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Provoquée par une bactérie, la méningite B est une maladie qu’il faut impérativement prendre au sérieux. Les explications du Dr. Adrien Dereix, médecin généraliste.

Avant d’expliquer ce qu’est une méningite B, il faut remonter à la source de cette pathologie : le méningocoque B. “Les méningocoques sont une famille de bactéries, explique le Dr. Adrien Dereix, médecin généraliste. Ces bactéries se déclinent sous différentes formes : on parle de sérogroupes. Au total, il y a 12 sérogroupes de méningocoques qui sont répartis à la surface de la planète – les plus connus sont les sérogroupes A, B, W, C et Y.

Tous les méningocoques peuvent être à l’origine de maladies. En France, le méningocoque le plus répandu est le méningocoque B : “autrefois, c’était le méningocoque C, souligne le médecin généraliste. Mais grâce à la vaccination obligatoire contre cette bactérie (instaurée en 2018), il a fortement chuté.

Méningite B : comment le méningocoque B se transmet-il ?

Le méningocoque B est une bactérie qui se transmet par voie aérienne, via des gouttelettes. “Une personne infectée va tousser, éternuer et/ou parler à proximité d’une personne saine, lui transmettant ainsi la bactérie” illustre le Dr. Dereix.

Une fois que le méningocoque pénètre dans l’organisme, il s’installe au niveau de la gorge et du nez. “S’il reste là, la personne devient porteuse saine : elle n’est pas malade, mais elle est infectée par le méningocoque B et peut surtout le transmettre sans s’en rendre compte…” À noter : les experts estiment que 10 % à 15 % de la population est “porteuse saine” du méningocoque B !

Dans certains cas, le méningocoque B traverse les muqueuses et se retrouve dans la circulation sanguine : là, il atteint rapidement les méninges, c’est-à-dire la “toile” qui entoure et protège le cerveau, provoquant une inflammation. On parle alors de méningite.

Méningite B : quels sont les symptômes à identifier ?

Attention !La méningite B, ça peut être très rapide ! Les symptômes peuvent apparaître très vite après l’infection, et de façon très impressionnante !” souligne le Dr. Dereix.

En cas de méningite B, on peut ainsi voir se développer les symptômes suivants :

  • Une forte fièvre, souvent aux alentours de 40°C,
  • Des maux de tête importants,
  • Des vomissements “en jet”,
  • Une phono- et/ou une photophobie, c’est-à-dire un inconfort en présence de bruit et/ou de lumière,
  • Une raideur de la nuque : “au toucher, la nuque paraît très contractée, la personne a du mal à tourner la tête (comme en cas de torticolis) et il lui est difficile de poser la tête sur un oreiller !” décrit le médecin généraliste,
  • Un purpura fulminans : “on voit apparaître une ou plusieurs taches rouges sur la peau du patient (comparables à des taches de sang) qui ne blanchissent pas lorsqu’on appuie dessus“.

Attention !La méningite B atteint principalement les jeunes enfants, avant l’âge de 2 ans : il peut donc être compliqué pour les parents de repérer les symptômes listés ci-dessus. Le bébé atteint de méningite pleure beaucoup, il geint, il semble mal à l’aise…

La méningite B touche également les personnes qui souffrent d’un déficit immunitaire.

Méningite B : comment réagir ?

Méningite B : c’est grave, docteur ? Oui. “En l’absence de traitement, la méningite B est mortelle dans 10 % à 15 % des cas. Et lorsqu’elle est prise en charge de façon tardive, il peut y avoir des séquelles neurologiques (des troubles de l’audition, par exemple)” répond le Dr. Dereix.

En cas de doute, il n’y a donc pas de temps à perdre. “Si votre enfant présente une forte fièvre, qu’il vomit, qu’il a la nuque raide, qu’il a du mal à tourner la tête, qu’il se détourne de la lumière… appelez immédiatement le 15 ou le 112 !

C’est bon à savoir :tous les médecins généralistes ont, dans leur cabinet, un traitement anti-méningite à administrer en urgence en injection (Rocéphine® ou ceftriaxone)” remarque le docteur.

Le traitement de la méningite B se fait à l’hôpital : “d’abord, le patient se verra administrer un antibiotique de la famille des pénicillines par voie intraveineuse ou intramusculaire. Ensuite, il devra prendre de l’amoxicilline“. Bonne nouvelle : “lorsqu’elle est prise en charge tôt, la méningite B se soigne bien et on n’en garde aucune trace“.

Méningite B : comment s’en protéger ?

Il existe un vaccin (non-obligatoire mais recommandé !) contre le méningocoque B : il s’agit du Bexsero®. “Celui-ci s’administre en 3 injections, à 3 mois, à 5 mois et à 12 mois” décrit le Dr. Dereix. Il est bien sûr possible de se faire vacciner “sur le tard” – demandez conseil à votre médecin généraliste !

La meilleure façon de se protéger contre le méningocoque B, c’est de respecter les gestes-barrière : pendant la période Covid, entre la distanciation, le masque et les mesures d’hygiène, la méningite avait fortement régressé en France !” explique le docteur.

Merci au Dr. Adrien Dereix, médecin généraliste et directeur médical de ELSAN Prévention.

Source :  MesVaccins.net

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