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Définition : dirty talk, de quoi parle-t-on ?

Le dirty talk est une sorte de bonus que l’on peut intégrer aux rapports sexuels. En plein ébat, les partenaires se murmurent des mots et/ou des phrases allant des plus soft aux plus salaces pour booster la libido des deux. “La façon de se le dire (ton, chuchotement…) peut varier selon le moment. Dans un rapport langoureux par exemple, il surgira certainement plus facilement des mots tendres et amoureux alors que dans un rapport sexuel plus en rythme, le volume sera sans doute plus fort et le langage plus cru. Mais l’inverse peut aussi être très intéressant”, illustre Diane Deswarte. 

Une étude australienne a d’ailleurs permis d’identifier huit thématiques de langage propres au dirty talk, ainsi que les phrases qui vont avec (source 1). “Certaines sont liées à des rapports centrés sur soi, d’autres tournées vers le ou la partenaire”, détaille Diane Deswarte. En voici un résumé : 

  • La domination : “Prends-moi” ou “Es-tu mon esclave sexuel ?”.
  • La soumission  : “Fais-moi ce que tu veux”.
  • Les instructions : “Va plus vite” ou “Va plus fort”.
  • Les encouragements : “Tu es tellement bonne à ça”, “J’aime ça quand tu ralentis” ou “Tu as bon goût”.
  • Les liens intimes : “Je t’aime”, “Chéri.e” ou “Tu es belle”.
  • La possession : “Tu es à moi”.
  • Les fantasmes : “J’imagine que des gens nous regardent” ou “Dis-moi ce que tu lui ferais, à lui”.
  • Les interjections réflexes  : “Oh oui”, “Oh mon Dieu” ou “Encore”.

Cette étude a également permis de montrer que le dirty talk est une pratique sexuelle assez courante. En effet, 92% des personnes ayant été interrogées ont répondu être adeptes des mots coquins en faisant l’amour.

Pourquoi utiliser des mots crus dans l’intimité ?

Matérialiser ses fantasmes : “Le dirty talk permet de mettre des mots sur ses envies profondes sans avoir peur de mal dire.”

Mieux se connaître. En se laissant aller par l’acte sexuel (rythme, sensations…), certaines expressions peuvent se libérer naturellement. Le dirty talk permet d’oser.

Développer son imagination. “Le dirty talk permet aussi de donner vie à des scénarios transgressifs que l’on aurait pas pensé sans ce contexte intime”, souligne Diane Deswarte.  

Le dirty talk, pour qui ?

“Ce moyen de communication sexuelle s’adresse à tous ceux et toutes celles qui ont envie de s’y frotter : couple, amants. Encore une fois, il n’y a pas de règles à partir du moment où les partenaires concernés sont ok avec ça.”

Comment bien manier ce langage érotique ?

Avec les mots glissés au coin de l’oreille, le quiproquo peut vite arriver. Voici donc quelques conseils pour verbaliser ses désirs sans faux pas. 

“On peut imaginer la sexualité comme un grand jeu de cartes, le dirty talk est une de ces cartes et elle peut être jouée que si les deux partenaires sont d’accord ! Une fois le consentement assuré, amusez-vous et profitez !” précise Diane Deswarte. 

“En parler avant, c’est la base pour savoir si l’autre est ok. Ce sera d’ailleurs l’occasion de mettre en place un système de codes : visuels, gestuels…. Par exemple, si je te tapote deux fois sur l’épaule ça veut dire “arrête”. 

“C’est un peu fort, je préférais que tu me dises ça ou autre chose” détaille la sexologue qui précise : “Il faut savoir s’arrêter avant que ça dérape et en rire pour créer de la complicité plutôt que de la distance.”

“Le dirty talk peut autant booster le désir que l’atténuer. Il faudra donc y aller par pallier en commençant avec des mots d’encouragements par exemple plutôt que des mots crus qui risqueraient de mettre un frein à l’excitation. Regarder l’autre, écouter ses réactions sensorielles pour savoir si y aller plus franco ou pas sont des pistes d’exploration” explique Diane Deswarte. 

“L’ouïe est le sens le plus sollicité avec le dirty talk. “Fermer les yeux va permettre de mieux se concentrer sur les mots livrés par son·a partenaire. Mais ce n’est pas tout, les deux vont pouvoir aussi alterner entre chuchotements et toute l’autre musicalité de la sexualité (humidité, de la peau,  respiration…)” détaille la sexologue. Sans oublier, les autres sens (vue, toucher, odorat, goût) qui sont autant de leviers d’excitation grâce aux regards ou encore aux massages.

“Les audios et la littérature érotiques vont aider à trouver le bon ton à adopter durant l’ébat sexuel car, plus que les mots c’est surtout la manière et l’intention qui comptent.” On pense ici à une scène de la série Sex Education, où Mlle Sands indique à son compagnon M. Hendricks qu’elle affectionne le dirty talk. Sauf qu’ils n’arrivent pas à se lancer et vont finalement utiliser le mot Baba Ganoush !”, se réfère la sexologue. 

Le dirty talk, quand à et à quelle fréquence ?

Le dirty talk nous laisse libre de parler quand bon nous semble. “Pas la peine d’attendre le moment parfait, ce n’est ni une pratique purement préliminaire, ni une pratique qui se doit d’exister au cœur de l’acte sexuel. À chaque couple de sentir le moment opportun”, précise Diane Deswarte. 

Le dirty talk est au final, bien plus que le simple fait de « parler cru » ; c’est un état d’esprit, une façon d’enrichir la gamme des plaisirs : une manière de toucher au corps en passant par l’esprit

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