Spread the love

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, sur le perron de l’Élysée le 3 mai 2023.
BERTRAND GUAY / AFP Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, sur le perron de l’Élysée le 3 mai 2023.

BERTRAND GUAY / AFP

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, sur le perron de l’Élysée le 3 mai 2023.

POLITIQUE – Opération « battre le rappel ». Ce mardi 9 mai, il y a foule au ministère de la Transition écologique : représentants de la Banque des Territoires, de la Caisse des dépôts, d’entreprises, des parlementaires et élus locaux se réunissent autour de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, chargé par Emmanuel Macron de la « restauration écologique des écoles ».

Le 23 avril, au détour d’une interview au Parisien, Emmanuel Macron s’étend sur « ce formidable chantier public » : « On va mettre le financement là-dessus pour accompagner les communes qui ne le peuvent pas seules. Il y a trop d’écoles qui sont des passoires thermiques, où les enfants se les gèlent puis ont trop chaud. On va les rénover ! », promet le président de la République, réitérant un engagement déjà pris en novembre 2022.

Entre les deux séquences, six mois se sont écoulés et le dossier a atterri sur le bureau de Christophe Béchu. Sur le papier, le ministre coche toutes les cases pour le mener à bien : comme maire d’Angers, il a été en charge de la gestion des écoles primaires ; comme président du département de Maine-et-Loire, des collèges. Il est désormais chargé comme ministre de gérer la transition écologique du pays.

« Impératifs » en pagaille

Les rénovations voulues par le président de la République devraient a priori se concentrer sur les écoles primaires. Rien qu’à cette échelle, le chantier est titanesque et concerne un peu moins de 49 000 écoles qui accueillent 6 millions d’enfants. « Rénover les écoles répond à plusieurs impératifs : écologique, maîtrise des dépenses des collectivités, maîtrise des dépenses d’énergie et maîtrise de conditions de travail » pour le corps enseignant et les élèves, énumère l’entourage de Christophe Béchu.

Des impératifs mais aussi des difficultés. « Les projets de rénovation, ça prend souvent du temps, notamment dans les collectivités. Ça demande à être validé et voté, et ensuite, des marchés publics se déclenchent derrière », concède Nicolas Turcat, directeur de programme en charge de la rénovation énergétique du bâti scolaire à la Banque des Territoires. Du temps et… De l’argent. Beaucoup. Dans un rapport remis au gouvernement en février 2020, l’ingénieur François Demarcq estimait à 40 milliards d’euros l’investissement nécessaire sur ce seul dossier pour atteindre 40 % de réduction d’émission de gaz à effet de serre en 2030.

« Il faut voir école par école, territoire par territoire, quelles sont les rénovations énergétiques qu’il faut entreprendre. Pour certaines, ça peut être des rénovations relativement légères ; pour d’autres, ça peut être des rénovations assez lourdes », indique sans précisions chiffrées les conseillers. La cellule « Bâti scolaire » du ministère de l’Éducation nationale, contactée par 20 minutes, estime elle que 10 % des établissements présentent « une vétusté importante » avec donc des travaux d’envergure, coûteux et longs.

Combien le gouvernement envisage-t-il de mettre sur la table ? Quels chantiers seront privilégiés ? Les mairies auront-elles accès à des processus simplifiés et rapides pour avancer les fonds ? Quel est le calendrier estimé ? Les collèges et lycées seront-ils inclus, alors qu’à plusieurs reprises déjà, un dispositif particulier a dû être mis en place pour permettre le bon déroulement des examens de fin d’année en pleine canicule ?

« Nous espérons qu’il ne s’agisse pas d’une manœuvre »

Les questions sont nombreuses et Christophe Béchu est attendu au tournant. « Nous espérons qu’il s’agit d’une vraie priorité politique et pas d’une manœuvre dilatoire pour évacuer l’échec de la réforme sur les retraites », pointe dans Les Échos Delphine Labails, maire socialiste et coprésidente de la commission éducation de l’Association des maires de France.

Le ministère promet des réponses concrètes ce mardi mais avance déjà quelques « solutions » comme l’accompagnement par la Banque des territoires et la Caisse des dépôts, des propositions de loi pour faciliter le financement, ou encore le Fonds Vert doté de 2 milliards d’euros de crédits.

Il ne cache pas miser (beaucoup) sur l’implication de toutes les parties concernées, de la Caisse des dépôts aux entreprises du BTP et surtout les élus locaux « en particulier les maires et les présidents d’intercommunalités ». C’est d’ailleurs l’intitulé de la réunion organisée ce mardi au ministère : « Rénovation énergétique des écoles : tous mobilisés ». Encore faut-il qu’ils en aient les moyens financiers…

À voir également sur Le HuffPost :

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *