats complets seront publiés, […] nous pourrons commencer à évaluer attentivement les risques et les bénéfices », a commenté à ce sujet le docteur britannique Charles Marshall. « Cela aidera à décider si le donanemab doit être donné couramment aux patients. »

Bientôt un choix de traitement pour les patients

« Ces résultats confirment que nous entrons dans l’ère du traitement d’Alzheimer », s’est réjouie Catherine Mummery, chercheuse londonienne. « [On peut désormais] espérer de manière réaliste pouvoir traiter et stabiliser une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, avec une gestion de long terme, plutôt que des soins palliatifs et de soutien. »

Après des années de stagnation dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer, de nouveaux résultats redonnent en effet espoirs. Deux nouveaux traitements, développés par les entreprises pharmaceutiques Eisai (Japon) et Biogen (Etats-Unis), ont récemment été approuvés aux Etats-Unis : l’Aduhelm en juin 2021 et le Leqembi en janvier 2023.

Le donanemab d’Eli Lilly, s’il est approuvé, pourrait ainsi offrir un choix de traitement aux patients. Tous ces médicaments ciblent les dépôts de la protéine bêta-amyloïde. Si la cause exacte de la maladie d’Alzheimer reste mal comprise, les cerveaux des patients présentent des plaques amyloïdes, qui se forment autour de leurs neurones et les détruisent à terme.

La question du remboursement aux Etats-Unis

L’accès à ces traitements très chers suscite le débat aux Etats-Unis. Le système de couverture santé Medicare, destiné aux plus de 65 ans, avait annoncé ne les rembourser que dans le cadre d’essais cliniques. Une condition posée car la FDA a autorisé l’Aduhelm et le Leqembi selon une procédure accélérée, qui requiert de collecter moins de données cliniques avant la mise sur le marché.

« Medicare continue à s’entêter à bloquer l’accès pour les personnes qui pourraient en bénéficier », a critiqué ce mercredi Maria Carrillo, responsable scientifique au sein de l’Alzheimer Association, qui réclame que ces restrictions d’accès soient levées. De son côté, Eli Lilly va déposer une demande d’autorisation « traditionnelle » afin de permettre une couverture plus large par Medicare.

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