Spread the love

Certaines stratégies peuvent vous aider à optimiser votre biomécanique lombo-pelvienne. Il existe notamment des exercices précis pouvant être réalisés avant et après la grossesse.
nelic via Getty Images Certaines stratégies peuvent vous aider à optimiser votre biomécanique lombo-pelvienne. Il existe notamment des exercices précis pouvant être réalisés avant et après la grossesse.

nelic via Getty Images

La peur de l’accouchement est normale et même souhaitable. La peur n’est pas toujours inutile mais là il faut être vigilant, c’est si cette peur empêche les femmes de dormir, de manger ou de mener leurs vies quotidiennes.

MATERNITÉ – Je suis sage-femme depuis plus de 10 ans. J’ai toujours été à l’hôpital et en libéral et j’ai choisi de quitter l’hôpital il y a un an.  Actuellement, je travaille au domicile de mes patientes. Je les accompagne avant et après l’accouchement, des étapes qui sont aussi importantes que le jour J. La grossesse précède l’accouchement et le construit. Tout au long de mes gardes et de mes visites, j’ai pu cerner au mieux les besoins, impératifs et souhaits de nombreux futurs parents. Et si personne n’est égal face à ce bouleversement, il existe tout de même quelques pratiques communes et utiles à toutes et tous pour vivre au mieux cette grande aventure, de la confirmation de grossesse aux premières contractions.

1er trimestre

  • Le tabou des 3 premiers mois

Il y a effectivement un tabou autour des 3 premiers mois car souvent, on conseille aux femmes d’attendre l’échographie de la fin du 1er trimestre pour annoncer qu’elles sont enceintes. J’ai toujours trouvé cela complètement inutile et je suis contente que désormais, on revienne sur les réseaux sociaux et dans les médias sur cette idée reçue. Ce n’est pas au personnel soignant de décider de cela, chaque femme fait ce qu’elle veut et si elle veut l’annoncer dès que son test est positif, c’est tant mieux. Je trouve même cela plutôt bien car elles peuvent avoir des maux comme les nausées qui sont très difficiles à supporter au 1er trimestre. De plus, en cas d’arrêt naturel de la grossesse c’est bien aussi qu’elles puissent être accompagnées et entourées. Je fais partie de ces gens qui préfèrent tout dire. Après, bien évidemment, si elles veulent l’annoncer après l’échographie, elles peuvent le faire aussi.

  • L’annonce aux proches et à l’employeur

Il faut juste rappeler le cadre légal : il n’y a aucune obligation à annoncer sa grossesse au début de la grossesse, il n’y a pas de « bon délai » pour le faire si on veut l’annoncer à 7 mois, même si cela serait un peu bizarre, ça reste possible !

  • L’importance de ralentir

Ralentir, ce n’est pas le bon mot. Je pense que l’important n’est pas tellement de ralentir car vous pouvez même accentuer votre rythme et il n’y a pas de problème. Dans la vie on ne s’écoute jamais, on dépasse toujours ses limites mais pendant la grossesse, il ne faut pas dépasser ses limites. Si son corps nous dit stop, il faut se reposer. Il faut juste s’écouter mais si vous êtes en forme, vous pouvez continuer, il faut juste s’écouter.

2e trimestre

  • Ce qui change dans le corps

C’est souvent un trimestre bien vécu par les femmes, cela dépend bien sûr mais globalement c’est le cas. Tout change dans le corps car c’est le moment où le bébé grandit beaucoup. Après les nausées du premier trimestre, on peut avoir mal au dos, mal aux fesses, des sciatiques, des reflux mais il y a des femmes qui vont très bien. On ne peut pas dire « le deuxième trimestre c’est comme ça », cela dépend vraiment de chaque femme.

C’est exactement comme pour l’importance de ralentir, les femmes font ce qu’elles veulent en gardant un peu de bon sens. Bien évidemment, on évite les sports de combat ! On peut faire tout type de sport, moi, je n’ai aucune limite si ce n’est celle de s’écouter. Si on met 4 jours à récupérer d’une séance de sport, il faut arrêter. Mais si on se sent bien, alors cela me va !

Ce n’est pas parce que je suis sage-femme que j’ai le droit de vous dire comment faire l’amour. Vous pouvez tout faire, il n’y a aucune limite. S’il y en a une car il y a une contre-indication médicale comme un placenta praevia ou une menace d’accouchement prématuré on vous le dira donc si on ne vous a rien dit, c’est que vous avez le droit de faire ce que vous voulez.

3e trimestre

  • L’essentiel du projet de naissance

Le projet de naissance est un document écrit qu’on donne aux équipes et dans lequel on dit ce que l’on souhaite pour son accouchement et pour la suite de son accouchement. J’aime beaucoup le projet de naissance car il faut se rendre compte que dans le dossier médical, c’est la seule partie qui viendra de vous. Racontez donc dans ce projet de naissance qui vous êtes et ce que vous attendez de la sage-femme. Les sages-femmes sont débordées en salle d’accouchement et n’ont plus le temps de vous prendre en charge « aux petits oignons », dîtes-leur donc si vous avez peur des piqûres, si votre couple se passe mal, en clair, racontez-leur qui vous êtes et ce que vous attendez d’elles. Après, vous pouvez ajouter des détails comme la volonté d’avoir une péridurale ou l’épisiotomie mais ce n’est pas le plus important à mon sens.

  • La préparation pour le retour à la maison après la naissance

On se prépare au retour à la maison en s’informant énormément : écoutez des podcasts, lisez des livres, pour savoir ce qui va vous attendre et essayez de vous préparer en amont. On ne peut pas se préparer à ce changement qui est tellement fou, en revanche on peut anticiper des choses sur le plan logistique. Il faut dire au coparent que l’intendance, ce n’est pas vous qui allez pouvoir gérer. Si vous avez envie, vous le ferez mais si vous n’avez pas envie, il ne faudra pas compter sur vous. Essayez de trouver des personnes relais, c’est bien que le coparent puisse prendre un mois si c’est possible. C’est pour cela que j’ai écrit un livre qui condense toutes les questions que se posent les femmes et qu’elles me posent depuis des années dans mon cabinet. La préparation pour le retour à la maison est une réelle étape qui mérite que l’on s’y intéresse tout au long de sa grossesse. Si je devais marteler un message clé : préférez demander aux amis ou à la famille de l’aide pour s’occuper ou garder son bébé plutôt qu’un 15e doudou !

  • Comment aborder la peur de l’accouchement

La peur de l’accouchement est normale et même souhaitable. La peur n’est pas toujours inutile mais là où il faut être vigilant, c’est si cette peur empêche les femmes de dormir, de manger ou de mener leurs vies quotidiennes. Là il faut en parler avec une sage-femme mais avoir peur reste normal. Après tout, il s’agit d’un événement inconnu : on ne sait pas quand ni où ni avec qui on va accoucher, c’est donc bien normal d’avoir peur.

En conclusion, respectez le mot d’ordre «  C’est vous la cheffe », du début à la fin, en énonçant clairement vos souhaits à respecter, en verbalisant les ressentis, être à l’aise de refuser un examen dans des conditions qui ne conviennent pas, stopper un examen inconfortable ou douloureux, respecter les souhaits d’allaitement naturel ou pas, et ne surtout pas oublier le rôle ni la place du coparent, tout élément susceptible de participer de la sérénité de ces 9 mois de grossesse et des premiers jours de post-partum.

À voir également sur Le HuffPost :

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *