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Avant toute chose, rappelons que les cervicales sont les sept vertèbres situées au niveau de notre cou, entre la base du crâne et la première vertèbre thoracique. Elles sont numérotées de C1 à C7 et sont reliées entre elles par des ligaments. Leur rôle ? Soutenir notre tête, protéger notre moelle épinière et permettre la rotation et la flexion de notre cou. L’entorse cervicale, comme son nom l’indique, désigne donc un traumatisme qui atteint un ou plusieurs ligaments cervicaux : un étirement inhabituel ou une déchirure partielle, voire totale. « La plupart du temps il s’agit d’entorses bénignes, mais elles ne doivent jamais être négligées, sous peine de provoquer des douleurs chroniques et de l’arthrose sur le long terme », souligne le Dr Hervé Collado, médecin du sport et vice-président de la Société Française de Traumatologie du Sport (SFTS). Symptômes, prise en charge, rééducation… On fait le point.

Définition : qu’est-ce qu’une entorse cervicale ?

L’entorse cervicale, aussi connue sous le surnom « whiplash » ou « coup du lapin », désigne l’atteinte plus ou moins grave d’un ou de plusieurs ligament(s) qui maintiennent le rachis cervical en place (les sept vertèbres du cou). Et le Dr Collado de préciser : “les ligaments sont des bandes de tissu fibreuses qui servent à relier des os entre eux, contrairement aux tendons qui relient les os aux muscles.

Entorse cervicale bénigne, moyenne ou sévère

Comme indiqué ci-dessus, l’entorse cervicale désigne une atteinte des ligaments cervicaux. Selon sa gravité on distingue :

  • les entorses cervicales bénignes (les ligaments sont “simplement” étirés) ;
  • les entorses cervicales moyennes (les ligaments sont distendus et certaines fibres peuvent être déchirées)
  • et les entorses cervicales graves (toutes les fibres des ligaments sont déchirées et des arrachements osseux sont parfois survenus).

Torticolis ou entorse cervicale : comment faire la différence ?

Le torticolis désigne une contraction soudaine et involontaire des muscles du cou qui peut causer une douleur et une raideur dans la région cervicale. Le plus souvent, il est lié à un faux mouvement, à une position en hyperextension ou encore à une mauvaise posture de travail. L’entorse cervicale, elle, est causée par un traumatisme, comme un accident de voiture ou un impact en pratiquant un sport de contact.

Douleur, raideur, maux de tête, vertiges, étourdissements… Quels sont les symptômes d’une entorse cervicale ?

Les symptômes d’une entorse cervicale peuvent être plus ou moins intenses selon la gravité de l’atteinte :

  • une douleur cervicale plus ou moins sévère ;
  • une raideur au niveau du cou, qui peut rendre difficile la rotation ou l’inclinaison de la tête ;
  • des maux de tête, en particulier à la base du crâne ou à l’arrière des yeux ;
  • une sensation de fatigue dans les muscles du cou ;
  • des étourdissements et des vertiges, voire une perte de connaissance ;
  • des engourdissements ou des fourmillements dans les bras ou les mains ;
  • des douleurs ou raideurs au niveau des épaules et des omoplates ;
  • des difficultés à trouver le sommeil et à dormir confortablement.

Bon à savoir : les symptômes apparaissent le plus souvent immédiatement après un choc au niveau du cou. Mais dans certains cas, ils peuvent aussi se manifester dans les heures ou dans les jours qui suivent le traumatisme. Et l’entorse cervicale peut même être asymptomatique ! D’où l’importance de consulter pour confirmer – ou infirmer – le diagnostic et éviter d’aggraver la situation.

Si vous avez été impliqué(e) dans un accident ou si vous avez subi un traumatisme au niveau du cou et que vous présentez l’un de ces symptômes, consultez rapidement un professionnel de santé pour évaluer la gravité de la blessure et mettre en place un traitement approprié, insiste le Dr Collado.

Chute, accident de voiture… Quelles peuvent être les causes d’un tel traumatisme ?

Les entorses cervicales sont généralement causées par un traumatisme direct ou indirect dans la région cervicale, qui peut provoquer des lésions des tissus mous (muscles, ligaments) et/ou des vertèbres cervicales. Parmi les causes les plus répandues :

  • Un accident de la route : lorsqu’un véhicule emboutit l’arrière de votre propre véhicule, par exemple, ce qui provoque un mouvement brusque de la tête vers l’avant et vers l’arrière ;
  • Un accident de sport (collision, chute, etc.), particulièrement dans le cadre de sports de contact comme le football, le hockey ou encore la lutte ;
  • Unaccident domestique, notamment une chute au niveau de la tête ou du cou ;
  • Une mauvaise posture qui peut causer une tension excessive sur les muscles et les ligaments du cou, notamment lorsque ladite posture est maintenue un long moment ;
  • Une usure liée à l’âge : avec l’âge, les vertèbres cervicales sont en proie à une usure naturelle qui accentue le risque de lésions cervicales.

Par ailleurs, la sédentarité, une musculature fragile au niveau du cou et les mouvements quotidiens répétitifs sollicitant le cou augmentent fortement le risque d’entorse cervicale.

De l’importance des dispositifs de sécurité !

Il est important de noter que de nombreuses entorses cervicales pourraient être évitées en adoptant une bonne posture au quotidien, en évitant les situations à haut risque de chute et surtout en utilisant correctement les dispositifs de sécurité tels que les ceintures de sécurité en voiture ou les casques de protection lors de la pratique de sports à risque, etc.

Qui, quand consulter en cas de traumatisme cervical ?

