La sécurité intérieure : comment augmenter cette sensation ?
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D’où vent le sentiment de sécurité intérieure ? Comment l’augmenter ? Nous avons posé la question à Véronique Kohn, psychologue et auteure de nombreux ouvrages dont le dernier Quand la peur de perdre l’autre… me fait le perdre ! (éditions Tchou).
L’article ci-dessous est la retranscription de l’interview de la vidéo intégrée dans l’article.
Le sentiment de sécurité intérieure n’est pas un concept. C’est une sensation. Celle de s’appuyer sur soi, de se détendre, de ne pas avoir peur de tout et n’importe quoi tout le temps.
Faire barrage aux influences extérieures
Par rapport à l’extérieur, c’est important de limiter les dégâts, c’est-à-dire de faire barrage à toutes les informations qui viennent de l’extérieur qui pourraient augmenter notre sentiment d’insécurité. C’est à nous de faire le tri. Par exemple, arrêter d’écouter certaines informations ou ne pas aller à tel endroit parce que l’on sait que cela augmente notre sensation d’insécurité.
Notre enfance joue un rôle essentiel
La sensation de sécurité repose sur nos données de base de notre enfance. Tout dépend de si nous avons eu un attachement plutôt sécure, c’est-à-dire un environnement familial où l’on nous donnait exactement ce dont nous avions besoin : de la nourriture, beaucoup de soin affectif, de la chaleur. Cette base est dans notre “disque dur”. C’est plutôt physiologique. Nous n’avons pas tellement le contrôle dessus et ce n’est pas forcément juste : il y a des personnes qui ont une base plus sécure que d’autres selon le parcours.
Apaiser le nourrisson en nous
Imaginez que vous êtes un nourrisson qui vient d’arriver au monde : demandez vous, de quoi a besoin ce nourrisson ? Souvent, le nourrisson a besoin de choses extrêmement contenantes : d’être pris dans les bras, d’être touché de manière ferme pour sentir qu’il a des limites et qu’il peut se déposer. Si quelqu’un me touche comme ça, cela va réguler mon système nerveux.
Le tout petit peut se déposer en toute confiance dans les bras de sa mère, si et seulement si sa mère est elle-même tranquille, sécure, zen et qu’elle est présente. Si elle est anxieuse, si elle a des problèmes et qu’elle n’est pas vraiment présente quand elle me tient dans les bras, le nourrisson ne peut pas sentir un contenant ferme et tranquille. Le système nerveux s’imprègne d’activation et cela va rester en mémoire.
Il faut donc reparenter ce nourrisson en nous. C’est-à-dire, être un bon parent pour ce nourrisson, apprendre à l’être. Si je sais que j’ai besoin d’être pris dans les bras, soit j’ai mon compagnon soit je vais peut-être me faire masser par exemple. Je vais trouver les stratégies qui conviennent pour m’apaiser.
Parce que l’insécurité, c’est de la vigilance extrême. Souvent les personnes qui se sentent insécure vont fuir dans l’hyperactivité. Au lieu de fuir, il faut examiner ce nourrisson en vous, voir de quoi il a besoin. Souvent on va retrouver les mêmes choses que ce que l’on fait pour les petits. Si vous savez comment, pédagogiquement, apaiser un bébé, vous allez faire pareil pour vous et ça va aider.