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La question de la réinfection se pose depuis le début de la pandémie de Covid-19. Il est en effet difficile de savoir si le fait d’avoir été infecté par le SARS-COV-2 implique que l’on soit efficacement immunisé : si des anticorps se sont bien développés, ils ne sont pas forcément neutralisants (capables d’empêcher le développement de la maladie). Ainsi, la présence d’anticorps témoigne du fait que l’organisme a été en contact avec le virus, sans être certain qu’elle offre une protection contre une nouvelle infection. Et même en présence d’anticorps neutralisants, il est difficile de dire combien de temps l’immunité procurée peut persister.

Les nouveaux variants de la Covid-19 affectent-ils l’immunité ?

L’une des questions clés pour mieux prédire l’évolution de la pandémie de Covid-19 est la durée de l’immunité naturelle. En théorie, une personne déjà infectée par un virus est immunisée contre ce dernier. Lorsque notre organisme entre en contact avec un virus, il développe des anticorps spécifiques capables de reconnaître et de combattre plus efficacement ledit virus lorsqu’ils y sont à nouveau confrontés.

En revanche,l’émergence de nouveau variants affecte l’immunité par leurs différences avec la souche avec laquelle le patient a été infecté précédemment. Les différents sous-variants d’Omicron, notamment le sous-variant XBB 1.5, montre notamment d’importantes différences par rapport au variant Omicron. Ces nombreuses dissimilitudes affectent grandement l’immunité des patients contre la Covid-19.

« À la surface d’un virus on retrouve plusieurs marqueurs : lorsqu’une personne est infectée, notre mémoire immunitaire va s’appuyer sur ces mêmes marqueurs pour fabriquer des anticorps. Quand apparaît un nouveau variant – ou sous-variant – les marqueurs sont différents, vous avez donc une réponse immunitaire qui n’est pas aussi efficace que cela pour lutter contre le virus et défendre la cellule qui est infectée », explique François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes.

Nouveaux sous-variants : la raison du taux élevé de réinfection ?

Depuis l’émergence du variant Omicron, fin 2021, de nombreux sous-variants ont successivement fait grimper le nombre de contaminations. Après le BA.5, majoritaire fin 2022, c’est désormais au tour du sous-variant XBB 1.5 d’occuper le devant de la scène. Selon le dernier point de situation de Santé publique France, ce sous-variant d’Omicron représente 56 % des séquences analysées.

« Depuis début janvier, on observe en France métropolitaine un remplacement progressif de BQ.1.1 (sous-lignage de BA.5) par XBB.1.5 (sous-lignage du recombinant XBB) : XBB.1.5 (tous ses sous-lignages inclus) représentait 56 % des séquences interprétables de l’enquête Flash du 27 février 2023 », indique le rapport du 22 mars 2023. Et les experts d’alerter : « La diffusion de XBB.1.5 en France et à l’international peut reposer sur deux facteurs : un échappement important à la réponse immunitaire (commun à tous les XBB) et une augmentation de transmissibilité liée à une meilleure interaction de la protéine Spike avec son récepteur (via la mutation 486P) ». Toutefois les scientifiques restent confiants :

Les dernières données ne sont pas en faveur d’une sévérité accrue de XBB.1.5 par rapport aux précédents sous-lignages d’Omicron. Ainsi, si les caractéristiques de XBB.1.5 peuvent favoriser une reprise de la circulation virale, son impact hospitalier ne devrait pas être accru par rapport aux précédentes vagues.

Autrement dit, la circulation de ce sous variant, observée depuis début 2023, peut potentiellement augmenter le nombre de nouvelles contaminations, mais sa sévérité est similaire à celle des autres variants circulant.

Quel est le délai minimum entre deux contaminations à la Covid-19 ?

L’immunité à une infection à la Covid-19 est mise à mal par l’émergence de nouveaux variants. En théorie, le délai minimum entre deux contaminations dépend de plusieurs facteurs, notamment la réponse immunitaire de chaque individu, la durée de la maladie et les variants en circulation.

Comme le souligne le président du Syndicat des biologistes, l’émergence de nouveaux variants et sous-variants a en effet pour conséquence une augmentation des cas de réinfection. Et ces cas de réinfections sont parfois observés dans des délais particulièrement courts, allant parfois d’un mois à un mois et demi entre deux contaminations.

Seule solution ? Outre les vaccins, continuer à respecter les gestes barrières en cas de situation à risque : isolement, distanciation sociale, port du masque, etc.

Qui est le plus touché par le risque de réinfection à la Covid-19 ?

Certaines tranches d’âge sont plus à risque d’être réinfectées par le virus.

  • La population la plus touchée par les réinfections à la Covid-19 est d’abord celle des enfants, constate François Blanchecotte. En cause ? La fin du port obligatoire du masque dans les écoles et la difficulté à faire respecter les gestes barrières chez les plus petits.
  • Les personnes âgées et les personnes immunodéprimées seraient également des populations plus touchées par ce phénomène de réinfection.

Les clusters que l’on découvre encore aujourd’hui sont souvent localisés dans les écoles, les foyers et les ehpads.

Un risque de réinfection démontré dès 2021

Depuis le début de la pandémie, plusieurs équipes scientifiques se sont penchées sur le risque de réinfection. Et les personnes âgées ont été identifiées dès le début comme une population à risque.

L’une des premières études sur le sujet, menée par des chercheurs du Statens Serum Institut (Copenhague), était basée sur les 10 millions de tests PCR réalisés dans l’année passée au Danemark. Elle prenait en compte la souche Covid-19 « classique » et non les variants. Toutefois, parmi les personnes testées positives lors de la première vague, 0,65 % d’entre elles ont de nouveau été testées positives lors de la deuxième vague.

En divisant la population par groupes d’âge, une tendance différente est apparue pour les personnes âgées : pour les plus de 65 ans, la protection contre une infection répétée était estimée à seulement 47 %, contre 80 % pour les personnes plus jeunes. Ce qui indique que les personnes de plus de 65 ans seraient plus susceptibles d’attraper à nouveau la Covid-19.

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