Si le choc a été relativement bénin et que vous ne ressentez pas troubles neurologiques ou de symptômes trop handicapants au quotidien, consultez tout de même votre médecin généraliste dans les jours qui suivent le choc. Si besoin, il vous redirigera vers un médecin spécialiste. Et en cas de traumatisme plus important, associé à des symptômes évocateurs, rendez-vous rapidement aux urgences et immobilisez si possible votre cou à l’aide d’un collier cervical.

Certains symptômes d’une entorse cervicale peuvent être similaires à ceux de fractures cervicales ou d’hernies discales cervicales, souligne le Dr Collado. D’où l’importance de consulter !

Diagnostic : comment savoir s’il s’agit vraiment d’une entorse cervicale ?

Le diagnostic d’une entorse cervicale peut être posé par un(e) médecin ou un(e) kinésithérapeute. Tout d’abord, le / la professionnel(le) procédera à un interrogatoire minutieux : il / elle vous interrogera sur les circonstances du traumatisme, vos symptômes et leur évolution, vos traitements éventuels, vos antécédents médicaux, etc. Objectif ? Cerner au mieux la sévérité de l’entorse cervicale pour pouvoir proposer la meilleure réadaptation possible en fonction de votre vie professionnelle et de vos loisirs, explique l’expert.

Vient ensuite le temps de l’examen clinique qui permettra notamment d’évaluer votre mobilité. Dans certains cas, des examens d’imagerie médicale (radiographies, IRM, scanners, etc.) peuvent aussi être nécessaires pour aider à confirmer le diagnostic ou pour identifier d’autres lésions éventuelles, notamment des lésions neurologiques.

Quelle est la durée d’une entorse cervicale ?

La durée des symptômes de l’entorse cervicale est très variable. Elle dépend de la gravité de l’entorse et des mesures thérapeutiques mises en place. Une entorse cervicale bénigne peut être soulagée en quelques jours, voire en quelques semaines. Mais une entorse cervicale plus grave, avec déchirure d’un ou de plusieurs ligaments peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour guérir complètement. Il est donc indispensable de suivre les recommandations de son médecin à la lettre ! Au programme, le plus souvent ? « Le port d’un collier cervical, la prise de médicaments capables de soulager la douleur et l’inflammation et des exercices de rééducation plus ou moins précoces », résume le Dr Collado.

Traitement : comment soulager et soigner une entorse des cervicales ?

La prise en charge d’une entorse cervicale vise à soulager la douleur et l’inconfort, à améliorer la mobilité du cou et à favoriser la consolidation des ligaments. Parmi les options thérapeutiques les plus courantes :

  • Le repos et l’éviction des activités qui accentuent la douleur en exerçant une tension excessive sur les muscles cervicaux ;
  • L’application de glace sur la région traumatisée pendant une quinzaine de minutes, plusieurs fois par jour, pour soulager la douleur et réduire l’inflammation.
  • Le port d’un collier cervical plus ou mois rigide, aussi appelé minerve cervicale, qui permet de soutenir le cou et de réduire la tension musculaire. Ce dernier doit être mis en place le plus tôt possible.
  • La prise de médicaments antalgiques et de relaxants musculaires (myorelaxants) pour soulager la douleur et aider les muscles du cou à se détendre. « Dans la mesure du possible, on évite les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’ibuprofène ou le naproxène », indique le Dr Collado.
  • Des exercices de physiothérapie (étirements doux, exercices de renforcement et techniques de relaxation pour aider à réduire la tension musculaire), associés à des techniques de massage salvatrices.

Dans les cas les plus rares / graves, une intervention chirurgicale peut aussi être nécessaire pour réparer les dommages aux structures cervicales et les éventuelles lésions neurologiques. Dans ce cas, la rééducation sera plus longue et encadrée.

Comment dormir avec une entorse cervicale ?

Il n’est pas forcément évidant de trouver une position confortable pour s’endormir en cas d’entorse cervicale. Plusieurs « astuces » peuvent aider à adopter une position plus confortable :

  • utiliser un oreiller cervical pour soutenir son cou et maintenir sa tête et sa colonne vertébrale alignées ;
  • éviter les oreillers trop hauts et / ou trop fermes, qui peuvent causer une tension excessive sur le cou et la colonne vertébrale ;
  • dormir, si possible, sur le dos, car cette position permet à votre tête, votre cou et votre colonne vertébrale de rester alignés. « Toutefois mieux vaut éviter de dormir sur le dos si vous souffrez de problèmes de ronflements ou d’apnée de sommeil. Préférez alors dormir sur le côté et essayez de limiter vos mouvements pendant la nuit », conseille le Dr Collado ;
  • éviter de dormir sur le ventre et sur le côté blessé, car cela peut causer une tension excessive sur le cou et la colonne vertébrale.

Quelles complications peuvent se manifester après une entorse cervicale ?

Certaines complications persistent parfois après une entorse cervicale, y compris après une bonne observance du traitement :

  • certaines personnes peuvent éprouver une douleur persistante dans le cou, due à des lésions nerveuses ou musculaires plus graves ;
  • une entorse cervicale non, ou mal, traitée peut entraîner une mobilité réduite du cou et l’adoption d’une posture anormale entraînant des problèmes de dos ;
  • des maux de tête persistants, dus à une tension musculaire au niveau du cou qui peut irradier en direction de la tête ;
  • des lésions nerveuses dans le cou, à l’origine d’une perte de sensation ou d’une faiblesse musculaire dans les bras ou les mains ;
  • enfin, une entorse cervicale peut augmenter le risque de développer une arthrose cervicale précoce, à l’origine de douleurs chroniques et d’une mobilité réduite.

N’hésitez pas à signaler ces effets secondaires à votre médecin, qui pourra mettre en place un protocole spécifique pour vous soulager !

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