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« Le poignet est une articulation complexe, qui relie l’avant-bras à la main. Il est composé des os de l’avant-bras (le radius et le cubitus) et de huit petits os (les os du carpe), répartis en deux rangées de quatre os et reliés entre eux par une trentaine de petits ligaments. Ce sont ces ligaments qui peuvent être le siège d’entorses », explique le Dr Hervé Collado, médecin du sport et vice-président de la Société Française de Traumatologie du Sport (SFTS).

Très mobile, le poignet est essentiel au quotidien pour saisir des objets, tourner les pages d’un livre, taper sur un clavier, ou encore jouer d’un instrument de musique. On comprend donc à quel point une entorse du poignet peut être invalidante dans la vie de tous les jours. Comment reconnaître ce traumatisme ligamentaire ? Quand consulter ? Quelle est la marche à suivre pour limiter les séquelles et retrouver rapidement sa mobilité ? On fait le point.

L’entorse du poignet, une atteinte ligamentaire plus ou moins grave

L’entorse du poignet est relativement courante dans le milieu sportif, note le Dr Collado. Elle concerne les sportifs(ves) plus ou moins aguerri(e)s, mais touche aussi particulièrement les personnes âgées. Son mécanisme n’est pas si difficile à comprendre : concrètement, les ligaments relient les os entre eux et leur permettent de rester parfaitement en contact lorsqu’ils sont en mouvements (flexion, extension, rotation). On parle d’entorse lorsque ces ligaments sont victimes d’un traumatisme et ne peuvent plus assurer la stabilité de l’articulation.

Entorse bénigne, moyenne ou grave ?

On distingue trois « catégories » d’entorses, selon la sévérité du traumatisme :

  • l’entorse bénigne du poignet, qui désigne un « simple » étirement des ligaments ;
  • l’entorse moyenne du poignet, qui suppose que les ligaments soient distordus et que certains puissent être arrachés
  • et l’entorse grave du poignet, qui se caractérise par une rupture des ligaments et s’accompagne parfois d’arrachements osseux.

Quelle que soit la situation, une entorse ne doit pas être prise à la légère ! Pour récupérer une bonne mobilité et une amplitude articulaire correcte, il faut consulter dès que possible, insiste le médecin du sport.

Bon à savoir : tous les ligaments du poignet peuvent être en proie à une entorse, notamment le ligament scapholunaire, le ligament lunotriquétral, le ligament triangulaire du carpe, les ligaments radio-scaphoïdien dorsal et palmaire, etc. Seul un bilan d’imagerie médicale permettra de savoir lesquels sont atteints.

Quelle est la différence entre une entorse, une foulure ou une fracture du poignet ?

L’entorse, la foulure et la fracture sont toutes des blessures qui peuvent concerner l’articulation du poignet. Elles diffèrent toutefois selon leur nature et leur degré de gravité : la foulure correspond à l’étirement d’un muscle, tandis que l’entorse est une atteinte des ligaments (étirement ou déchirure). La fracture, quant à elle, désigne la fissure partielle ou complète de l’un des os du poignet, précise le Dr Collado. Et d’insister : « en cas de doute, référez-vous toujours à un(e) professionnel(le) de santé ».

Quels symptômes doivent alerter ?

Les symptômes de l’entorse du poignet peuvent être d’intensité variable selon la gravité de l’entorse et les ligaments atteints :

  • une douleur immédiate plus ou moins importante au niveau de l’articulation ;
  • un bruit de craquement, voire de grincement, lorsqu’on mobilise le poignet ;
  • un œdème et / ou un hématome associé à une sensation de chaleur ;
  • une sensation de pulsations dans le poignet et une sensibilité importante ;
  • une faiblesse et une difficulté à bouger le poignet ou à le tourner ;
  • etc.

En vidéo : « Comment reconnaître une entorse ? »

Comment reconnaître une entorse ?

Combien de temps dure une entorse du poignet ?

« La durée d’une entorse du poignet varie selon la gravité de la blessure et la rapidité avec laquelle vous l’avez prise en charge », indique le Dr Collado. Une entorse bénigne du poignet guérit généralement en une semaine ou deux. Mais les entorses les plus graves, elles, nécessitent parfois plusieurs mois avant que les ligaments ne se reconsolident.

Quels sont les causes et les facteurs de risque à identifier ?

Comme indiqué ci-dessus, l’entorse du poignet peut survenir dans un contexte sportif. Les sports les plus à risque ? Les sports de balles (handball, basketball, volleyball, etc.), les sports de combat (boxe, karaté, etc.), les sports d’hiver (ski, patinage, hockey sur glace) et des sports comme le roller, le cyclisme, le skateboard ou encore l’équitation.

Dans la vie de tous les jours, certains accidents peuvent aussi faire des dégâts, notamment les chutes : « il suffit de rater une marche et d’essayer de se rattraper sur les mains pour se blesser », souligne le Dr Collado. Mais un faux mouvement ou un mouvement forcé peuvent aussi endommager les ligaments.

Bon à savoir : des entorses mal soignées peuvent entraîner des entorses à répétition.

Diagnostic : quand consulter et comment savoir si on a bien une entorse au poignet ?

