Pourquoi mentons-nous parfois à notre psy ?

Le fait de mentir est un comportement auquel tous les êtres humains sont confrontés à un moment ou à un autre de leur vie. Mais parfois, le mensonge a lieu dans des situations surprenantes comme… chezun(e)thérapeute. Dans une étude publiée en 2015 et citée par le Time, 93 % des personnes interrogées ont admis avoir menti au moins une fois à leur psy.
Ce comportement peut sembler contre-productif, car un(e) thérapeute est censé(e) venir en aide à ses patient(e)s. Mais quelques raisons peuvent nous pousser à omettre ou modifier certains détails. On fait le point sur les plus grands facteurs de motivation.
La gêne
L’étude citée ci-dessus a révélé que 61 % des participants ont principalement menti à leur thérapeute par embarras. Même dans un cadre confidentiel, nous voulons nous présenter sous notre meilleur jour. Quelque part, c’est un réflexe naturel, car ce n’est pas facile de mettre ses pensées, sentiments et comportements les plus personnels sous le regard d’une autre personne capable de les analyser et de les juger, même si c’est un(e) thérapeute.
Les conséquences
Dans de nombreux cas, le mensonge en thérapie représente une tentative d’évitement des conséquences. Beaucoup de patients ont peur de s’attirer des ennuis pour ce qu’ils avouent. Près du tiers des participants à l’étude ont admis avoir menti à leur thérapeute au sujet de leur consommation dedrogueset d’alcool, tandis que 21 % ont dit avoir menti au sujet de leurs habitudes alimentaires. Ils peuvent craindre que le thérapeute mette fin à leurs séances parce qu’ils ne font pas de progrès ou qu’il ne les punisse d’une façon ou d’une autre. Parfois, c’est tout simplement parce qu’ils ne veulent pas s’arrêter.
Le déni
Certaines personnes n’ont pas vraiment l’intention de mentir, mais elles minimisent leurs problèmes car elles ne peuvent pas encore les accepter. Le déni peut aussi être un mécanisme d’adaptation et de défense courant pour les personnes qui font face à des situations stressantes et accablantes. Souvent, elles ont besoin d’aide pour faire face à ces situations avant de pouvoir être honnêtes avec elles-mêmes.
La bonne image
Beaucoup de personnes veulent plaire et être bien vues, et craignent ainsi que l’honnêteté à propos de leurs sentiments ou leurs erreurs puisse être mal perçue par le thérapeute. Modifier la vérité dans une tentative de gentillesse reste toutefois problématique, car cela limite l’efficacité du traitement. Même si le fait d’être gêné(e), de ressentir de la honte et de faire face à des événements difficiles peut être intimidant, s’ouvrir à sa ou son thérapeute est un processus de guérison qui présente des avantages à long terme.
Le traumatisme
En plus d’éviter les conséquences ou d’être dans le déni, certaines personnes mentent en thérapie pour limiter les effets négatifs comme la douleur émotionnelle. Elles peuvent craindre de se sentir submergée et d’être traumatisées à nouveau si elles disent la vérité. Dans certains cas, des personnes peuvent ne pas se rendre compte à quel point l’événement a été traumatisant, et peuvent sous-estimer ses conséquences dans la situation actuelle.