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La Covid long, aussi appelée syndrome post-Covid ou syndrome post-aigu de la Covid-19 (SPAC), suppose que les symptômes de l’infection respiratoire persistent pendant des semaines, voire des mois après l’infection initiale par le coronavirus.

Elle est reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, qui déclarait en septembre 2020 : “La Covid-19 peut entraîner une maladie prolongée et des symptômes persistants, y compris chez les jeunes adultes et chez les personnes qui n’ont pas ou peu d’antécédents de santé chroniques et qui n’ont pas été hospitalisées.”

En France, le 17 février 2021, l’Assemblée nationale a adopté une résolution reconnaissant également les personnes souffrant des symptômes prolongés de la Covid-19. On fait le point sur cette forme pour le moins handicapante de la maladie.

Qui sont les patients atteints de “Covid long” ?

“On parle de ‘Covid long’ lorsque, après avoir été infecté, un patient souffre encore de symptômes initiaux ou survenus secondairement pendant plus de 3 mois, sans que ceux-ci soient liés à une autre pathologie“, indique le ministère de la Santé (source 6). Et de préciser : “Il s’agit bien de phases persistantes et pas simplement d’une décroissance lente des symptômes initiaux de la maladie sur plusieurs semaines.
Cet état de santé chronique a des conséquences sur la vie sociale, familiale et professionnelle“.

Qui sont les patients les plus à risque de développer une forme longue de la Covid-19 ?

Les patients qui ont souffert d’une forme grave de la maladie, mais aussi qui ont connu des symptômes modérés sont plus à risque de développer une forme longue de la Covid-19. “Ceux qui viennent consulter pour la Covid long sont actifs, jeunes, sans facteurs de risque particulier. Des femmes de 40 à 60 ans, des hommes de 30 à 50 ans”, explique le Dr Nicolas Barizien, chef du service de réadaptation fonctionnelle de l’hôpital Foch, qui pilote le programme Rehab Covid, lancé en juin 2020. 

Certains patients présentent aussi une forme asymptomatique et n’ont pas été testés lorsqu’ils étaient malades. Leur sérologie s’est même révélée négative, des semaines plus tard, “soit parce que les anticorps ont disparu entre-temps, soit parce qu’ils n’en ont pas produit, ce qui arrive”, explique Olivier Robineau, infectiologue au CH de Tourcoing et coordinateur d’une étude nationale sur la Covid long.

Ce manque de diagnostic initial est dur à vivre pour eux car, aux yeux des médecins qu’ils consultent, le lien entre les symptômes observés et la Covid est difficile à établir.

Les femmes, plus à risque de Covid long ?

De nombreux travaux français et internationaux semblent confirmer que les femmes sont plus susceptibles de développer un Covid long. “Les chercheurs observent aussi des différences de genre : si les hommes sont plus à risque de faire des formes graves, les femmes semblent plus à risque de souffrir de symptômes persistants dans la durée“, indique l’Inserm dans un communiqué publié le 10 mai 2021 (source 3).

Le profil typique des Covid long ? Des sujets jeunes, majoritairement des femmes, dont la médiane d’âge est autour de la quarantaine, donc des femmes qui ont entre 25 et 60 ans, qui ne sont pas en surpoids, qui n’ont pas de comorbidités cardiovasculaires et qui sont plutôt des femmes actives, indiquent les experts. 

Selon le dernier rapport en date de Santé publique France (daté du 21 juillet 2022), la prévalence de l’affection post-COVID-19 était plus élevée chez les femmes (33 %), chez les actifs (32 %) et chez les sujets ayant été hospitalisés (38 %).

Les enfants aussi peuvent être affectés par la Covid-long !

Les symptômes prolongés de la Covid-19 peuvent aussi toucher les adolescents, et plus rarement, les enfants. Une étude menée en mars 2022 dans les écoles britannique a établit que sur près de 6 000 participants, 1 % des enfants âgés de 5 à 11 ans sont touchés, et près de 3 % des 11-18 ans. À noter : les adolescents ont contracté une forme plutôt bénigne de la maladie.

Les critères retenus pour caractériser la Covid-long ? Avoir un test positif et des symptômes continus sur une période d’au mois 12 semaines et être affecté dans sa vie quotidienne par au moins un des symptômes suivants : maux de gorge, palpitations, boutons, diarrhée, mauvaise humeur, perte du goût, de l’odorat, de la mémoire, etc. 

