Spread the love


Pauvre en glucides, modéré en protéines et riche en lipides, tel est le leitmotiv du régime cétogène, dit « keto diet »’, plébiscité en cas de diabète et/ou de surpoids. En privant le corps de glucides, sources d’énergie, ce régime alimentaire pousse l’organisme à décomposer les graisses pour produire de l’énergie. Le foie va alors produire des corps cétoniques, ou cétones, que le corps va utiliser comme carburant, d’où le nom de ce régime particulier..

Hélas, si cette stratégie semble intéressante, elle aurait ses effets indésirables plutôt gênants : l’augmentation des taux de mauvais cholestérol (ou LDL pour « low density lipoprotein ») et du risque cardiovasculaire. C’est du moins ce que révèle une étude présentée lors du congrès scientifique annuelle de l’American College of Cardiology.

Notons que si d’autres travaux avaient mis en avant le risque d’une hausse de mauvais cholestérol lié au régime cétogène, il s’agirait de la première étude à montrer un réel risque cardiovasculaire découlant d’une telle alimentation.

Les chercheurs ont ici défini le régime cétogène comme une alimentation où 25 % de l’énergie ou des calories quotidiennes totales proviennent des glucides, et où plus de 45 % de l’apport calorique total provient des lipides. Ils l’ont qualifié de régime « de type céto » car un peu plus souple que le régime cétogène strict, où l’apport calorique provenant des glucides ne dépasse pas 10 %.

Un risque cardiovasculaire plus que doublé

L’équipe de recherche a analysé des données provenant de la UK Biobank, banque de données de santé britannique. Quelque 70 684 personnes ont été incluses dans l’étude, dont 305 suivaient un régime « de type céto » et 1 220 suivant un régime « classique », plus équilibré. 73 % des participants étaient des femmes, et la moyenne d’âge était de 54 ans.

Comparés aux personnes suivant un régime standard, celles et ceux suivant un régime de type cétogène avaient des niveaux significativement plus élevés de LDL, ou mauvais cholestérol, et d’apolipoprotéine B (apoB), un composant protéique qui constitue un marqueur très fiable de risque de maladies cardiovasculaires.

Après 11,8 ans de suivi en moyenne, et après ajustement d’autres facteurs de biais, les personnes adeptes du « keto diet » avaient plus de deux fois plus de risque d’avoir plusieurs événements cardiovasculaires majeurs (accident vasculaire cérébral, athérosclérose nécessitant la pose d’un stent, crise cardiaque…).

« Nos résultats suggèrent que les personnes qui envisagent de suivre un régime [de type cétogène] doivent être conscientes que cela pourrait entraîner une augmentation de leur taux de cholestérol LDL. Avant de commencer ce régime alimentaire, elles devraient consulter un professionnel de santé », conseillent les chercheurs dans un communiqué (Source 2). Par ailleurs, pendant le régime, ils recommandent de surveiller son taux de cholestérol, et d’essayer de traiter ses autres facteurs de risque cardiovasculaire (diabète, hypertension, sédentarité, tabac…).

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *