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Elles se surnomment elles-mêmes “les skinny », “les maigres” en anglais, car elles trouvent qu’elles sont trop minces et qu’elles ont besoin de prendre du poids pour atteindre leur objectif.

Le médicament détourné en question, Periactine, est disponible en vente libre et coûte moins de 10 euros la boîte. Les femmes qui l’utilisent vantent ses mérites et témoignent de son efficacité, affirmant qu’il leur donne tout le temps faim, même dans leur lit, et qu’il fait grossir leur corps rapidement. Pourtant, la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) a alerté sur les risques associés à ce mésusage de la cyproheptadine, principe actif de la Periactine. En effet, cette molécule n’est pas un complément alimentaire, mais un médicament destiné aux personnes allergiques. Jusqu’en 1994, elle était prescrite pour stimuler l’appétit chez les malades présentant une diminution de l’appétit accompagnée d’une perte de poids. Mais cette indication a été retirée en raison d’une balance bénéfice/risques mal évaluée.

Le Dr Laurent Chouchana, en charge de la pharmacovigilance de la cyproheptadine et membre de la SFPT, explique que cette molécule est très ancienne et a été dépassée par des molécules plus performantes, ce qui explique pourquoi elle n’est plus prescrite aujourd’hui. De plus, les molécules qui agissent sur le poids sont particulièrement surveillées en raison de leur mésusage potentiel, comme c’est le cas pour l’antidiabétique Ozempic, qui est parfois utilisé à des fins amincissantes (source 1). 

Les représentants des pharmaciens assurent que la Periactine est vendue très rarement, mais il est possible de se procurer le médicament en ligne, où son achat est souvent couplé à d’autres aides à la prise de poids, comme les graines de fenugrec selon certains sites. L’Agence du médicament (ANSM) n’a pas constaté d’augmentation des ventes, mais elle réalise actuellement une analyse de la situation et envisagera des actions graduées pour endiguer le phénomène si besoin est. Cependant, l’utilisation de la cyproheptadine comme orexigène pour induire une prise de poids à des fins esthétiques est potentiellement dangereuse. L’ANSM avait déjà alerté les professionnels de santé sur cette tendance un an plus tôt, car cette utilisation non conforme peut entraîner des effets secondaires graves tels que des convulsions, des hallucinations et des problèmes hépatiques.

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