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Avec Candice Lhaute, sage-femme échographiste installée à Levallois-Perret (92) 

La césarienne d’urgence s’oppose à la césarienne programmée. Il s’agit d’une césarienne non prévue, qui s’impose en cours de travail, car le pronostic vital de la mère ou du bébé est engagé.

Qu’est-ce qu’un accouchement par césarienne ? Quel est son déroulement ?

L’accouchement par césarienne « est une opération chirurgicale qui consiste à faire naître le bébé autrement que par voie basse. Elle se réalise le plus souvent sous anesthésie péridurale et, dans certains cas, sous anesthésie générale », indique Candice Lhaute, sage-femme à Levallois-Perret.

« On réalisera une incision juste au-dessus du pubis, ce qui va écarter les muscles et une incision au niveau de l’utérus pour pouvoir accéder au bébé », détaille-t-elle.

Durée : en combien de temps accouche-t-on par césarienne en moyenne ?

L’accouchement par césarienne est une opération chirurgicale assez rapide. « L’intervention dure en moyenne entre 20 et 30 minutes en fonction des complications. La partie la plus longue est ce qui se déroule après la naissance de l’enfant (vérifier qu’il ne reste rien à l’intérieur de l’utérus et refermer toutes les couches successives qui ont été touchées) », décrit la sage-femme.

Césarienne programmée : est-ce que l’on peut demander à avoir une césarienne ?

La césarienne est le plus souvent réalisée pour des raisons médicales. « On peut la programmer en cas de dystocie (impossibilité d’accoucher par voie basse ou l’absence de progression du travail) ou encore quand la maman a déjà eu plusieurs césariennes », énumère la praticienne.

Lorsqu’il s’agit d’une demande spécifique de la mère, elle ne sera pas forcément acceptée en milieu hospitalier. « Les césariennes à la demande de la maman, ou dites de convenance, sans raison médicale, se font le plus souvent en clinique privée, car à l’hôpital, les médecins n’aiment pas beaucoup le faire sans raisons particulières. On essaye au maximum de privilégier l’accouchement par voie basse, car il y a, en général, moins de conséquences derrière. »

Lorsque la maman confie aux équipes médicales sa volonté d’accoucher par césarienne, les équipes lui expliqueront en quoi consiste cette procédure, ainsi que l’accouchement naturel par voie basse pour qu’elle puisse avoir tous les éléments avant de faire son choix.

« Souvent, lorsque l’on discute avec la maman sur les raisons pour lesquelles elle souhaite une césarienne, il s’agit d’une méconnaissance du déroulement de l’accouchement et surtout des peurs. Le plus souvent, ces mamans finissent par changer d’avis et une petite proportion conserve le souhait d’avoir une césarienne », confie Candice Lhaute.

Code rouge : quand faire une césarienne en urgence ? Quelles sont les indications ?

« Pour toutes les autres raisons, il sera, par défaut, préconisé d’avoir un accouchement par voie basse et il peut arriver, en cours de travail, que l’on décide de réaliser une césarienne plus ou moins urgente. Si le col ne s’ouvre pas après un long moment (stagnation de la dilatation), si le cordon passe devant la tête de l’enfant (procidence du cordon), si le col est bien ouvert mais que le bébé ne s’engage pas dans le bassin ou qu’il ne supporte pas les contractions. »

La raison la plus fréquente de cette césarienne est la souffrance fœtale. « Si au bout d’un certain temps, les paramètres ne sont pas bons (comme le monitoring), que le bébé ne supporte pas les contractions, on peut décider de réaliser une césarienne d’urgence », détaille la sage-femme.

Césarienne en urgence : code rouge, code orange, code vert… Quand doit-on faire sortir le bébé rapidement avec cette opération ?

Le corps médical a son propre langage pour déterminer le degré d’urgence d’intervention. On parlera de code rouge en cas de menace immédiate du pronostic vital de la mère ou du bébé. La naissance par césarienne doit se faire dès que possible, dans les 15 minutes qui suivent. « Il y a des césariennes à réaliser en extrême urgence lorsque le bébé ou la maman ne vont vraiment pas bien que l’on retrouve, le plus souvent, en cas de pré-éclampsie, de rupture utérine ou encore d’hématome rétroplacentaire ».

De manière assez rare, la maman en devenir peut faire ce que l’on appelle une embolie amniotique. Cela arrive lorsqu’elle rompt la poche des eaux et qu’une partie du liquide amniotique pénètre dans les veines de l’utérus et rejoint la circulation sanguine. Cela peut provoquer une insuffisance respiratoire voire un arrêt cardiaque.

Le vasa prævia est également une des raisons qui nécessite une naissance par césarienne rapide au bloc opératoire. Dans ce cas précis, les membranes qui contiennent les vaisseaux sanguins reliant le cordon ombilical et le placenta sont placés en travers ou à proximité de l’ouverture du col de l’utérus. Ils peuvent provoquer une hémorragie très importante chez le fœtus lorsqu’ils rompent.

On parlera de code orange lorsque la naissance doit intervenir dans les 30 minutes. Cela peut se faire en cas d’anomalies du rythme cardiaque du fœtus (en dehors de la bradycardie) et s’il y a des échecs d’extraction instrumentale lors de l’accouchement par voie basse (forceps, ventouse etc.).

Enfin, le terme de code vert est employé lorsque la naissance doit se faire sous une heure maximum. Cela arrive lorsqu’il y a des échecs de déclenchement, une stagnation de la dilatation, ou encore non-engagement de la présentation du fœtus alors qu’on est à dilatation complète.

Rassurez-vous, dans la majorité des cas, la césarienne en urgence se déroule plutôt bien pour la maman et le bébé.

Complication et suite de la césarienne : quels sont les conséquences et les risques après l’intervention ?

Comment va se dérouler l’après accouchement par césarienne ? Quels sont les risques de cette intervention chirurgicale ? Pour la sage-femme « on ne parlera pas de risques mais plutôt de choses auxquelles il faut être attentives. Comme il s’agit d’une intervention au bas du ventre et qu’ils ont écarté les abdominaux, il va y avoir une douleur juste après en se levant, en se mettant debout. Il est ainsi fortement conseillé de ne pas porter de choses lourdes (pas plus lourdes que le poids du bébé) même après le retour à la maison » préconise la praticienne.

En général, la convalescence est plus longue pour une césarienne que pour un accouchement par voie basse sans complication, car toutes les couches ouvertes doivent cicatriser.

Par ailleurs, il y a toujours un risque d’hémorragie les deux premiers jours après la naissance par césarienne et un risque d’infection. Cela peut arriver au niveau de l’utérus (entre autres lorsque une sonde urinaire a été utilisée), soit au niveau des cicatrices comme la peau n’est pas stérile, il peut y avoir une prolifération de germes.

« Concernant la cicatrice, pas d’inquiétude, les points ne peuvent pas lâcher ! Au pire, il peut y avoir une désunion au niveau de la cicatrice ce qui signifie que les deux côtés de la cicatrice ne sont pas en face », assure Candice Lhaute.

À noter : un premier accouchement par césarienne n’empêche pas d’accoucher par voie basse pour les prochains bébés.

Des interrogations sur la césarienne et l’accouchement par voie basse ? N’hésitez pas à les poser à la personne en charge de votre grossesse (sage-femme, gynécologue obstétricien) , elle vous donnera toutes les informations dont vous aurez besoin et vous rassurera sur vos nombreux doutes et peurs.

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