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Du 13 au 19 mars, c’est la semaine du cerveau. A cette occasion, Top Santé revient sur le “don” de cerveau, qui permet de faire avancer la recherche thérapeutique sur les maladies neurodégénératives.

Donner son cerveau : l’idée paraît tout à fait saugrenue. Mais quand on y réfléchit, une fois décédé, l’organe ne nous servira plus à grand chose… Un peu comme un coeur, ou un poumon. Mais ces deux derniers, s’ils sont confiés au don d’organes, sont prélevés et greffés chez des personnes vivantes, ce qui permet notamment de sauver des vies. Or, le cerveau ne peut pas être greffé. Alors, pourquoi participer au don de cerveau ?

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Comment se passe le don de cerveau ?

Comme l’explique la Fondation Vaincre Alzheimer, partenaire de la semaine du cerveau, “l’objectif est de favoriser la recherche thérapeutique sur les maladies neurodégénératives”.

Concrètement, ce don se passe de la sorte : il faut, de son vivant, remplir un dossier de consentement de prélèvement post mortem. Après le décès du patient, la coordinatrice est prévenue et se charge d’organiser le prélèvement : le corps est emmené vers un centre dédié dans les 24 heures qui suivent le décès. Un neuropathologiste se charge de l’opération, puis le corps est restitué à la famille. Ensuite, la matière cérébrale est confiée à la biobanque Neuro-CEB. Il s’agit d’une banque tissulaire, qui collecte des échantillons de cerveau à des fins de recherches.

La première étape consiste à analyser les prélèvements pour préciser le diagnostic de la maladie du patient. Mais il n’y en a pas toujours une, car tout le monde peut donner son cerveau. La biobanque a besoin d’avoir dans sa base de données des tissus issus de personnes touchées par des maladies neuro-évolutives et d’autres non malades, pour pouvoir les comparer.

A quoi sert le don de cerveau ?

Nombre de maladies qui touchent le système nerveux central manquent encore de réponses, quant à leur origine, ou à la façon de les traiter par exemple. C’est le cas d’Alzheimer, mais aussi de Parkinson, ou encore de la sclérose en plaques. Or, à partir d’un échantillon de cerveau, on peut contribuer à faire avancer ces questionnements, notamment grâce à la recherche de biomarqueurs, une étape cruciale pour développer des traitements.

Par ailleurs, quand on fait de la recherche, on utilise souvent des animaux, comme des souris, parce que ces rongeurs sont très compatibles avec l’espèce humaine : 90% de leurs gènes sont en commun avec nous. Mais du côté du cerveau, c’est plus compliqué. “Aucun modèle expérimental n’est semblable à celui de l’homme“, rappelle la Fondation Vaincre Alzheimer. Des modèles animaux sont utilisés, mais la maladie d’Alzheimer, entre autres, n’est pas parfaitement mimée.

D’après les estimations : un don de cerveau aiderait la recherche pour 10 ans. Car ce sont de très petits morceaux qui sont conservés et qui permettent ainsi d’alimenter de nombreuses études.

D’autre part, le centre de référence des démences rares ou précoces rappelle : “La disponibilité du tissu humain pathologique ou normal est aujourd’hui très sérieusement compromise en France : les autopsies qui permettaient d’obtenir des échantillons sont tombées en désuétude, les règles de consentement sont plus contraignantes, et les conditions d’utilisation du tissu humain pour la recherche sont devenues très restrictives.”

Un exemple de découverte faite grâce au don de cerveau

Qu’est-ce qui fait que la protéine β-amyloïde se dépose dans le cerveau, entraînant l’une des lésions responsables de la maladie d’Alzheimer ? Grâce au don de cerveau, des chercheurs se sont aperçus que l’une des causes était une transmission entre deux personnes dans certains cas de greffe.

Par exemple, via une injection d’hormones de croissance issue de cerveaux par exemple. Ou encore, en cas de procédure neurochirurgicale avec greffe de tissus d’origine cérébrale. Il a été observé que des dépôts amyloïdes avaient été transmis de la sorte, compromettant ainsi le cerveau “sain” du receveur.

Sources :

  • Fondation Vaincre Alzheimer
  • Centre de référence des démences rares ou précoces

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