L’enfant doit, en toutes circonstances, être parmi les premiers à recevoir protection et secours. Le principe n°8 de la Déclaration des droits de l’enfant ouvre le documentaire « Daech, les enfants fantômes », diffusé sur France 5, dimanche 2 avril, à 20 h 55, écrit et réalisé par Hélène Lam Trong.
De la chute de Daech aux camps et aux prisons
Le documentaire se penche sur le combat de plusieurs Français, Monique, Albert, Asma ou encore Karim, qui cherchent à retrouver leurs enfants, petits-enfants ou neveux et nièces. Jeunes, parfois tout petits, ils ont été emmenés par leur père ou leur mère en Syrie, afin d’intégrer l’organisation terroriste Daech.
Depuis, l’Organisation État Islamique (OEI) a été démantelée, principalement par la coalition internationale et les Forces démocratiques syriennes. Les combattants ont été placés en prison, en Syrie. Leurs épouses et leurs enfants, originaires de partout dans le monde, ont été envoyés dans des camps ou des prisons.
Fabrizio Carboni, direction Moyen Orient de la Croix Rouge Internationale, se souvient du moment où il a compris que leurs estimations étaient fausses et où, alors qu’ils attendaient quelques milliers de femmes et d’enfants, ils en ont vu arriver « environ 70 000 ». Les États occidentaux ont progressivement rapatrié l’ensemble de leurs ressortissants, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Kazakhstan même. La France, non.
Un combat depuis la France pour réunir les familles
Dans un camp au nord-est de la Syrie, des enfants chantent. Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche, le facteur n’est pas passé. Ils ont moins de dix ans, la nationalité française, sont souvent orphelins.
Sara, adolescente, a vu sa mère et ses cinq frères et sœurs mourir. Elle grandit dans un camp, alors que ses grands-parents luttent pour retrouver la petite-fille que leur fille leur a arrachée. Malo est né à Baghouz et est arrivé à 2 mois dans le camp d’Al Hol, orphelin de sa mère française. Depuis la France, son grand-père, Albert, lutte chaque jour pour l’en extraire.
Hélène Lam Trong illustre ce que cela signifie “grandir dans un camp en Syrie”. Vivre dans une tente alors qu’il peut faire jusqu’à moins 15 degrés l’hiver. Ne pas aller à l’école. Manquer de tout. « Ils sont malades tout le temps », confirme le grand-père. Risquer à tout moment de subir des violences ou d’être embrigadé. À Idlib, parmi les 3 millions de déplacés, le groupe du recruteur français Omar Omsen tente en effet de faire revivre Daech en recrutant parmi les jeunes orphelins belges et français. « On est en train de recréer des mini-califats dans ces camps et dans ces prisons », alerte Thomas Renard, directeur de l’International Center for Counter-Terrorism.
Des retours au compte-gouttes
La France avait prévu de rapatrier tous ses ressortissants, à l’instar de la majorité des pays européens. Début 2019, tout était prêt. Mais un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro révèle que 67 % des personnes interrogées ne veulent pas voir les enfants de combattants revenir en France. Le protocole Cazeneuve, amorcé en 2014, qui organise l’incarcération des adultes et le placement des enfants, est restreint, et les Français reviennent finalement au compte-gouttes.
Le 15 mars 2019, seulement 5 orphelins sont rapatriés. 15 en juin. Puis 10 en juin 2020. Khadija, 14 ans, née à Angers, est orpheline. Depuis le camp d’Al Hol, elle déclare, en pleurs, « Moi, je sens qu’on va rester ici toute notre vie. » En France, l’avocate des familles, Marie-José, porte plainte contre la France auprès de la Cour européenne des droits de l’homme. « L’enfant, c’était le dernier symbole sacré, le dernier symbole de l’innocence […] On les rend responsables du choix de leurs parents », s’insurge-t-elle.
Évitant l’écueil du misérabilisme, « Daech, les enfants fantômes » parvient à expliquer l’histoire récente de la Syrie et à questionner la position de l’État français vis-à-vis de ses ressortissants, tout en s’attachant aux visages derrière les chiffres.
- Daech, les enfants fantômes, par Hélène Lam Trong, diffusé sur France 5 le dimanche 2 avril 2023 à 20 h 55.
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