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Après deux années consécutives de baisse, les cas de méningite sont en forte augmentation ces derniers mois. Plus de 80 cas ont été dénombrés rien qu’en décembre 2022 et le nombre d’infections continue d’augmenter en 2023.

Faut-il s’inquiéter du retour de la méningite ? Depuis l’été 2022, plusieurs foyers ont été décelés, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes et autour de Strasbourg, principalement chez de jeunes adultes. Début 2023, Santé Publique France alertait sur une forte reprise des cas. “Après plus de deux années de faible incidence, en lien avec les mesures mises en place pendant la pandémie de Covid-19, le nombre d’infections invasives à méningocoque (IIM) repart à la hausse depuis le mois d’octobre 2022“, indiquait l’autorité sanitaire dans un point épidémiologique en janvier dernier.

Transmise par la toux et les postillons, la maladie touche principalement les nourrissons et les jeunes adultes et peut très rapidement dégénérer : en 2022, 10% de décès ont été rapportés parmi les cas de méningites à méningocoques, selon SPF. Rien qu’en décembre 2022, 84 cas ont été dénombrés, plus tôt que le traditionnel pic entre janvier et mars. Et si les chiffres ne sont pas encore disponibles pour le début de l’année 2023, une augmentation significative devrait néanmoins être constatée.

Quelles sont les raisons de cette augmentation ? Cette recrudescence de cas pourrait en partie s’expliquer par la fin des mesures barrière. “Ce décalage est probablement lié à la précocité des autres épidémies hivernales (grippe, gastro, ndlr), celles-ci peuvent fragiliser les muqueuses et multiplier le risque d’infections bactériennes invasives”, indique la Pr Anne-Sophie Baret, épidémiologiste à Santé Publique France, à Ouest France.

Faut-il élargir la vaccination contre la méningite ?

Plusieurs types de méningocoques existent. Si la vaccination contre le méningocoque C est obligatoire chez les nourrissons depuis 2018, celle contre le B n’est recommandée et remboursée que depuis l’année dernière. En revanche, aucune obligation, ni chez l’adulte, ni chez l’enfant : néanmoins, 56 000 jeunes d’Auvergne-Rhône-Alpes avaient été appelés à se faire vacciner en août 2022, après la découverte de 16 cas, dont un décès.

Les recommandations sont en train d’être revues et il est possible qu’il y ait un élargissement des recommandation”, a néanmoins expliqué le Pr Daniel Floret, professeur de pédiatrie et vice-président de la commission technique des vaccinations à la Haute autorité de santé, à France Inter. Le nouveau calendrier vaccinal pour 2023 indique en effet que les recommandations étaient susceptibles d’être modifiées “en fonction de l’évolution du nombre de cas”.

Le vaccin n’est néanmoins pas efficace sur les souches W et Y, qui circulent aujourd’hui plus largement dans le pays. “Avant la pandémie, le nombre de cas liés au W avait été multiplié par cinq en quelques années, ajoute Anne-Sophie Barret. En 2022, il était effectivement le troisième sérogroupe.” À l’inverse, en Belgique, aux Pays-Bas et aux États-Unis, les vaccins disponibles ciblent toutes les souches en circulation. Une demande que formulent actuellement de nombreux pédiatres français.

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