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Annoncée dimanche, la réduction de la production de pétrole de plusieurs grands exportateurs a fait réagir le marché, entraînant une hausse des prix.

Les prix de l’or noir ont bondi de près de 6%, ce lundi 3 avril. Cette hausse est liée à l’annonce, dimanche, de la réduction de la production de plusieurs grands pays exportateurs de pétrole à partir du mois de mai. Une baisse d’environ un million de barils par jour (bpj) est attendue, soit la plus importante depuis octobre 2022.

Dans les premiers échanges en Asie, ce lundi, le prix du baril de WTI américain grimpait de 5,74% à 80,01 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord de 5,67% à 84,42 dollars. Les coupes de production ont été conjointement annoncées par l’Irak, l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Oman et le Koweït. Elles commenceront en mai et dureront jusqu’à la fin de l’année.

Dans le détail, Ryad va réduire sa production de 500.000 bpj, l’Irak de 211.000 bpj, les Emirats de 144.000 bpj, le Koweït de 128.000 bpj, l’Algérie de 48.000 bpj et Oman de 40.000 bpj. Selon le ministère algérien de l’Energie, ces baisses ont lieu «en coordination avec certains pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)» et d’autres «non membres de l’Opep».

Ces annonces sont intervenues alors que doit se tenir, ce lundi 3 avril, une réunion par visioconférence du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC). Il s’agit d’un panel des membres de l’Opep et des pays considérés comme alliés (Opep+), dont font notamment partie la Russie et Oman.

En octobre dernier, les membres du JMMC avaient déjà opéré une coupe drastique de leur production, de deux millions de bpj. Cette réduction, la plus importante depuis le début de la pandémie de Covid-19, visait alors à soutenir les prix. Celle annoncée dimanche est présentée comme une «mesure de précaution» pour stabiliser le marché pétrolier.

Une «action responsable et préventive»

Elle intervient en effet «après que les prix du pétrole ont atteint en mars leur plus bas niveau en deux ans (…) à moins de 80 dollars pour le baril de Brent, un niveau inacceptable pour les membres de l’Opep+», explique Ibrahim al-Ghitani, expert du marché pétrolier, basé aux Emirats. Il assure que les réductions «changeront les mécanismes du marché et soutiendront les prix au-delà de leur niveau actuel».

En tant que membre de l’Opep+, la Russie a suivi le mouvement, annonçant qu’elle continuerait à réduire sa production de pétrole brut de 500.000 bpj jusqu’à la fin de l’année. Son vice-Premier ministre chargé de l’Energie, Alexandre Novak, a souligné une période «d’incertitude» sur le marché de l’or noir, évoquant une «action responsable et préventive».

Cette nouvelle coupe s’inscrit toutefois dans un contexte où la Chine, pays le plus gourmand en pétrole, rouvre son économie après la crise sanitaire. Elle va en outre à l’encontre de ce que souhaitait les Etats-Unis, qui appelaient à une augmentation du nombre de bpj. Sachant que Washington avait déjà vécu la coupe d’octobre comme un camouflet, craignant une envolée des prix des carburants sur fond d’inflation élevée.

D’après Yesar al-Maleki, analyste au Middle East Economic Survey, cette nouvelle baisse n’était «pas entièrement inattendue», notamment en raison de «la perspective d’une haute inflation et des pressions récessionistes» qui menacent la demande en pétrole. Les volumes constituent en revanche un véritable «élément de surprise», puisqu’ils viennent s’ajouter «à la coupe de 2 millions de bpj consentie en octobre 2022 et prolongée jusqu’à fin 2023».

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