Plus préoccupant, l’étude établit un lien entre Covid long et “troubles mentaux” : 30 % des enfants âgés de 5 à 11 ans atteint d’un Covid long présentent au moins un trouble mental, contre 7,7 % pour les autres. Pour les adolescents, la proportion est de 22,6 % contre 13,6 %. Mais le professeur Russell Viner, co-auteur de l’étude, cité par le Quotidien du médecin, se veut toutefois rassurant : “Nous avons toujours su qu’il existe peu d’enfants et d’adolescents affectés par un Covid long, Ces données sont très utiles pour confirmer qu’il s’agit d’un petit groupe rassurant.”

Covid-19 : il est possible de prédire le risque de forme longue grâce à ces 4 facteurs

Pourquoi certaines personnes sont plus susceptibles que d’autres de souffrir de séquelles post-aiguës d’une infection Covid-19 ? Des chercheurs de l’Institute for Systems Biology (Seattle) expliquent dans la revue médicale Cell (source 5) avoir identifié quatre facteurs qui peuvent être mesurés lors d’un diagnostic de Covid-19 pour savoir si un patient est susceptible de développer cette forme longue :

  • la présence de certains auto-anticorps,
  • un diabète de type 2 préexistant,
  • le taux d’ARN du SARS-CoV-2 dans le sang
  • et le taux d’ADN du virus Epstein-Barr dans le sang (un type courant de virus de l’herpès qui affecte 95% de la population adulte).

« L’identification de ces facteurs est une avancée majeure non seulement pour comprendre le Covid long et potentiellement le traiter, mais aussi pour identifier les patients les plus à risque de développer des maladies chroniques. », explique le Dr Jim Heath, principal auteur de l’étude. L’équipe scientifique a par ailleurs confirmé que les cas bénins de Covid-19, et pas seulement les cas graves, peuvent être associés à un Covid long. Pour en venir à cette conclusion, elle a collecté des échantillons de sang de 309 patients atteints d’une infection Covid-19 à différents moments, de même que leurs données cliniques et leurs symptômes signalés du diagnostic initial jusqu’à leur convalescence.

La première découverte concerne la charge virale, qui peut être mesurée dès le diagnostic pour prédire le risque de Covid long. Par ailleurs, le virus Epstein-Barr, qui est normalement inactif dans le corps après l’infection initiale, tend à se réactiver tôt après l’infection par le SARS-CoV-2, un phénomène aussi associé à de futurs symptômes de Covid long. « Cela peut être lié à un dérèglement immunitaire lors de l’infection au Covid-19. », notent les chercheurs. Enfin, ces derniers ont également constaté que le risque peut s’anticiper en analysant le taux d’auto-anticorps au moment du diagnostic, car à mesure qu’ils augmentent les anticorps protecteurs contre le SARS-CoV-2 diminuent.

Combien de patients souffrent de Covid-long en France ?

Il est difficile de connaître les chiffres exacts… Selon les résultats de l’enquête Affection post-Covid, menée du 22 mars au 8 avril 2022, 4 % des répondants d’un panel de volontaires adultes résidant en France métropolitaine présentent les critères d’une affection post-Covid-19 selon la définition consensuelle de l’OMS, qui requiert au moins trois mois de délai depuis l’infection. 

Soit 30 % des personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 plus de trois mois auparavant, ce qui correspond à peu près à 2,06 millions de personnes de plus de 18 ans concernées dans la population française, début avril 2022.

Comme indiqué ci-dessus, les femmes (33 %) , les actifs (32 %) et les sujets ayant été hospitalisés (38 %) seraient les plus impactés. 

Et si la prévalence de l’affection post-Covid-19 diminue en fonction du temps écoulé depuis l’infection, plus de 20 % des personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 présentaient encore les critères d’une affection post-Covid-19 18 mois après l’infection.

Quels sont les symptômes de la Covid long ?

Le tableau clinique dressé par plusieurs études révèle une impressionnante diversité de symptômes. “Nous avons l’habitude des symptômes post-viraux : une grippe, une pneumonie, une mononucléose peuvent causer des séquelles respiratoires, des myocardites, des paralysies, explique Nicolas Barizien. Mais, rarement avec une telle variété de manifestations.” Combinés et fluctuants, ils sont parfois très invalidants. Les symptômes les plus fréquemment rencontrés sont :

