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La coronarographie est une technique d’exploration utilisée en cardiologie qui permet de visualiser précisément l’état des artères coronaires.

Définition : qu’est-ce qu’une coronarographie ?

La coronarographie est un examen d’imagerie médicale nécessitant l’injection d’un produit de contraste, opaque aux rayons X, qui va rendre possible la visualisation de l’ensemble des artères coronaires qui entourent le coeur.

Si cet examen est particulièrement invasif (puisqu’il implique la ponction d’une artère), il est le plus souvent indolore et ne nécessite pas d’anesthésie générale. Il est pratiqué en atmosphère confinée et chirurgicale.

La coronographie est employée en cas de signes cardiaques (comme une douleur thoracique) chez des patients présentant des risques cardiovasculaires. Elle permet d’observer l’évolution de l’athérosclérosechez ces patients. En effet, au fil du temps, des dépôts de gras calcifiés (appelés plaques d’athérome) s’accumulent dans les artères coronaires menaçant d’obstruer leur passage en réduisant l’écoulement du sang.

Dans 40 % des cas, la coronarographie aboutit à un geste de revascularisation (angioplastie avec pose de stent ou pontage aorto coronarien).

Indications : pourquoi faire une coronarographie ?

La coronarographie permet le dépistage d’une maladie coronaire essentiellement obstructive. Au fil des années, la plaque d’athérome s’installe sur les parois de nos artères. Associée aux facteurs de risque cardiovasculaires, elle va rétrécir (sténoser) la lumière des artères (athérosclérose). Les artères coronaires sont largement concernées par ce processus.

La sténose, lorsqu’elle atteint un certain degré d’importance, peut donner lieu à une douleur typique dans le thorax appelée angor ou angine de poitrine. En outre, l’occlusion coronaire par rupture de la plaque ou par thrombose, se traduit par un syndrome coronarien aigu et conduit à l’ischémie myocardique (infarctus du myocarde).

À l’issue de l’examen, le médecin a deux options thérapeutiques : un traitement médical ou une revascularisation du myocarde par angioplastie coronaire avec pose de stent ou par pontage aorto-coronarien.

Voici la liste des indications retenues pour pratiquer une coronarographie :

  • douleur thoracique typique (angine de poitrine) ou atypique chez des patients présentant des facteurs de risque cardiovasculaires ;
  • infarctus du myocarde. Dans ce cas, la coronarographie se pratique en urgence ;
  • syndrome coronarien aigu sans sus-décalage du segment ST (diagnostic fréquemment évoqué au service d’urgence. Grevé d’un risque d’évolution vers l’infarctus myocardique, l’insuffisance cardiaque et le décès) ;
  • tests d’ischémie myocardique positifs ou douteux (épreuve d’effort, scintigraphie myocardique…) ;
  • crise d’angor instable (douleur thoracique qui provient d’une obstruction aiguë d’une artère coronaire sans infarctus du myocarde. Elle est généralement intense, présente au repos et résiste à la prise de trinitrine) ;
  • récidive d’angor après une angioplastie coronaire (suspicion de resténose) ou une chirurgie de pontage cardiaque ;
  • tableau évocateur d’une maladie coronaire spastique ou d’angor de Prinzmetal (en général chez des sujets jeunes et les fumeurs). L’angor de Prinzmetal est une douleur thoracique, violente, prolongée et spontanée, provoquée par une diminution brutale du débit coronaire secondaire à un spasme artériel, le plus souvent sur des artères déjà rétrécies par une plaque d’athérome ;
  • une insuffisance cardiaque inexpliquée ;
  • des troubles du rythme cardiaque (tachycardie ou fibrillation ventriculaire) ;
  • un bilan pré-opératoire avant une chirurgie valvulaire chez des patients âgés de plus de 40 ans, une chirurgie d’une cardiopathie congénitale ou encore une chirurgie lourde (chirurgie vasculaire comme la résection d’un AAA…).

Comment reconnaître une angine de poitrine (angor) ?

Les symptômes de l’angine de poitrine sont une indication à la coronarographie. Les symptômes comprennent :

  • une douleur thoracique vive ;
  • un engourdissement ou une absence de sensation dans les bras, les épaules, les poignets ;
  • une sensation constante d’indigestion qui va de modérée à intense ;
  • une douleur sourde et irradiante qui commence au milieu de votre poitrine et qui s’étend au cou, au dos, à la gorge, à la mâchoire, et/ ou au bras gauche ;
  • une sensation d’étau, de serrement dans la poitrine ou le bras.

