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Près de 6 000 tonnes de déchets ont été comptabilisées dimanche rien que dans les rues de Paris. Des montagnes de poubelles et de déchets s’accumulent au fur et à mesure de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, qui devrait durer au moins jusqu’au 20 mars. Forcément, au-delà des gênes visuelle et olfactive, la situation inquiète les Français, à juste titre.

Poubelles, rats… quel impact sanitaire ?

Au niveau respiratoire, la décomposition des déchets peut émettre des gaz toxiques, comme du soufre, du plomb ou encore du dioxyde de carbone. Les bactéries qui se multiplient aussi vite que le nombre de poubelles sur les trottoirs peuvent se diffuser dans l’air, en particulier en cas de vents importants. Les personnes asthmatiques ou atteintes de toute autre maladie respiratoire sont particulièrement à risque de souffrir de cette situation.

Interrogé par 20 Minutes, le docteur en toxicologie animale Romain Lasseur est clair : « Il ne faut pas minimiser les risques microbiologiques, l’odeur même qui s’en dégage traduit une colonisation des poubelles par les bactéries » (source 1). L’accumulation de détritus peut rendre l’air et les eaux plus pollués, ce qui peut indirectement avoir un effet sur la santé.

« Si les précédentes expériences (ndlr : grèves passées) n’ont pas semblé entraîner d’épidémie ou de danger imminent pour la santé publique, il reste nécessaire, comme pour toute situation exceptionnelle, de renforcer la surveillance sanitaire », a indiqué l’Agence régionale de Santé (ARS) à 20 Minutes.

Autre risque important : la transmission de maladies par les rats, dont la population devrait sûrement augmenter dans les prochaines semaines. L’Académie de médecine avait lancé l’alerte l’été dernier : “la surpopulation de rats d’égout dans les grandes villes est un véritable danger pour la santé publique“, notamment à cause des “zoonoses bactériennes, virales et parasitaires dont il peut être vecteur” (source 2). Les rats peuvent en effet, par leur urine notamment, transmettre de nombreuses maladies aux humains, dont certaines sont mortelles : leptospirose, en augmentation depuis plusieurs années, mais aussi teigne, toxoplasmose, peste bubonique, ou encore salmonellose…

Quelles mesures de prévention ?

Pour limiter les risques, les habitants, enfants et animaux domestiques doivent limiter autant que possible le contact avec des déchets.

Dans son communiqué, l’Académie de médecine recommandait aux mairies d’avoir un “plan de propreté urbaine, rigoureux et pérenne, pour supprimer les déchets alimentaires accessibles aux rongeurs” ainsi que “de vigoureuses campagnes de dératisation dans les habitations et l’environnement urbain”. À l’échelle individuelle, il faut bien emballer ses déchets avant de les jeter dans un endroit approprié.

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