  • une fatigue pouvant être sévère (asthénie) ; 
  • des symptômes respiratoires (comme un essoufflement ou une toux persistante) ; 
  • des douleurs thoraciques, éventuellement accompagnées de palpitations cardiaques
  • des céphalées et des douleurs lors des mouvements des yeux ; 
  • une fatigue oculaire et des troubles de la vision (baisse de l’acuité visuelle, vue double, etc.) ; 
  • des acouphènes (bourdonnements d’oreilles), parfois accompagnés de vertiges
  • des douleurs musculaires ou articulaires
  • des maux de ventre (brûlures et crampes de l’estomac, douleurs de l’intestin) ; 
  • des problèmes cutanés (prurit, urticaire, pseudo-engelures aux pieds ou aux mains), associés, ou non, à une chute de cheveux
  • des troubles digestifs (sensation de bouche sèche, nausées, constipation, diarrhée, intolérance à certains aliments, baisse ou perte d’appétit, etc.) ; 
  • et des troubles de l’odorat (anosmieet du goût (agueusie).
  • des difficultés de concentration et de mémoire associées à une irritabilité et à une anxiété ;
  • une mauvaise qualité du sommeil (insomnies, micro-réveils, sommeil non réparateur, etc.) ; 
  • des sueurs froides ou chaudes, de la fièvre avec éventuellement des frissons ;
  • un dérèglement menstruel (modification des règles) ;
  • des troubles de l’érection et une diminution de la libido
  • etc.

Ce qui surprend surtout les médecins : l’extrême fatigue. “Et la fluctuation des symptômes, ajoute Olivier Robineau. Un jour les patients se sentent bien, le lendemain, épuisés.” Il leur faut marcher, travailler, mais le corps ne suit pas. Ils sont fatigables, ont du mal à se concentrer. “Ils sont en convalescence. Certes, elle est très longue. Mais, de mois en mois, la plupart vont mieux”, assure le Dr Robineau.

Covid-long : plusieurs mécanismes intriqués

Cerveau et système nerveux, cœur et vaisseaux sanguins, poumons, reins, système digestif, yeux… De nombreux organes peuvent être atteints. « Il est probable que plusieurs mécanismes expliquent la grande variété des symptômes », relève le Dr Olivier Robineau.

Parmi les hypothèses : un état inflammatoire lié à la persistance du virus dans l’organisme, des lésions vasculaires ou nerveuses, la production d’auto-anticorps qui déstabilisent le système immunitaire… Autre piste : « L’agression causée par l’infection pourrait réveiller des virus latents dans l’organisme, lesquels seraient responsables de séquelles comme la fatigue », cite la Dre Sophie Trouillet-Assant. 

Les symptômes du Covid long, ce n’est pas dans la tête !

Une étude française publiée en novembre dernier suggérait que les symptômes du Covid long, à l’exception de la perte de goût et de l’odorat, pouvaient être plus liés à la croyance d’avoir été contaminé qu’à l’infection en elle-même.

« Peut-être y a-t-il un paramètre psychosomatique dans le Covid long, mais ce n’est certainement pas la cause initiale », insiste le Dr Larché. Pas plus qu’un terrain anxieux.

En revanche, l’errance diagnostique, les difficultés de prise en charge, le retentissement sur la vie familiale et professionnelle, les conséquences financières…, peuvent vraiment créer une anxiété, voire un syndrome dépressif, poursuit-il. 

Que faire si l’on présente des symptômes de Covid-long ?

Si vous êtes concerné, prenez contact en priorité avec votre médecin traitant ou un médecin généraliste, quels que soient les symptômes persistants que vous ressentez.

Conformément aux recommandations de la HAS et aux lignes directrices du ministère de la Santé, le médecin pourra par exemple :

  •  prendre en charge directement vos symptômes, déterminer avec vous l’intérêt d’éventuels examens complémentaires et identifier les traitements les plus appropriés ;
  •  vous aider à rééduquer voire autogérer les symptômes pouvant gêner votre vie quotidienne ;
  •  vous orienter vers le médecin spécialiste adapté à la prise en charge de vos symptômes, afin de disposer d’un avis spécialisé complémentaire ;
  •  vous orienter vers un centre “post-Covid” dédié si votre situation médicale nécessite l’intervention de plusieurs spécialités et d’un suivi renforcé. 
covid long

© ministère des Solidarités et de la Santé

Plus tôt un Covid-long est pris en charge, mieux c’est !