Ces signes apparaissent le plus souvent après un effort physique ou un stress émotionnel mais il est possible de les ressentir au repos. Si ces manifestations apparaissent, vous devriez :

  • prendre vos médicaments prescrits si vous êtes déjà traité(e) pour une angine de poitrine. Si vos médicaments n’améliorent pas votre état rapidement, appelez le 15 ou le 112.
  • appeler le 15 ou le 112, si vous n’êtes pas déjà traité(e) pour une angine de poitrine. Faites-le rapidement, même si la douleur ne présente pas les caractéristiques décrites précédemment (douleur thoracique atypique).

Coronarographie : existe-t-il des contre-indications ?

Il n’est pas possible de pratiquer une coronarographie dans les cas suivants :

  • insuffisance rénale chronique ou aiguë ;
  • fièvre ;
  • AVC ou AIT ;
  • anémie ;
  • antécédent de choc anaphylactique à l’iode ;
  • absence de voie d’abord (lorsque l’opérateur n’arrive à piquer ni artères fémorales, ni radiales voire humérales).

Coronarographie : comment préparer l’examen ?

Avant l’examen, il convient de :

  • signaler toute contre-indication ou allergie à l’iode lors de l’interrogatoire préalable systématique ;
  • réaliser certains examens cliniques et biologiques dont les résultats sont à présenter le jour de l’exploration ;
  • arrêter la prise d’un éventuel traitement anticoagulant oral qui sera remplacé par sa forme injectable ;
  • prendre les traitements prescrits pour préparer l’examen (comme un sédatif) ;
  • ne pas manger, ni boire (être à jeun) pendant au moins quatre heures avant l’examen.

Comment se déroule une coronarographie ?

L’examen se déroule au bloc opératoire (ou en salle de radiologie spécialement équipée). Le patient est allongé sur la table d’examen de façon confortable, des repose-bras soulagent les membres supérieurs qui restent le long du corps durant tout l’examen. Le patient est couvert au chaud jusqu’au dernier moment de l’exploration.

La surveillance du patient est réalisée durant tout l’examen au moyen d’un monitoring d’électrocardiogramme, d’un oxymètre de pouls placé au bout d’un doigt, d’un brassard de mesure de la pression artérielle.

L’anesthésie est locale, et une légère anxiolyse médicamenteuse peut être réalisée chez les personnes les plus angoissées.

Pour aller jusqu’à l’entrée des artères coronaires, la voie d’abord privilégiée est celle de l’artère radiale (au niveau du bras), ou de l’artère fémorale (au niveau de la cuisse). C’est le calibre des artères qui permet de déterminer quelle technique employer.

Une petite incision est pratiquée pour accéder à l’artère fémorale ou radiale. Un fil guide est ensuite inséré dans l’artère et enfilé dans l’aorte. Un cathéter est ensuite inséré le long du fil guide. Quand le cathéter atteint l’aorte, un agent de contraste est injecté. Lorsque le colorant passe de l’aorte aux artères coronaires, une radiographie ou angiographie est effectuée. L’image acquise pendant l’angiographie indique la présence éventuelle de blocage(s), d’anévrisme(s), de rétrécissement(s) ou de toute autre anomalie dans les artères. Au terme de l’angiographie, le cathéter et le fil guide sont retirés.

Le cas échéant, le médecin peut recommander le traitement approprié. L’examen peut aboutir à un traitement du rétrécissement dans la foulée, par angioplastie coronaire, évitant ainsi une nouvelle hospitalisation.

Coronarographie : quelle durée ? Est-ce que cela fait mal ?

La coronarographie est un examen invasif mais quasiment indolore. L’examen ne dure que 20 à 30 minutes.

Coronarographie : comment cela se passe après l’examen ?

Après l’intervention, le patient peut se lever plus ou moins rapidement selon la méthode utilisée (lorsque c’est l’artère fémorale qui a été incisée, on recommande de rester en position allongée plus longtemps pour éviter les hématomes).

La coronarographie peut être pratiquée en ambulatoire. Mais la plupart du temps, elle nécessite une hospitalisation de jour voire de 24 à 48 heures avant le retour au domicile.

Le patient est encouragé à boire beaucoup de liquide après l’intervention afin d’évacuer le produit de contraste. Il n’est pas autorisé à conduire pour rentrer à son domicile. Il est conseillé de se ménager les jours qui suivent l’exploration (pas de sport ou de port de charges lourdes). Enfin la date de reprise du travail est à discuter avec le médecin.

Quels sont les risques d’une coronarographie ?

Les complications éventuelles de la coronarographie sont généralement bénignes :

  • risque de thrombose de l’artère radiale ;
  • risque d’hématome du creux axillaire au niveau de l’artère fémorale.

Le risque de complications graves est rare, le risque de décès est estimé entre 1 pour 1000 et 1 pour 2000 examens.

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