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View from above of an unrecognizable sick woman sitting on the sofa taking a pill out of the blister pack
Israel Sebastian / Getty Images View from above of an unrecognizable sick woman sitting on the sofa taking a pill out of the blister pack

Israel Sebastian / Getty Images

Les fluoroquinolones peuvent être à l’origine d’effets secondaires irréversibles, voire mortels, comme des neuropathies, des troubles neuropsychiatriques ou des troubles cardiaques et cardiovasculaires.

SANTÉ – Ce sont des antibiotiques aux graves effets secondaires. Mais les fluoroquinolones, normalement utilisés en cas d’infections bactériennes graves, sont encore prescrits pour des infections comme les cystites, otites ou sinusites. Résultat : une dizaine de patients dont la santé a été gravement dégradée portent plainte contre leurs médecins et contre X, révèle Franceinfo ce lundi 13 mars 2023. Le pôle de santé publique de Paris et le parquet de Versailles ont été saisis.

Commercialisés sous de multiples appellations (Oflocet, Ciflox, Tavanic…), les fluoroquinolones peuvent être à l’origine d’effets indésirables et irréversibles, voire mortels, comme des neuropathies, des troubles neuropsychiatriques ou des troubles cardiaques et cardiovasculaires, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament.

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Philippe Coville, le président d’une association de patients, d’aide et d’information sur les effets délétères des fluoroquinolones, réclame l’ouverture d’une enquête pénale. « Il faut que la justice de tous les pays de l’Europe se saisisse du sujet pour faire la lumière sur ce qu’il s’est passé et que les responsabilités soient établies. La responsabilité des médecins mais aussi celle des autorités de santé qui continuent de cacher sous le tapis une situation de négligence généralisé », indique-t-il à la radio publique.

6 millions de prescriptions injustifiées

Cette même association dénombre plus de 6 millions de prescriptions injustifiées faites depuis quatre ans. L’Agence européenne du médicament (EMA) confirme que plus des deux tiers des prescriptions en France sont faites pour des indications non prévues par les recommandations.

Contacté par Franceinfo, Mathieu Molimard, professeur au CHU de Rouen et responsable de la communication de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), estime que ce chiffre est crédible : « Dans les cas d’infections urinaires, dans les sinusites, on ne devrait plus voir une seule prescription de fluoroquinolones en première intention. »

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La SFPT réclame la mise en place d’un dispositif qui obligerait les médecins à justifier chaque prescription de fluoroquinolones. Selon Mathieu Molimard, « il n’y a pas aujourd’hui les outils pour bloquer les prescriptions. Il faut aller plus loin et changer la législation ».

De son côté, le ministère de la Santé explique avoir publié récemment un dossier thématique sur le site de l’ANSM et avoir demandé que « des messages apparaissent dans les logiciels d’aide à la prescription », toujours selon Franceinfo, qui révèle aussi qu’un message d’alerte a été envoyé aux pharmacies de ville et à l’hôpital, le 7 mars dernier.

D’autres actions sont également en cours d’élaboration, selon le ministère, comme « l’envoi dans les prochaines semaines d’un mailing à l’ensemble des professionnels de santé pouvant prescrire ces antibiotiques ». La recommandation de la Haute Autorité de Santé « est en cours d’ajustement pour que les fluoroquinolones ne soient plus prescrits dans les cystites simples de l’homme comme c’est déjà prévu dans la cystite simple de la femme ».

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