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Environ 18 % de la population mondiale est touchée par cette maladie aux multiples causes (sédentarité, mauvaise alimentation, génétique…) qui font encore l’objet de recherches. « Les polluants atmosphériques et plusieurs produits chimiques industriels ont récemment été identifiés comme des obésogènes probables » (source 1). Une étude publiée dans la revue Obesity prouve que les PFAS, substances chimiques surnommées « polluants éternels » de par leur extrême persistance dans l’environnement, « peuvent entraîner une prise de poids et contribuer ainsi à la pandémie d’obésité ».

L’étude a été menée auprès de 381 personnes souffrant d’obésité dans 8 pays européens (Allemagne, Bulgarie, Danemark, Espagne, Grèce, Pays-Bas, République tchèque et Royaume-Uni). Les scientifiques ont analysé le sang des participants à la recherche de présence de cinq molécules de PFAS. Pendant minimum 26 semaines, les adultes obèses ont suivi différents régimes alimentaires spécifiques. Le résultat était sans appel : « des concentrations plasmatiques élevées de PFOA et de PFHxS étaient associées à une augmentation de la prise de poids qui dépassait celles liées aux régimes alimentaires ». Dans le détail, chez les personnes qui avaient un taux de PFOA deux fois plus élevé que la moyenne, ont vu leur poids augmenté de 1,5 kg de plus que les personnes ayant un taux dans la moyenne. Au bout d’un an, les participants qui avaient les taux de PFOA les plus élevés avaient en moyenne repris 5 kg, même s’ils avaient suivi le régime le plus sain.

Les polluants éternels omniprésents dans l’environnement

Les polluants sont partout autour de nous. « Ces substances sont largement présentes dans l’environnement et on les trouve régulièrement dans le sang humain. L’omniprésence des PFAS est liée à leur utilisation intensive dans les produits industriels et de consommation, notamment les emballages alimentaires, les revêtements en papier et textiles, les ustensiles de cuisine antiadhésifs… », indique l’étude.

Selon un rapport de l’inspection générale de l’environnement et du développement durable publié en avril 2023, des concentrations records de PFOA, pourtant classé « cancérogène probable » depuis 2016, ont été retrouvées dans les nappes phréatiques françaises (source 2). Son taux s’est même approché de 10 000 ng/l dans la région parisienne, alors que l’agence américaine de protection de l’environnement recommande de ne pas dépasser une concentration de 4 ng/l dans l’eau potable.

Les PFAS ne sont que très peu encadrés en France. Pourtant, selon l’étude publiée dans Obesity, « ces polluants méritent une attention dans les efforts de santé publique pour contrôler la pandémie d’obésité. » Le gouvernement a d’ailleurs lancé un plan d’action 2023-2027 pour « renforcer la protection des Français et de l’environnement contre les risques liés à ces substances » (source 3).

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