On les trouve au rayon bien-être des supermarchés. Sans sucres, sans graisses, ni huile de palme, riche en vitamines ou en minéraux, leurs gammes se développent depuis quelques années. Selon les fabricants, ils se substituent aux biscuits classiques souvent trop riches en glucides et lipides. Alors, sont-ils si intéressants ? Réponses avec Anthony Fardet, chercheur en alimentation préventive.
Ils ressemblent à des biscuits classiques, mais les étiquettes de leurs emballages leur attribuent des vertus saines : sans sucres, riches en fibres, sans graisses…ou encore enrichis en fibres ou en vitamines. Ce sont les biscuits dits diététiques qui s’adressent à tous ceux qui font attention à leur ligne ou leur santé. Et c’est ce genre de revendication qui pose question ! « Personne ne mange de biscuits pour être en bonne santé. C’est un aliment plaisir. » rappelle Anthony Fardet, chercheur en alimentation préventive.
Pour appréhender leur intérêt pour la santé, il faut regarder de plus près la liste de leurs ingrédients. « Ce qui compte c’est le degré de transformation. Plus ils sont transformés, moins ils sont « diététiques ». Pour réduire le sucre on y incorpore à la place des ingrédients ultra-transformés comme des édulcorants, émulsifiants, arômes, isolats de fibres… Donc pour faire attention à sa santé, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux ! Associer le terme biscuit et diététique, c’est curieux et antinomique » souligne le spécialiste.
Le terme diététique ne signifie pas « régime ». Leur apport calorique reste important et pas si éloigné de celui des biscuits classiques. 400 calories pour 100 g sur certains paquets, ce qui n’est pas rien. Et on ne voit d’ailleurs pas comment ils peuvent se revendiquer ainsi « diététiques » ou « bons pour la santé ».
La différence essentielle réside dans le fait qu’ils contiennent peut-être des fibres et des vitamines dont leurs homologues sont dépourvus. Mais quel intérêt s’ils sont noyés sous des additifs ou ingrédients ultra-transformés ?
« Vouloir alléger des biscuits n’a pas de sens. Cela induit les consommateurs en erreur car ils vont imaginer qu’ils peuvent en manger plus. Ce qui arrange les industriels car ils vendront plus. Il vaut mieux manger des biscuits traditionnels avec du vrai beurre et du vrai sucre, et sans marqueurs d’ultra-transformation, à condition de rester dans la modération, plutôt que d’acheter ces produits ! » recommande Anthony Fardet.