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Inspirer en comptant jusqu’à cinq, et expirer en comptant jusqu’à cinq, le tout pendant une vingtaine de minutes, à raison de deux fois par jour durant quatre semaines.

Telles ont été les séances de respiration de participants à une étude, qui a mis en évidence une potentielle réduction du risque de maladie d’Alzheimer. Plus exactement, ces exercices de respiration ont engendré une baisse des niveaux de protéines bêta-amyloïde circulant dans le sang. Or, c’est cette protéine qui s’accumule en plaques dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Selon les chercheurs de l’Université de Californie du Sud, qui ont mené cette étude, la manière dont on respire affecte notre fréquence cardiaque, qui, à son tour, affecte notre système nerveux et la façon dont notre cerveau produit des protéines et les élimine.

Le biofeedback plutôt que la relaxation

L’équipe de recherche a ici recruté 108 adultes, à qui elle a demandé d’effectuer des exercices de biofeedback, deux fois par jour, pendant 20 minutes d’affilée. Tous les participants ont fixé un moniteur cardiaque sur leur oreille, lequel était connecté à un ordinateur portable fourni par les chercheurs. La moitié du groupe a été invitée à penser à des choses relaxantes (plage, promenade dans un parc), ou écouter de la musique calme, et a été chargée de garder un œil sur sa fréquence cardiaque afin de s’assurer que la ligne affichée sur l’écran reste aussi stable que possible. L’autre moitié du groupe a été invitée à caler sa respiration au rythme d’un simulateur sur l’écran : inspirer lorsque le carré montait, et expirer lorsqu’il descendait. L’objectif étant d’augmenter les oscillations de leur fréquence cardiaque induites par la respiration. Des échantillons de sang ont été prélevés avant l’expérimentation, puis après les 4 semaines d’exercices.

Verdict : à la fin de l’essai de 4 semaines, les niveaux de deux types de protéines bêta-amyloïde étaient significativement plus faibles qu’au début, mais uniquement chez les participants du groupe “oscillation”. Étonnamment, ces niveaux de bêta-amyloïde ont même augmenté dans le groupe qui avait visualisé des choses pour se relaxer.

Une stimulation d’une partie du système nerveux

Les chercheurs émettent l’hypothèse suivante : l’augmentation des oscillations du rythme cardiaque stimule le système nerveux parasympathique, celui-là même qui conserve l’énergie et régule l’état de repos et la digestion. “Nous savons que les systèmes sympathique et parasympathique influencent la production et la clairance des peptides et des protéines liés à la maladie d’Alzheimer”, a déclaré le professeur Mara Mather, coauteure de l’étude, dans un communiqué. L’activité parasympathique diminuant avec l’âge, les auteurs pensent que cela pourrait contribuer aux maladies liées à l’âge, telles qu’Alzheimer.

L’étude semble être la première à découvrir que des interventions comportementales pourraient réduire le niveau de peptides bêta-amyloïdes dans la circulation sanguine. De précédentes études ont bien démontré que le manque de sommeil et le stress peuvent augmenter les niveaux de bêta-amyloïde, mais pas que des exercices pourraient conduire au résultat inverse. Enthousiastes, les auteurs de l’étude estiment que la pratique régulière de tels exercices de respiration pourrait être un moyen peu coûteux et peu risqué de réduire les taux sanguins de bêta-amyloïde, avec à la clef une baisse potentielle du risque de maladie d’Alzheimer.

L’étude a été publiée dans la revue Scientific Reports (Source 2).

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