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L’hypoesthésie est un terme du langage médical. On parle plus courament d’engourdissement

Définition : qu’est-ce que l’hypoesthésie ?

L’hypoesthésie désigne la diminution du sens du toucher. Ce terme vient du préfixe grec hypo (sous) et du suffixe esthésie (sensibilité).

L’hypoesthésie est fréquente et peut toucher n’importe quelle partie du corps (aussi bien les jambes que les bras ou encore les extrémités comme les mains, les pieds ou encore le visage).

L’hypoesthésie peut être la conséquence du vieillissement, d’une mauvaise position prolongée, d’un trouble de la circulation sanguine ou encore d’une atteinte du système nerveux liée à une maladie, une compression mécanique, un AVC ou encore une intoxication. 

On diagnostique l’hypoesthésie par un simple examen clinique ou au moyen d’un test à l’aide d’aiguilles pointues enfoncées ou de fils déposés sur la peau.

Dysesthésie, paresthésie, anesthésie : quels sont les autres troubles de la sensibilité ?

Il faut différencier l’hypoesthésie d’autres troubles de la sensibilité du toucher : 

  • L’anesthésie qui désigne une perte totale de sensibilité ;
  • La paresthésie qui correspond à la sensation de fourmillements ;
  • La dysesthésie qui se définit par une altération des sensations. Ce symptôme est décrit comme désagréable ; 
  • L’hyperesthésie ou la perception de sensations exacerbées ;
  • La somesthésie désigne un ensemble de différentes sensations (pression, chaleur, douleur …) qui proviennent de plusieurs régions du corps (peau, tendons, articulations, viscères …).

Causes : comment expliquer la perte de sensibilité ?

L’ hypoesthésie peut être la conséquence d’un dysfonctionnement du système nerveux central ou périphérique qui peut résulter : 

  • Du vieillissement (puisque avec l’âge, les capteurs, de type mécano-récepteurs, perdent en sensibilité, et deviennent moins nombreux).
  • D’un syndrome de Guillan-Barré
  • D’une maladie neurodégénérative (maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques). 
  • D’une compression nerveuse en cas de tumeurs ou de hernie discale

  • D’un traumatisme ou des métastases affectant la moelle épinière. 
  • De certaines infections comme le VIH ou la lèpre.

  • D’une intoxication à l’alcool, à un agent toxique ou à des médicaments (par exemple des métaux lourds, certains médicaments de chimiothérapie…). L’alcoolisme chronique peut occasionner une perte de sensibilité.

  • De troubles métaboliques causant une neuropathie : diabète, insuffisance rénale chronique, carence en thiamine ou en vitamine B12.

  • Une inflammation de la moelle épinière comme une myélite transverse.

  • Une maladie inflammatoire ou auto-immune (comme le lupus érythémateux disséminé). 
  • Une névralgie (douleur nerveuse) comme une névralgie faciale du nerf trijumeaux

Quand on se sent plus sa jambe ? (hypoesthésie des membres inférieurs)

L’hypoesthésie peut parfois affecter les membres inférieures. Elle peut être bilatérale ou unilatérale (toucher les deux ou une seule jambe(s)). Elle peut alors être associée à une sensation de lourdeur et/ou de fourmillements dans la jambe. Elle peut être la conséquence d’une des causes précédemment citées ou encore de : 

  • un syndrome des jambes sans repos
  • un trouble de la circulation sanguine comme une insuffisance veineuse
  • une position des jambes prolongée – telle que les jambes croisées ou fléchies – provoquant la compression d’un nerf ou d’un ou de plusieurs vaisseaux sanguins ; 
  • une compression du nerf sciatique ( cause fréquente de douleurs dans la région fessière). 

Pourquoi une personne pourrait avoir une perte de sensation au niveau du bras ?

Il arrive de perdre le sens du toucher au niveau du bras. Certaines causes sont spécifiques à l’engourdissement de cette partie du corps comme : 

  • le syndrome du canal carpien qui entraîne des troubles de la sensibilité et de la motricité au niveau des trois premiers doigts de la main, causés par une compression du nerf du poignet.
  • des troubles de la thyroïde peuvent aussi engourdir les membres supérieurs. 
  • Une arthrose du poignet.
  • Une cervicalgie qui peut s’étendre aux bras et faire apparaître ces symptômes.
  • Le fait de dormir sur son bras ce qui entraîne une compression nerveuse. 
  • Un accident vasculaire cérébrale : l’engourdissement du bras est un signe spécifique d’avc ischémique, qui est une urgence médicale (chaque minute compte). 

Symptômes : comment se manifeste l’hypoesthésie ?

En cas d’hypoesthésie, les patients peuvent décrire : 

  • une insensibilité à la douleur
  • une difficulté à sentir le chaud et le froid
  • une insensbilité au toucher
  • une sensation d’engourdissement.

Ce symptômes peut s’accompagner d’autres signes en fonction de la maladie associée, tels que : 

  • des fourmillements ou picotements (paresthésies) ; 
  • de douleurs notamment en cas de compression nerveuse comme en cas de sciatique ou de névralgie faciale (douleurs d’un côté du visage) ; 
  • une fatigue
  • une faiblesse musculaire
  • une crise demigraine ou de maux de tête intenses ;  
  • une baisse de la vision
  • des troubles de la parole

Quelles sont les conséquences de l’hypoesthésie ?

L”hypoesthésie a plusieurs conséquences. Elle peut entraîner : 

  • une difficulté à marcher ou à conduire lorsqu’elle affecte les jambes ;
  • des chutes plus fréquentes et des pertes d’équilibre ; 
  • des risques de blessure(s) ou du brûlure(s) grave(s) (puisque le patient ne ressent pas la douleur); 
  • des risques de complication(s) et un retard de traitement en cas d’infection cutanée (abcès, érysipèle, ulcères diabétiques du pied …). 

Sensation d’engourdissement : qui et quand consulter ?

Dans la majorité des cas, l’hypoesthésie est passagère et de résolution spontanée. 

Néanmoins, il est préférable de consulter un médecin si la perte de sensibilité s’accompagne de perte de tonus ou de force musculaire. 

Il est fortement recommandé de contacter le 15 ou le 112 ou de se rendre directement au service des urgences si la perte de sensibilité survient brutalement, touche un côté du corps notamment au niveau d’un bras, persiste plus de cinq minutes ou encore si elle s’accompagne d’un état de confusion. 

Dans tous les cas, mieux vaut éviter l’automédication en particulier la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sans avis médical. 

Diagnostic et traitements : comment soigner l’hypoesthésie ?

Pour diagnostiquer une hypoesthésie, le médecin doit procéder à un examen clinique et à un interrogatoire du patient. Il pourra éventuellement prescrire des examens complémentaires afin de connaître la cause de ce symptôme : imageries médicales (IRM cérébrale, notamment) ou encore des analyses de sang ou un électromyogramme

Le traitement varie fortement en fonction de la cause. Un diabétique devra par exemple entretenir un suivi médical (en endocrinologie et en nutrition) et surveiller son taux de sucre dans le sang. Un alcoolique devra endurer un sevrage alcoolique. En cas d’AVC, des médicaments sont administrés pour dissoudre le caillot qui bloque le vaisseau sanguin. Le traitement peut être chirurgical, pour vider la poche de sang qui compresse une partie du cerveau. Certains médicaments peuvent être prescrits en cas de névralgie faciale (anticonvulsivants, antispasmodiques, antidépresseurs et anxiolytiques…). 

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