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Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a assuré, ce lundi, qu’il n’y avait « pas de changement de trajectoire » dans la politique visant à réduire l’usage d’herbicides, en particulier le S-métolachlore, dont l’interdiction est demandée. « Il n’y a pas de changement de trajectoire : la trajectoire est une réduction des phytosanitaires », a déclaré le ministre lors d’un déplacement en Bourgogne.

« Mais cela doit se faire dans le bon ordre. Si on interdit une molécule en France, on ment aux Français si on dit que des produits ne viendraient pas d’Espagne ou… », a-t-il ajouté en référence à la procédure de retrait engagée par l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) concernant le S-métolachlore, herbicide agricole très utilisé en France.

« On ne peut pas accepter de distorsions »

Des dérivés chimiques de ce produit ont été détectés au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines – et donc potentiellement dans l’eau potable.

Jeudi, devant le congrès du syndicat agricole majoritaire, la FNSEA, le ministre avait annoncé avoir demandé à l’Anses de revenir sur sa volonté d’interdire les principaux usages du S-métolachlore, suscitant de vives critiques.

« Je ne demande pas autre chose que de regarder la chronologie européenne », a expliqué le ministre, qui a tout récemment écrit à l’Anses, dans une lettre rendue publique sur Twitter, pour souligner qu’une décision d’interdiction de ce type d’herbicide pourrait ne pas intervenir de la part de la Commission européenne avant novembre 2024… soit bien plus tard que ce qui est demandé en France. « On ne peut pas accepter de distorsions » entre les pays européens, a répété le ministre.

« Pas de question immédiate de santé publique »

« Vingt-quatre, trente-six mois, c’est ce qui a tué la cerise », a estimé Marc Fesneau en référence à l’interdiction du phosmet, jugé dangereux, mais seul à même, selon les producteurs, de neutraliser la mouche asiatique qui s’attaque aux vergers.

Soulignant qu’il était possible de se donner le temps de trouver des « alternatives » aux herbicides condamnés, le ministre a estimé qu’il n’y avait « pas de question immédiate de santé publique ».

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