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Les contrôles d’EDF ont permis de détecter une fissure sur une conduite d’urgence du réacteur 2 de Penly (Seine-Maritime), a annoncé l’ASN, l’autorité de sûreté nucléaire, en fin de semaine. Ce nouveau défaut «non négligeable» pourrait bouleverser le calendrier de maintenance des centrales françaises.

Le 8 mars dernier, une importante et inquiétante fissure était découverte sur le circuit d’injection de sécurité du réacteur n°1 de la centrale de Penly en Seine-Maritime. Deux jours plus tard, EDF a annoncé avoir identifié une nouvelle fissure sur le circuit d’injection de sécurité du réacteur n°2 de la même centrale. 

D’après une note de l’Agence de sûreté nucléaire (ASN), des contrôles «ont permis de détecter la présence de fissures de fatigue thermique», sur des conduites d’urgence «considérées comme sensibles à la corrosion sous contrainte» dans le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Penly.

200 soudures à vérifier

A Penly 2, la fissure mesure 57 mm de long, représentant moins de 10% de la circonférence, pour une profondeur maximale de 12 mm. «Ce n’est pas anodin, il s’agit d’une profondeur non négligeable», a indiqué à l’AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN. Cette découverte intervient deux jours après la révélation d’une fissure de taille encore jamais vue dans le réacteur de Penly 1, sur une conduite d’urgence servant à inonder d’eau le réacteur en cas d’accident nucléaire.

Ce phénomène dit de «corrosion sous contrainte» a été identifié depuis octobre 2021 sur plusieurs sites, mais générait de plus petites fissures et sur d’autres zones de ces tuyauteries. EDF doit remettre à l’ASN une stratégie de contrôle révisée dans les prochains jours.

Au total, l’électricien va devoir vérifier 200 soudures dans l’ensemble de son parc, selon l’ASN. De quoi provoquer potentiellement des arrêts prolongés de réacteurs et soulever des incertitudes sur la production nucléaire en 2023.

L’autre fissure évoquée jeudi par l’ASN n’est toutefois pas liée à ce phénomène de corrosion sous contrainte, mais à celui de la fatigue thermique, qui apparaît sur les aciers inoxydables quand une pièce est soumise à des variations de températures. Ce phénomène est «bien connu et surveillé de longue date au titre des programmes historiques de maintenance préventive», selon EDF.

En revanche, il n’était pas attendu sur la zone de la tuyauterie où il a été découvert, selon l’ASN, contraignant ainsi EDF à adapter son programme de maintenances pour inclure les contrôles sur la fatigue thermique sur des zones plus larges.

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