Le ministère de la Santé définit le Covid long lorsque les symptômes persistent au-delà de 3 mois de la phase aiguë. Pragmatique, il recommande de consulter son médecin s’ils durent plus de 4 semaines. « Une prise en charge précoce, comme de la rééducation respiratoire, pourrait réduire le risque que les symptômes s’installent durablement, argumente le Dr Robineau. Car même s’il n’existe pas d’étude le démontrant, on constate sur le terrain que les personnes prises en charge rapidement récupèrent mieux et plus vite que les autres. »

Si le temps semble être un facteur d’amélioration, il est difficile de dire, à ce stade, si toutes les personnes guériront : « Certaines, depuis deux ans, ne s’en sortent pas », rapporte le Dr Jérôme Larché. Selon l’étude française ComPaRe (avril 2022), certains symptômes régressent avec le temps, comme la toux, la diarrhée, les troubles de l’odorat et du goût ; d’autres restent stables, comme la fatigue, ou apparaissent plusieurs mois après, comme la perte de cheveux.

Quelle prise en charge pour les patients Covid long ?

Comment prendre en charge la fatigue persistante après la Covid-19 ?

“Un bilan sanguin standard vise à rechercher et à traiter une éventuelle autre cause que la Covid à l’origine de la fatigue, par exemple une anémie, un dérèglement thyroïdien, une anomalie de la fonction rénale ou hépatique”, explique la Dr Yousra Gabr, médecin généraliste et membre du comité scientifique de l’association Après J20

Le maître mot pour vaincre la fatigue : s’économiser !

  • Repérer les situations qui déclenchent ou aggravent la fatigue (stress, réunions importantes, supermarché, effort physique…). “Tenir un journal, où noter quotidiennement ce que l’on a fait et son niveau de fatigue, peut aider à identifier ces situations et à adapter ses activités en conséquence”, note la Dr Gabr. En les fractionnant : “Ainsi, si on doit faire la cuisine, on épluche le matin, on cuit en fin de matinée et on dresse à la dernière minute”, suggère le Dr Yoann Gaboreau, médecin généraliste et coordinateur d’une maison de santé pluriprofessionnelle.
  • Se reposer le plus possible : “Dormir 10 h, si c’est ce dont on a besoin, faire une sieste si elle nous fait du bien”, indique le Dr Gaboreau. Très important aussi : faire de courtes pauses dans la journée, continuer à être doux avec soi-même pendant les périodes de mieux, car une augmentation brutale du niveau d’activité peut faire récidiver la fatigue.
  • Continuer à avoir une activité physique, très modeste au départ, puis très progressive : “Par exemple 5 minutes de marche par jour la première semaine puis, si tout va bien, 6 minutes la suivante”, conseille le Dr Gaboreau. En cas de perte musculaire, des séances de reconditionnement à l’effort avec un kinésithérapeute peuvent être prescrites : “L’association d’exercices de renforcement musculaire avec poids et d’endurance sur vélo ou tapis roulant per- met de récupérer plus vite son état de forme initial, à condition de faire 3 à 4 séances par semaine”, confirme Philippe Burtin, kinésithérapeute du sport.
  • Avoir une alimentation diversifiée, avec des légumes et des fruits frais : “Si faire des courses est compliqué, ou que le budget est serré, on peut prendre un complexe multivitaminique.” Par exemple, Alvityl Vitalité, Arkovital Pur’Energie… Si on a perdu beaucoup de poids, veiller aux apports en protéines : “Viande, poisson ou œufs une fois par jour, si possible deux. ” À éviter : les bois- sons stimulantes (café, coca…) qui peuvent aggraver la fatigue.

Comment prendre en charge l’essoufflement persistant après la Covid-19 ?

Le médecin mesure la quantité d’oxygène dans le sang (saturation en oxygène) à l’aide d’un petit appareil placé au bout du doigt, d’abord au repos puis au cours d’un effort (retirer avant son vernis à ongles, qui peut fausser les résultats). Il peut prescrire une échographie cardiaque pour rechercher des signes d’insuffisance cardiaque, parfois un scanner thoracique.

  • Des séances de rééducation respiratoire chez un kinésithérapeute sont le plus souvent prescrites avec des exercices où l’on respire plus ou moins vite, plus ou moins profondément ; d’autres où l’on bloque sa respiration lors de l’inspiration puis de l’expiration… le but étant de re- prendre le contrôle de sa respiration. Une séance par semaine, complétée par des exercices à faire chez soi (15 min par jour), suffisent généralement à ne plus être essoufflé.
  • S’il n’y a pas d’amélioration au bout de 10 à 15 séances, il faut consulter son médecin qui orientera si nécessaire vers un pneumologue”, indique Philippe Bertin.

Comment prendre en charge la perte d’odorat et / ou du goût après la Covid-19 ?

