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La maison ATHOS à Cambes en Gironde.
E. San Jose / Armée de Terre / Défense La maison ATHOS à Cambes en Gironde.

E. San Jose / Armée de Terre / Défense

La maison ATHOS à Cambes en Gironde.

ARMÉE – Simplifier le parcours des blessés de guerre et leur permettre un meilleur accès à leurs droits. Ce sont les objectifs du « plan blessés 2023-2027 », présenté ce 10 mai par la secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Miralles, et destiné à « accompagner les militaires blessés et leurs familles ».

Dans la continuité des plans précédents, il propose 116 mesures pour y parvenir, qui concernent les blessures « physiques comme psychiques ». S’il est difficile d’évaluer le nombre total de militaires blessés, de l’aveu même du ministère, le nombre de demandes de pensions militaires d’invalidité (PMI) est de 7 500. Il existerait autour de 3 000 à 3 500 militaires français porteurs de séquelles psychologiques liées à leurs missions en Afrique ou au Proche-Orient.

« Même s’ils peuvent être différents, voici le parcours schématique d’un soldat blessé : il y a d’abord, si nécessaire, une phase d’hospitalisation, pour la partie aiguë de la crise, détaille le Ministère des Armées. Puis, si nécessaire, une phase de pôle de réhabilitation à l’Institut national des Invalides (INI). Et à la fin, quand le soldat est stabilisé et qu’il en a la volonté, il est éligible au dispositif Athos. »

De quatre à dix maisons d’ici 2030

L’une des mesures du plan concerne notamment le développement du nombre de ces maisons « Athos », pour le porter à dix établissements en France d’ici 2030, dont un ou deux en Outre-Mer. Les maisons Athos, lancées en 2021, sont des lieux de vie gratuits dont l’objectif est la réhabilitation psychosociale. Il en existe aujourd’hui quatre – à Bordeaux, Toulon, Aix-les-Bains et dans le Morbihan – qui peuvent accueillir chacune une centaine de pensionnaires.

Les militaires y soignent leurs troubles et reprennent pied grâce à des activités du quotidien, pour leur permettre de se réintégrer socialement et professionnellement. Le but est de proposer à chacun un programme conçu avec lui et adapté à ses besoins, pouvant aller de quelques jours à plusieurs semaines. « Le temps de prise en charge ne comprend pas de plafond, nous précise le ministère. Ils sont d’une certaine façon des membres à vie. »

Reste que l’une des difficultés pour l’Armée est notamment de détecter les « perdus de vue », c’est-à-dire les blessés dont le syndrome post-traumatique s’est révélé après avoir quitté l’institution, qui peuvent se trouver dans l’isolement voire le déni. « Le propre de la blessure psychique est qu’elle est dure à détecter, d’où les efforts du plan sur la prévention, l’information et la détection, mais aussi la communication pour encourager les blessés à en parler », souligne le ministère des Armées.

Des « sas familles »

L’un des objectifs du plan est de « renforcer la sensibilisation de tous sur le syndrome de stress post-traumatique, particulièrement des commandants d’unité et des familles ». Pour ce faire, les familles de militaires pourraient bénéficier d’une « sensibilisation systématique à la veille du retour d’Opex (ndlr Opération extérieure) de leur proche », assure le ministère. Une des mesures suggère également le développement de « sas familles ».

Les « sas de fin de mission » sont des séjours de quelques jours mis en place depuis 2013 pour les militaires de retour d’Opex, qui se déroulent pour l’instant sans les familles. Ils leur permettent de bénéficier d’une rupture psychologique et physique progressive par rapport à leurs mécanismes d’adaptation au combat, avant leur retour dans les unités. Un site internet spécialement dédié aux militaires blessés et aux familles éprouvées doit également être mis en ligne dès avril 2023.

La prise en charge des blessés militaires et de leurs familles représente un budget de 800 millions d’euros par an. Ce nouveau plan, qui comprend également des procédures de simplification administrative pour améliorer l’indemnisation des militaires, va coûter 170 millions d’euros pour 2023-2027 (dont 50 millions compris dans la prochaine LPM).

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