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Depuis quelques années, de nombreux travaux scientifiques mettent en avant l’importance de la composition et de la diversité du microbiote intestinal pour la santé, et notamment la santé métabolique.

Présentée lors du Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses qui s’est tenu à Copenhague (Danemark) entre le 15 et le 18 avril dernier, une étude dévoile de nouvelles données quant à l’évolution du microbiote intestinal lors des premiers mois suivant la naissance.

Car, rappelons-le, le microbiote intestinal, ou flore intestinale, regroupe l’ensemble des micro-organismes colonisant l’appareil digestif. Ce dernier est stérile ou presque à la naissance. Très rapidement, il va être colonisé par des bactéries, virus, champignons et autres protozoaires, donnant naissance au microbiote intestinal, lequel va évoluer tout au long de la vie, sous l’influence de l’alimentation, d’éventuelles infections, de traitements antibiotiques ou d’autres facteurs. L’obésité, le diabète, les maladies inflammatoires de l’intestin ou encore l’asthme pourraient en partie découler d’un microbiote déséquilibré, pauvre en certaines “bonnes” bactéries.

Ici, l’équipe de recherche a prélevé et analysé des échantillons de selles de 165 nouveau-nés, à l’accouchement (T0), à la sortie de la maternité (T1, soit dans les 2-3 jours suivant la naissance), à des stades ultérieurs chez les nourrissons hospitalisés en soins intensifs (T2), puis à l’âge de trois mois (T3). En tout, 495 échantillons de selles ont été collectés, et 370 ont pu être analysés.

Les analyses ont révélé un plus grand nombre d’espèces bactériennes différentes, et donc une plus grande diversité dans les échantillons prélevés à la naissance (T0) que dans ceux prélevés ensuite (T1, T2 et T3), preuve que la composition du microbiote évolue rapidement.

Le temps, facteur d’influence majeur

Dans le détail, l’étude a permis de connaître quelles étaient les espèces les plus abondantes aux différents stades analysés :

  • Lactobacillaceae/Pseudomonadaceae à T0,
  • Bacterioridaceae/Enterobacteriaceae/Enterococcaceae/Staphylococcaceae à T1,
  • Bifidobacteriaceae/Veillonellaceae/Lachnospiraceae à T3.

À noter qu’à T0 et T3, une plus grande proportion de bactéries de la famille Bifidobacteriaceae a été constatée dans les échantillons de nourrissons nés par césarienne, par rapport aux bébés nés par voie basse (accouchement vaginal).

La colonisation microbienne de l’environnement intestinal se déroule à travers des stades de développement distincts et le temps apparaît comme le facteur de modification le plus important au début de la vie”, a commenté le Pr Vincenzo Di Pilato, chercheur à l’Université de Gènes (Italie) et coauteur de l’étude, dans un communiqué (Source 1). “Une meilleure connaissance de la façon dont le microbiote intestinal évolue, de presque stérile à la naissance, à un écosystème diversifié et sain plus tard dans la vie, nous permettrait d’identifier un microbiote malsain ou dysbiotique” (déséquilibré, N.D.L.R.), a-t-il ajouté. Le chercheur estime que cette étude peut aider à la mise en place d’approches thérapeutiques pour “corriger” un éventuel déséquilibre du microbiote, en vue de limiter la survenue de maladies au cours de la vie future.

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