La nouvelle était particulièrement attendue par les milliers de soignants suspendus depuis septembre 2021. Cette recommandation de la Haute autorité de santé ouvre ainsi la voie à une réintégration des professionnels de santé non-vaccinés, puisque le ministre de la Santé François Braun a annoncé que le gouvernement “suivra cet avis” et qu’un “décret serait pris”.
La vaccination contre la Covid-19 reste “fortement recommandée”
Si l’instance préconise de mettre fin à l’obligation vaccinale dans le contexte épidémique actuel, elle insiste évidemment sur le fait que “la vaccination contre la Covid-19 soit fortement recommandée, en particulier pour les professions en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables” (source 1). Aussi, “la HAS considère que tous les efforts doivent être faits pour maintenir une couverture vaccinale élevée chez les professionnels” et de “renforcer la surveillance de la couverture vaccinale de l’ensemble des vaccinations recommandées et obligatoires des étudiants et professionnels”.
La suspension de l’obligation n’enlève rien à l’efficacité des vaccins : ils restent fortement recommandés pour les personnes à risque, mais aussi pour les professionnels de l’hôpital. La décision de la HAS est une nouvelle étape, et nous devons rester vigilants vis-à-vis du COVID, mais aussi de toutes les épidémies qui arrivent et qu’il faut prévenir, a indiqué Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France, dans un communiqué (source 2).
L’Académie nationale de médecine, elle, n’y est pas favorable. Dans un communiqué, elle “recommande que les vaccinations annuelles, chaque automne, contre la grippe et contre la Covid-19 soient incluses dans les obligations vaccinales des professionnels exerçant dans les secteurs sanitaire et médico-social” (source 3). “Loin d’être une atteinte à la liberté individuelle, les obligations vaccinales qui s’appliquent aux professionnels de santé sont des mesures préventives indispensables pour éviter la transmission nosocomiale des infections”, a-t-elle ajouté.
Hépatite B, DTP…
Les recommandations de la HAS ne concernaient pas seulement la vaccination contre la Covid-19, mais toutes les “maladies pour lesquelles une obligation vaccinale est actuellement en vigueur” : la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et l’hépatite B.
- La vaccination DTP (diphtérie, tétanos et poliomyélite) n’est plus que “fortement recommandée chez les étudiants et professionnels, sauf à Mayotte où elle devrait rester obligatoire”.
- Concernant l’hépatite B, la HAS recommande que “l’obligation d’immunisation concernant les étudiants soit maintenue à l’identique”. Il en va de même pour ” les professionnels exposés à un risque d’accident d’exposition au sang”. Elle préconise un changement : que la vaccination soit “rendue obligatoire pour les professionnels libéraux susceptibles d’être exposés à un risque de contamination ou d’exposer les personnes dont ils ont la charge”