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Une récente étude met en parallèle une altération d’une zone du cerveau avec l’injection de toxine botulique.

Quoi de plus banal qu’un peu de botox pour combler les rides du front ? En matière de chirurgie esthétique, la toxine botulique est ce qu’il y a de plus courant. Mais que sait-on des effets à long terme de son utilisation ? Une récente étude parue dans la revue Scientific Reports fin février pointe un risque du doigt : le botox pourrait altérer le fonctionnement de certaines zones du cerveau, en lien avec nos émotions.

Des chercheurs ont fait une expérience sur un petit échantillon de femmes dont l’âge variait entre 33 ans et 40 ans. Plusieurs jours avant de recevoir du botox au visage, elles ont passé un IRM durant lequel il leur était demandé d’identifier des émotions sur les visages de personnes en photo. Ce même examen a été répété quelques semaines après l’injection.

Le cerveau réagit différemment quand le visage ne bouge plus de la même façon

L’idée était de voir si leur perception de deux émotions étaient différentes avant et après le botox : il s’agissait de la joie et de la colère. Le botox n’a rien changé à leur capacité a définir l’une ou l’autre des émotions, mais une modification a été repérée sur les IRM, notent les chercheurs.

En comparant les deux IRM, ils se sont aperçus que l’activité dans le cerveau, au niveau de certaines zones, n’était plus la même après le botox. Les deux zones concernées sont l’amygdale, qui s’active pour exprimer des émotions, et le gyrus fusiforme, qui participe à la reconnaissance des visages.

Avec du botox dans le front, le mouvement des muscles se trouvait altéré, et leurs expressions physiques étaient donc moindres. Ce qui a marqué les chercheurs, c’est que cet empêchement avait une conséquence sur la façon dont le cerveau fonctionne : l’amygdale a connu une hausse d’activité face aux émotions dévoilées lors du second IRM.

Si de plus amples études doivent être menées, sur un plus grand nombre de patientes, l’idée sous-jacente est que nous avons besoin de pouvoir mimer les expressions des autres pour les interpréter et donc les comprendre. Lorsque le visage est figé par une intervention chirurgicale, cela a un impact sur l’activité cérébrale. Comme si le cerveau cherchait un moyen de compenser l’inhibition du mouvement facial.

Source : Scientific Reports

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