Quels conseils mettre en place ? Ceux de la Haute autorité de santé, à mettre en place le plus vite possible après le début des symptômes :

La récupération est progressive, de quelques semaines à plusieurs mois selon les personnes, mais il faut être très régulier, insiste la Dr Gabr.

  • Faire un lavage des 2 narines matin et soir, pas avec un spray isotonique, qui ne suffit pas, mais avec 125 ml de sérum physiologique acheté tout prêt en bouteille ou préparé soi-même (dissoudre ½ c. à café de gros sel de mer non traité dans 125 ml d’eau du robinet froide). Utiliser un irrigateur nasal (en pharmacie) ou une grosse seringue de 20 cc ou plus pour faire le lavage. 
  • Rééduquer son odorat : 
    1. Placer dans des pots hermétiques et étiquetés de la vanille (gousse ou poudre), du café, des clous de girofle, du vinaigre de vin, du curry, de la cannelle, des huiles essentielles de citron et de rose diluées (20 gouttes dans 50 ml d’eau).
    2. Matin et soir, dans une pièce calme et sans odeurs (parfum, odeurs de cuisine…), sentir un produit pendant 15 secondes en plaçant le pot à 2 cm du nez et en faisant un va-et- vient de droite à gauche. Le reboucher et attendre 15 secondes avant de passer au suivant. Une fois par semaine, noter les odeurs que l’on a perçues (ai-je senti quelque chose ou non ?) et celles que l’on a reconnues.
    3. S’il n’y a pas d’amélioration au bout de 3 mois, une consultation chez l’ORL est recommandée.

Comment prendre en charge les problèmes de concentration après la Covid-19 ?

  • Se reposer le plus possible et avoir une activité physique douce.
  • Programmer à heures fixes et dans un endroit calme les activités men- tales exigeantes, mais une à la fois et en faisant des pauses régulières.
  • Utiliserl’appli “calendrier” de son smartphone et créer des alertes pour se souvenir des choses importantes. Et noter ce que l’on a fait.
  • Avant d’aborder unesituation compliquée, noter les étapes à suivre et ce qu’il faut prévoir pour chacune.
  • Lessudokus, mots fléchés ou activités pas trop stimulantes intellectuellement (coloriage) peuvent être utiles.
  • Si les troubles sontimportants, une consultation chez un neurologue et un bilan neuropsychologique sont conseillés.

Chercher du soutien en cas de détresse psychologique

La Covid-long s’accompagne très souvent d’anxiété. Il ne faut pas hésiter à consulter un psy, d’autant que jusqu’à fin 2021, la plupart des mutuelles remboursent 4 séances si elles sont prescrites par un médecin. Très utiles aussi, des associations de patients comme Après J20.

Covid long : quelles séquelles à long terme ?

Il faut distinguer symptômes et séquelles, au sens de lésion anatomique. Selon Nicolas Barizien, dans 90 % des cas, “les patients ont guéri, on ne voit plus de cicatrices sur leurs organes”. Par exemple, “certains patients souffrent de troubles de la mémoire, de la concentration, du sommeil. Mais les IRM cérébrales ne montrent aucune lésion du cerveau, c’est plutôt rassurant”.

Seuls 10 % des patients passés par Rehab Covid présentent une séquelle. “On sait que le poumon peut être lésé après une atteinte virale respiratoire telle qu’une grippe très sévère ou une pneumonie, explique Olivier Robineau. Ces séquelles seront-elles plus fréquentes avec ce coronavirus ? Personne ne peut répondre.” Notamment sur les séquelles cardiaques.

Rappelons que les formes de “covid long” ont parfois aussi des conséquences plus larges, au niveau économique et social :

Parmi les patients qui rapportent des symptômes à 6 mois et qui exerçaient une activité professionnelle lorsqu’ils ont été infectés, un tiers n’est pas retourné travailler.

Les associations de patients militent notamment pour l’obtention du statut d’affection longue durée (ALD). Cela permettrait une prise en charge à 100% des soins par l’Assurance-maladie.

De nombreux patients produisent des réponses immunitaires contre les tissus ou les organes de leur corps

Les scientifiques ne comprennent toujours pas parfaitement les causes de ces symptômes multiples persistants, mais l’une des hypothèses évoquées est que l’infection déclenche un processus auto-immun, lorsque le système immunitaire se met à “attaquer” l’organisme qu’il doit normalement protéger. Cette piste vient d’être confirmée par une étude publiée en juin 2021 dans Clinical & Experimental Immunology. Selon elle, de nombreux patients atteints de Covid-19 produisent des réponses immunitaires contre les propres tissus ou organes de leur corps.

