Spread the love


Dans un rapport publié mardi, Santé Publique France alerte sur les maladies à caractère professionnel qui ne cessent de se développer en France depuis dix ans, rapporte France Bleu. D’après l’organisme public, les salariés ont tendance à faire peser leurs soins sur le régime de la Sécurité sociale, ce qui ne favorise pas la prévention.

Selon cette synthèse, le taux de signalement de ces maladies auprès des médecins du travail a pourtant progressé ces dernières années, passant pour les femmes de 6,2 % à 11,4 % entre 2007 et 2018 et de 4,9 % à 7,1 % pour les hommes sur la même période. Ces chiffres s’appuient sur les données fournies par les médecins du travail exerçant dans sept régions métropolitaines et deux départements d’Outre-mer.

Mener des actions de prévention

Les pathologies les plus régulièrement signalées sont les troubles musculosquelettiques (TMS) pour les hommes et les souffrances psychiques pour les femmes. Or, malgré la hausse des signalements, les salariés français ne font pas reconnaître ces maladies comme relevant du caractère professionnel. Ils se font ainsi soigner à leurs frais par la médecine générale au lieu de bénéficier du système prévu pour les maladies professionnelles.

Selon Santé Publique France, il est pourtant indispensable de mener des actions de prévention en entreprise pour, notamment, « améliorer la qualité des relations au travail, réduire les contraintes de temps […] et interroger les organisations du travail afin de les faire évoluer pour éviter les charges accrues ». Mais aussi pour adapter cette charge en fonction du vieillissement des salariés : plus ces derniers sont âgés, plus ils sont nombreux à souffrir de ces pathologies.

Entre un et deux milliards d’euros

L’étude insiste d’ailleurs sur l’influence des catégories sociales, en précisant que les TMS touchent seize fois plus les ouvriers que les cadres, tandis que la souffrance psychique impacte davantage les cadres et les femmes, notamment dans les domaines du management et de l’organisation du travail.

L’agence nationale de santé publique met enfin l’accent sur la santé mentale des ouvriers, alors que la prévention organisée en entreprise est davantage axée sur la santé physique. Cela pourrait notamment augmenter le nombre de déclarations en tant que maladies professionnelles. D’après Santé Publique France, les trois quarts des TMS ne seraient pas recensés aujourd’hui en France. Chaque année, cette sous déclaration coûterait entre un et deux milliards d’euros à la Sécurité sociale.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *