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Elle est la commissaire présidentielle russe aux droits de l’enfant et est visée par un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI). Maria Lvova-Belova est accusée, au même titre que Vladimir Poutine, de déportations illégales d’enfants ukrainiens en marge de l’invasion russe. Voici ce qu’il faut savoir sur cette proche du président russe.

Maria Lvova-Belova est en charge des droits de l’enfant en Russie et est visée depuis le 17 mars 2023 par un mandat d’arrêt émis par la CPI. Cette proche de Vladimir Poutine est accusée d’avoir supervisé la déportation illégale d’enfants ukrainiens vers le territoire de la fédération de Russie.

Avant de se lancer en politique, Maria Lvova-Belova travaillait déjà auprès des enfants. Professeur de guitare dans les écoles de musique de Penza, sa ville natale à l’est de Moscou. Après avoir été élue à deux reprises à la Chambre civique de l’oblast de Penza (Ndlr : un oblast correspond à une région administrative), elle est élue au niveau fédéral et devient sénatrice à la Chambre civique de la Fédération de Russie.

Dans un premier temps membre du Front populaire panrusse, Maria Lvova-Belova rejoint, Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine en 2019. Elle recevra d’ailleurs sa carte de membre des mains du Premier ministre, Dmitri Medvedev.

Maria Lvova-Belova, Mère de 23 enfants

Femme politique accomplie, Maria Lvova-Belova est également mère de famille. Mariée depuis 2003 avec un prêtre de l’Église orthodoxe russe, sa famille compte de nombreux enfants. En effet, le couple a cinq enfants biologiques mais a pris la décision d’en adopter dix-huit autres, dont treize en situation de handicap, créant ainsi une fratrie de 23 enfants.  

En octobre 2021, son implication auprès des enfants s’intensifie et elle est nommée par Vladimir Poutine, commissaire fédérale aux droits de l’enfant. Cependant, si Maria Lvova-Belova estime œuvrer en faveur de la jeunesse, la communauté internationale estime qu’elle se rend coupable d’exactions envers cette dernière.

Ainsi, l’Ukraine l’accuse d’avoir organisé la déportation illégale d’enfants ukrainiens vers les territoires russes et d’avoir permis à des familles russes de les adopter. Selon Kiev, 16.000 enfants auraient été victimes de ces déportations depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022.

L’un de ces enfants a d’ailleurs été adopté par la commissaire elle-même. En février dernier, lors d’une rencontre télévisée avec Vladimir Poutine, elle avait annoncé avoir accueilli un adolescent de 15 ans originaire de Marioupol. Elle avait alors expliqué : «maintenant, je sais ce que c’est d’être une mère d’un enfant du Donbass. C’est difficile, mais nous nous aimons. Je pense que nous pouvons tout gérer.»

Fière de son rôle auprès des enfants ukrainiens

Lors de cette même rencontre avec le président russe, Maria Lvova-Belova avait tenu à remercier Vladimir Poutine pour la mission qu’il lui a confiée. «Ma partie préférée de ce travail est le placement des enfants dans les familles. C’est la chose la plus joyeuse qui me soit arrivée ces derniers temps.» Elle expliquait alors que 500 enfants avaient déjà été adoptés par des familles russes et que 1.000 étaient encore en attente.

C’est ce placement d’enfants ukrainiens dans des familles russes qui est dénoncé par la communauté internationale, notamment l’Union européenne mais également le Japon et le Royaume-Uni et qui a conduit à l’émission d’un mandat d’arrêt par la CPI. Ces adoptions sont considérées comme des déportations illégales de populations d’enfants.

Une situation qui ne trouble pas Maria Lvova-Belova, qui a réagi avec ironie : «C’est formidable que la communauté internationale ait apprécié le travail accompli pour aider les enfants de notre pays, que nous ne les laissions pas dans la zone de guerre, que nous les en sortions, que nous créions de bonnes conditions pour eux, que nous les entourions de personnes aimantes et bienveillantes.»

Bien qu’elle soit visée par un mandat d’arrêt, la commissaire fédérale aux droits de l’enfant ne risque que peu de choses puisque la Russie n’est pas signataire du traité de Rome reconnaissant la CPI. Ainsi, aux yeux de la Fédération de Russie, les décisions de La Haye n’ont aucune valeur juridique.

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