Pour mieux explorer cette hypothèse, les chercheurs ont étudié la fréquence et la spécificité des auto-anticorps chez 84 personnes précédemment infectées par le SARS-CoV-2, ayant souffert d’un Covid-19 de gravité variable. Ces résultats ont été comparés à un groupe témoin de 32 patients admis en soins intensifs pour une autre raison que le Covid-19. Un auto-anticorps est un anticorps produit par le système immunitaire, et lorsqu’il s’attaque au corps qu’il est censé défendre, cela peut favoriser l’émergence de maladies auto-immunes : sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn…

Les résultats ont révélé un nombre plus élevé d’auto-anticorps chez les patients Covid-19 que chez le groupe témoin et qu’ils étaient détectables dans leur sérum sanguin jusqu’à six mois. Les patients non-Covid présentaient un schéma diversifié d’auto-anticorps tandis que ceux membres du groupe Covid-19 avaient un panel plus restreint, comprenant des anticorps cutanés, musculaires squelettiques et cardiaques. Les chercheurs ont constaté que les personnes atteintes d’une forme plus sévère de Covid-19 étaient les plus concernées par ce phénomène. D’autres études sont nécessaires pour déterminer si ces anticorps contribuent aux conséquences à long terme de l’infection et peuvent représenter une piste de traitement.

« Les anticorps que nous avons identifiés sont similaires à ceux qui causent un certain nombre de maladies auto-immunes de la peau, des muscles et du cœur », précise le Pr Alex Richter, premier auteur de l’étude. « Nous ne savons pas encore si ces auto-anticorps provoquent définitivement des symptômes chez les patients et s’il s’agit d’un phénomène courant après de nombreuses infections ou juste après un Covid-19. Ces questions seront abordées dans la prochaine partie de notre étude. » A noter qu’une étude publiée en octobre 2020 par des chercheurs de l’Emory University avait démontré que les formes sévères de Covid-19 seraient liées à une réponse anticorps de type auto-immune.

La vaccination a un effet protecteur contre le Covid long ?

« La vaccination réduit de 40 à 50 % le risque de développer des symptômes persistants, rapporte le Dr Robineau. Ce qui paraît logique puisqu’elle protège des formes sévères ou intenses en termes de nombre de symptômes, facteurs de risque de Covid long. » Bien que leurs résultats restent à confirmer, plusieurs études récentes, dont ComPaRe, suggèrent aussi un bénéfice de la vaccination chez des personnes déjà atteintes d’une forme prolongée de la maladie : elle réduit davantage l’intensité, la durée des symptômes et/ou l’impact de la maladie que chez les non-vaccinés.

En vidéo : “Les plantes utiles contre le Covid long”

Les plantes contre le Covid long

Covid long : bientôt une plateforme de suivi des malades ?

Mardi 25 janvier 2022, une loi a été publiée au Journal Officiel autorisant la création d’une plateforme de suivi des malades chroniques de la Covid-19. Cette plateforme permettrait une meilleure prise en charge des patients atteints de Covid long. Présenté par le député Michel Zumkeller, cette loi « permettra à toutes celles et à tous ceux qui le souhaitent de se faire référencer comme souffrant ou ayant souffert de symptômes post-Covid ». 

Concrètement, lorsque les personnes accèderont à la plateforme elles devront répondre à un questionnaire médical en indiquant les périodes ou la durée de leurs symptômes et en les détaillant à l’aide de réponses médicales pré‑formatées. Elles pourront également apporter un commentaire personnalisé pour compléter les informations transmises de façon automatisée.

“Toutes ces données recueillies par l’Assurance maladie permettront d’identifier ces personnes, de recueillir de précieuses informations sur les pathologies qu’auraient en commun ces malades, sur la durée de leurs symptômes, sur les traitements qui ont porté leurs fruits dans le processus de guérison”, précisait l’exposé des motifs de la proposition de loi.

La loi stipule que cette plateforme pourra se décliner en site internet ou application, son accès sera gratuit. Qu’adviendra-t-il ensuite des patients qui auront été enregistrés sur cette plateforme ? “Ils pourront prétendre à une prise en charge soit par leur médecin traitant dans le cadre d’un protocole déterminé, soit dans une unité de soins post-Covid pour les malades atteints de pathologies plus lourdes”, détaille la loi. À date, la plateforme n’a pas encore vu le jour. 

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