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Même s’il fait beaucoup moins parler de lui, le Covid 19 est encore là. Le dernier variant XBB.1.16, baptisé Arcturus, du nom de l’étoile la plus brillante de la constellation du Bouvier, a été détecté en janvier en Inde. « Il représente 4 à 5 % des cas en Amérique du Nord et il est marginal en Europe », rapporte le virologue lyonnais Bruno Lina, membre du Covars (comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires). Pour autant, on n’en a pas encore fini avec ce coronavirus.

Un variant sous surveillance

Davantage transmissible, Arcturus ne présente pas de facteurs de dangerosité, « il n’y aura pas de vague épidémique » assure le professeur. Selon ce spécialiste, on assure assiste seulement au « jeu des chaises musicales » des variants. En Inde, la couverture vaccinale n’est pas la même qu’en Europe. « Il y a eu moins de rappels et ils ont très souvent été réalisés avec la souche initiale et pas BA4 ou BA5 », précise l’expert. Ce qui concourt à expliquer que davantage de cas y sont recensés mais, il ne s’agit pas d’un phénomène épidémique massif qui engendre de nombreuses hospitalisations, comme pendant la vague Delta.

Après les vagues Alpha, Delta, Omicron et ses variants BA1 et BA2, il n’y a plus de variant jugé inquiétant. L’organisation mondiale de la santé (OMS) a simplement classé Arcturus sous surveillance. « Les variants d’Omicron s’installent avec des sous-lignages moins méchants », résume Marie-Line Andreola, directrice de recherche CNRS en biochimie et virologie à Bordeaux.

Les symptômes relevés chez les personnes infectées par le nouveau variant Arcturus sont de la fièvre, de la toux, de la fatigue et, pour de jeunes patients, une conjonctivite. « Ce symptôme n’a été relevé que sur 16 patients sur des milliers d’infectés », relativise le professeur Bruno Lina, pour qui ces données ne sont pas assez robustes. « Certains enfants peuvent présenter une conjonctivite mais ce n’est pas systématique », clarifie-t-il. « Il n’y a pas eu de validation par les pairs sur ce point », abonde Marie-Line Andreola.

Si on compare souvent le Covid-19 avec la grippe saisonnière pour évoquer le fait qu’il va falloir vivre avec, le professeur Bruno Lina estime que « le Covid aura l’épidémiologie du Covid ». Selon ce que l’on sait de lui à cette heure, il estime qu’ « il circulera à bas bruit de façon un peu permanente », ce qui n’est pas le cas du virus de la grippe ou de la bronchiolite. « La reprise épidémique aura lieu très vraisemblablement à l’automne ou à l’hiver, en fonction des autres virus », complète-t-il.

Ce qui est certain, c’est qu’un rappel vaccinal pour les personnes fragiles, tous les six mois, est préconisé. Une campagne de vaccination est d’ailleurs à l’œuvre en ce sens, actuellement. On sait que les vaccins dont on dispose sont efficaces contre ce nouveau variant même si la durée de protection est un peu moins longue que pour les précédents.

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