Nos yeux sont particulièrement sensibles, car surexposés à la lumière, à la pollution, aux tensions et à la fatigue liées à l’usage des écrans. Conséquences ? Notre vision peut être altérée, nos yeux s’irriter et être sujets aux inflammations. Petit florilège des remèdes naturels qui ont fait leurs preuves.
Au quotidien, nos yeux font face à de nombreux agresseurs : écrans, UV, pollution, lentilles pour ceux qui en portent… Ils sont souvent fatigués et secs en fin de journée. Et pourtant, il est relativement simple (et nécessaire) d’en prendre soin pour éviter tout type d’infections oculaires et autres migraines ophtalmiques.
Sur le même sujet
Pour commencer, l’astuce la plus simple pour soulager ses yeux fatigués est de penser à les hydrater régulièrement. Mais comment ? Le simple fait de cligner des yeux permet de répartir le film lacrymal sur toute la surface de l’œil. Si vous travaillez sur écran, réalisez deux ou trois séries de 20 clignements toutes les heures. Vous pouvez aussi vous munir de sérum physiologique, pour les moments où vous sentez vos yeux particulièrement secs.
Si des collyres spéciaux permettent une meilleure hydratation ou soignent des différents bobos (conjonctivites, chalazion, etc.), des méthodes naturelles existent pour soulager les symptômes oculaires. Vitamines, plantes, oligoéléments… Si la camomille ou le bleuet sont des plantes reconnues pour la santé oculaire, l’euphraise (de son petit nom “casse-lunettes”) est tout aussi intéressante pour les petits maux de l’œil. On ne la trouve pas en hydrolat, mais on peut préparer une décoction (1 c. à café d’herbe séchée pour une tasse) qui sera utilisée (une fois filtrée et refroidie) sur des compresses.
Comment reposer ses yeux facilement ?
Pour reposer ses yeux, il est aussi possible de réaliser la technique du palming. En quoi consiste-t-elle ?
Frottez les paumes de vos mains l’une contre l’autre pendant quelques secondes ;
Formez une coque avec chacune de vos paumes ;
Placez une paume en coque sur chacun de vos yeux en prenant soin de bloquer toute lumière. Veillez à ne pas toucher vos yeux avec vos mains, vous devez simplement les couvrir ;
4. Fermez les yeux, “regardez” l’horizon sombre et relaxez-vous. Si vous avez des tensions dans les yeux, il se peut que vous voyiez des couleurs ou des flashs, et non un noir profond. Si c’est le cas, essayez de penser à quelque chose qui vous calme ou alors à du noir ;
Après quelques dizaines de secondes, vous commencerez à sentir les éventuelles tensions dans vos épaules et votre cou. Relâchez tous vos muscles, détendez-vous ;
Après la durée souhaitée, retirez vos mains, rouvrez les yeux et prenez le temps d’apprécier une vue sans effort.
Le cuivre et le zinc Ces deux oligoéléments, en concentration élevée dans la cornée, agissent sur les photorécepteurs et contribuent à la bonne transmission de l’image en direction du cerveau. De plus, les oligoéléments (en priorité le cuivre, le zinc et le sélénium, pour une action plus ciblée “vision”) interviennent en synergie avec les vitamines pour lutter contre les agressions – nombreuses – que subissent les tissus fragiles qui constituent l’œil. Cette protection est indispensable pour éviter les yeux secs, les irritations, les inflammations. Le hic ? “On estime que 25 % des personnes sont subcarencées [à la limite de la carence, ndlr] en zinc, note le pharmacien, notamment celles qui s’alimentent quasi exclusivement de produits ultra raffinés, les fumeurs et les végétaliens.”
Les caroténoïdes, pour mieux voir les contrastes Les caroténoïdes, ces pigments qui donnent aux végétaux leur couleur, sont directement impliqués dans la vision nocturne. “La lutéine et la zéaxanthine, plus particulièrement, sont les deux caroténoïdes au fort pouvoir antioxydant que l’on retrouve au niveau de a macula, au centre de la rétine. On sait qu’ils sont nécessaires pour s’adapter aux changements de luminosité et bien appréhender les contrastes”, note le docteur en pharmacie. Une étude parue en 2022 dans Nutritional Neuroscience montre que ces deux caroténoïdes pourraient prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), qui touche plus spécifiquement les femmes.
Les oméga Le DHA, un acide gras essentiel qui appartient à la famille des oméga 3, participe à la construction des membranes de l’œil. « Il représente 30 % des acides gras totaux de l’œil, précise Jean-Noël Perin, c’est-à-dire deux fois plus que dans le cerveau ! » À ce rôle structurel de construction des membranes s’ajoute un rôle fonctionnel : comme certains oligoéléments, le DHA est indispensable pour assurer la transmission de l’image vers un influx nerveux en direction du cerveau.
Le sélénium “Le sélénium agit sur la vision à deux niveaux, indique Jean-Noël Perin. D’une part, il permet une meilleure assimilation de la vitamine E, une vitamine indispensable, car elle protège les bâtonnets, ces cellules que l’on retrouve sur toute la surface de la rétine.” Une carence en vitamine E peut entraîner une désorganisation de ces bâtonnets et donc altérer la vue. “D’autre part, il agit directement sur les troubles de la thyroïde.” Or ces troubles (le plus souvent l’hyperthyroïdie) peuvent être en cause en cas d’yeux secs, irrités, une sensibilité anormale à la lumière ou des paupières rouges et gonflées : on parle alors de maladie oculaire thyroïdienne. “C’est assez typiquement la sensation d’un grain de sable dans l’œil, précise notre expert, qui peut engendrer une vision floue.” Indépendamment d’apports suffisants en sélénium, cette maladie doit évidemment être prise en charge par un ophtalmologue.
Le bleuet “Le bleuet a une utilisation similaire à celle de la camomille, note le Dr Charrié, mais son action est beaucoup plus marquée sur l’inflammation et la douleur, moins en revanche sur la cicatrisation et les micro-ulcérations. En pratique, on utilise le plus souvent le bleuet pour son action antalgique.” Dans cette optique, il peut être le remède naturel de référence en cas d’orgelet (une infection bénigne qui se développe au niveau du bulbe d’un cil) ou de chalazion (l’inflammation d’une glande située au niveau de la paupière), souvent douloureux.
La vitamine C “La rétine contient beaucoup de vitamine C, c’est l’une des plus fortes concentrations dans notre organisme”, indique Jean-Noël Perin, pharmacien. La vitamine C est connue pour son pouvoir antioxydant, elle lutte contre le stress oxydatif généré par les radicaux libres. Or “les yeux sont très sensibles aux attaques des radicaux libres et ont donc fortement besoin de la puissance des antioxydants.”