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En utilisant une nouvelle méthode de détection des gaz, des scientifiques de l’Université de Californie à Riverside (UCR, États-Unis), révèlent avoir constaté qu’une quantité massive de méthane était produite par les grands incendies de forêt. Une source de pollution non négligeable et pourtant pas encore prise en compte par les services de qualité de l’air de Californie.

Les incendies deviennent plus gros et plus intenses, et en conséquence, plus d’émissions en proviennent”, a déclaré Francesca Hopkins, professeure en sciences de l’environnement à l’UCR et coauteure de l’étude, parue dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics.Les incendies de 2020 ont émis ce qui aurait représenté 14 % du budget des émissions de méthane de l’État s’ils avaient été pris en compte”, a-t-elle ajouté dans un communiqué (Source 1). Soit la troisième plus grande source d’émission de méthane en Californie en 2020.

S’il n’est pas nouveau que les feux de forêt émettent du méthane, la quantité de méthane provenant des 20 principaux incendies de Californie en 2020 s’est révélée plus de sept fois supérieure à la moyenne des incendies de forêt des 19 années précédentes, selon l’étude.

Plutôt que de recourir à des échantillons d’air obtenus par avion, les chercheurs ont ici utilisé une technique de télédétection, plus sûre et probablement plus précise. Un panache entier de fumée a ainsi pu être analysé, ce qui est d’autant plus intéressant qu’il comprend différentes phases de combustion. Le Sequoia Lightning Fire Complex, réunissant deux grands incendies d’août 2020 dans la forêt nationale de Séquoia de Californie, a ainsi émis 20 gigagrammes de méthane, soit plus de 20 000 tonnes. Pour comparaison, un éléphant pesant au moins une tonne, “le feu contenait donc environ 20 000 éléphants de gaz”, schématisent les scientifiques. Ces derniers estiment donc qu’il est crucial de tout faire pour éviter de nouveaux incendies de ce type à l’avenir, sans quoi la Californie ne pourra atteindre les objectifs de réduction des gaz à effets de serre qu’elle s’est fixée, et toutes les actions mises en place en parallèle (capture du méthane issu de l’élevage, minimisation des fuites….) seraient vaines comparées aux émissions des mégafeux de forêt.

Quels risques pour la santé ?

Le méthane est le troisième plus important gaz à effet de serre après la vapeur d’eau et le dioxyde de carbone (CO2). Il contribue donc au réchauffement climatique, lequel nuit à notre santé à long terme.

À court terme, le méthane, qui est un gaz incolore et inodore, peut, lorsqu’il est présent en très forte concentration, provoquer des asphyxies, en prenant la place de l’oxygène dans l’air que l’on respire.

En France aussi, les émissions de méthane ou même de CO2 liés aux feux de forêts sont encore peu évaluées, et leurs conséquences demeurent méconnues.

Durant l’été 2022, les violents incendies du Sud-Ouest ont engendré un énorme amas de fumée, qui s’est ressenti jusqu’en Île-de-France. Par analyse chimique, l’organisme Airparif, qui mesure la qualité de l’air de la région, a pu identifier dans les jours qui ont suivi, des particules dans l’air de l’Île-de-France typiques d’une combustion du bois. Notons que les feux de forêt relarguent aussi dans l’air des gaz dits “à particules fines”, comme l’oxyde d’azote et le monoxyde de carbone, qui, eux, sont toxiques pour l’homme à court terme.

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