« Après un choc ou une torsion du poignet, suivi(e) de douleurs, il ne faut pas hésiter à consulter rapidement ! Une mauvaise prise en charge, ou une prise en charge tardive peut avoir des conséquences fonctionnelles importantes : douleurs persistantes, arthrose du poignet, perte importante de mobilité, etc. », souligne l’expert.

Pour limiter ces conséquences délétères, votre médecin vous interrogera sur les circonstances précises du traumatisme et procédera à un examen clinique minutieux, suivi d’examens d’imagerie médicale permettant d’évaluer la gravité de la blessure et la perte de mobilité (radiographies, IRM, échographies, etc.).

Comment prévenir une entorse du poignet ?

Pour prévenir l’entorse du poignet, commencez par réaliser régulièrement des exercices de renforcement musculaire et des étirements. Ainsi vous renforcerez des muscles et vos tendons au niveau du poignet.

Si vous pratiquez une activité physique qui mobilise fortement vos poignets ou qui implique un fort risque de chute, misez sur des équipements de protection au niveau des poignets. Pensez aussi à bien vous échauffer avant de démarrer votre séance.

Si vos poignets sont déjà fragilisés, évitez de trop les solliciter. Et de manière générale, évitez les situations qui risquent d’induire une perte d’équilibre.

Traitement : comment soigner une entorse au poignet ?

Le traitement de l’entorse du poignet repose sur l’immobilisation partielle de l’articulation pour permettre la cicatrisation des ligaments. L’intervention chirurgicale n’est envisagée que dans les cas les plus sévères. En revanche, la kinésithérapie est systématiquement recommandée pour regagner en mobilité et en souplesse.

Glaçage, repos, élévation, compression… Les premiers réflexes en cas de traumatisme

Après le traumatisme, certains gestes permettent de soulager la douleur et d’accélérer le processus de guérison. Le protocole RICE (repos, glace, compression et élévation) est relativement simple à appliquer :

  • Reposez votre poignet. Dès l’apparition des symptômes, stoppez votre activité et maintenez votre poignet élevé.
  • Misez sur la glace. Antidouleur et anti-inflammatoire, le froid doit être appliqué le plus rapidement possible pour limiter l’œdème. N’appliquez jamais la glace directement sur votre peau. Placez une poche de glace dans un linge est maintenez-la une vingtaine de minutes en place.
  • Compressez votre poignet. Utilisez un bandage élastique pour réaliser un strapping qui maintiendra votre articulation en place en attendant l’examen médical.
  • Enfin, surélevez votre poignet pour limiter le gonflement.

Médicaments, attelles, strapping…

Des antalgiques peuvent être prescrits pour calmer la douleur (principalement du paracétamol). Quant aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), « ils sont plutôt déconseillés en raison de leurs potentiels effets secondaires », estime le Dr Collado.

En complément, le médecin peut immobiliser partiellement le poignet à l’aide d’un pansement élastique (strapping) pour maintenir l’articulation dans une position adéquate, soulager la douleur et favoriser la cicatrisation des ligaments. Une orthèse semi-rigide peut aussi être prescrite.

Une opération chirurgicale est parfois nécessaire

En cas d’entorse sévère ou en présence d’arrachement osseux associé, il est parfois indispensable d’avoir recours à une opération chirurgicale des ligaments du poignet : une ligamentoplastie sous arthroscopie. Cette opération est réalisée en ambulatoire, juste après le traumatisme, ou quelques semaines après. L’intervention est en général suivie d’une période d’immobilisation de plusieurs semaines, mais elle permet de limiter les adhérences sur le long terme.

Après une entorse, quand entamer une rééducation ?

Des séances de rééducation sont indispensables pour récupérer sa mobilité. Et mieux vaut ne pas attendre avant de démarrer ce processus : « Plus la rééducation est précoce et plus les patient(e)s peuvent reprendre rapidement leurs activités quotidiennes, souligne le Dr Collado. Et d’ajouter : » une rééducation précoce permet de limiter les séquelles sur le long terme. « Quoi qu’il en soit, l’intensité des séances doit être progressive pour limiter l’inflammation et s’accompagne de séances d’auto-rééducation à domicile. Au programme ? Exercices de mobilisation impliquant des flexions-extensions à répétition, ses soins physiothérapiques, de séances cryothérapie, des massages cicatriciels, etc. »

Comment soigner une entorse du poignet naturellement ?

En complément du protocole établi par votre médecin, certaines méthodes naturelles peuvent aider à soulager les symptômes :

  • continuer à épargner son poignet en évitant de le solliciter et en privilégiant le repos ;
  • appliquer de la glace régulièrement dans les premiers jours pour limiter l’œdème ;
  • utiliser un bandage élastique pour réduire l’œdème et la douleur ;
  • surélever au maximum son poignet traumatisé pour limiter l’œdème également ;
  • miser sur des cataplasmes d’argile verte pour limiter le gonflement ;
  • masser régulièrement son poignet (selon les conseils de son kiné) à l’aide d’huiles essentielles anti-inflammatoires ou antidouleur, comme l’huile essentielle d’immortelle, pour stimuler la circulation sanguine et atténuer la douleur ;
  • adopter une alimentation saine et équilibrée et hydratez-vous suffisamment pour soutenir votre corps.

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