La cœlioscopie est un acte chirurgical moins traumatisant qu’une intervention classique. Il peut être diagnostique ou opératoire. On y a souvent recours pour diagnostiquer ou traiter des maladies gynécologiques ou digestives.
Définition : qu’est-ce qu’une cœlioscopie ou laparoscopie ?
La cœlioscopie, également appelée laparotomie ou laparoscopie, est « une technique de chirurgie permettant d’accéder à l’intérieur de l’abdomen par de petites incisions de la paroi abdominale », définit l’Assurance maladie (source 1).
« Cette technique, inventée en France par le Pr R. Palmer puis développée par MA Bruhat et son équipe, a été une véritable révolution technologique », explique le Collège national des Gynécologues et des Obstétriciens français (CNGOF) (source 2). La cœlioscopie présente de nombreux avantages, parmi lesquels une réduction de la durée d’hospitalisation, de la convalescence, des douleurs postopératoires et du risque infectieux. Sur le plan esthétique, elle limite les cicatrices abdominales.
La cœlioscopie est un acte qui se pratique pour diagnostiquer ou traiter certaines maladies, notamment gynécologiques ou digestives. D’autres petites ouvertures sont aussi pratiquées pour laisser passer des instruments et effectuer des gestes chirurgicaux, dans plusieurs domaines et pour différentes pathologies.
Cœlioscopie et laparotomie
Contrairement à la cœlioscopie, la laparotomie consiste à ouvrir l’abdomen soit par le biais d’une incision verticale (souvent du dessous du nombril au pubis) soit par le biais d’une incision horizontale au-dessus du pubis.
Indications de la cœlioscopie : pourquoi faire cette opération ?
Cette technique d’endoscopie chirurgicale permet aussi bien de poser un diagnostic que d’effectuer des prélèvements et/ou d’opérer de nombreux organes comme la vésicule biliaire, l’appendice, le côlon, l’intestin grêle, les ovaires, l’utérus, le rein, la vessie, la prostate, les poumons et même le cœur…
Indications gynécologiques
En chirurgie gynécologique, la plupart des interventions chirurgicales peuvent être réalisées par cœlioscopie, écrit le CNGOF. Les principales indications sont :
- Grossesse extra-utérine (GUE) ;
- Endométriose : une cœlioscopie peut être nécessaire pour confirmer le diagnostic évoqué par les examens d’imagerie ;
- Infertilité : « lorsqu’un couple n’arrive pas à concevoir dans un certain délai, il peut être nécessaire de réaliser une cœlioscopie pour explorer le pelvis », indique le CNGOF ;
- Infection pelvienne : « lors de suspicions de salpingite (infection des trompes) ou de pyosalpinx (abcès de la trompe), il est indiqué de faire une cœlioscopie pour confirmer le diagnostic, et réaliser des prélèvements afin de traiter au mieux l’infection », recommande le CNGOF ;
- Fibrome : « la myomectomie (ablation des fibromes) peut être réalisée par cœlioscopie chez les patientes ayant un désir de grossesse et un ou plusieurs fibromes localisés dans l’épaisseur du muscle utérin » ;
- Kystectomie (ablation d’un kyste de l’ovaire) ;
- Ovariectomie (ablation de l’ovaire) ou annexectomie (ablation de l’ovaire et de la trompe) ;
- Hystérectomie (ablation de l’utérus) ;
- Promontofixation (traitement par cœlioscopie de la descente d’organe) ;
- Curages pelviens et lomboaortiques.
Autres indications
On a également recours à la cœlioscopie dans les spécialités suivantes, ajoute l’Assurance maladie :
- Chirurgie digestive (en cas d’appendicite aiguë, lithiase biliaire, cholécystite aiguë, hernie inguinale…) ;
- Chirurgie de l’obésité ;
- Urologie (traitement d’un testicule non descendu ou d’une anomalie des voies urinaires) ;
- Cancérologie (traitement et surveillance de certains cancers).
Y a-t-il des risques et des contre-indications à cette chirurgie ?
Comme pour toute intervention, des risques d’infection ou d’hémorragie (accidents de perforation très rares) existent. La cœlioscopie peut être contre-indiquée en cas de maladie cardiovasculaire. Elle peut aussi déboucher sur une intervention par voie classique pour des raisons techniques ou anatomiques.
Comment se déroule une cœlioscopie ?
Cette technique demande une grande expérience et une anesthésie générale profonde, car elle est plus longue qu’une intervention classique. Elle peut durer de 20 minutes à plusieurs heures.
On vous conduit dans un bloc opératoire équipé d’appareils de surveillance anesthésique, et l’anesthésie est réalisée. Le chirurgien pratique des petits orifices (2 à 4) dans l’abdomen à l’aide de gouttières métalliques rigides (trocarts). Ceci pour introduire les instruments optiques et chirurgicaux. « Par ce petit orifice, il introduit une fine aiguille creuse dans la cavité abdominale. Du gaz carbonique passe à travers l’aiguille, et la paroi de l’abdomen se soulève », décrit l’Assurance maladie.
L’abdomen est donc gonflé avec du gaz carbonique : trois à quatre litres de gaz sont insufflés par l’un des trocarts pour gonfler le ventre et créer un « espace de travail ».
Une minicaméra de quelques millimètres de diamètre est insérée dans l’abdomen à travers la même incision. L’orifice où passe le tube surmonté d’une minicaméra est, si possible, effectué dans l’ombilic. L’effet grossissant de la caméra permet l’observation et la précision du geste chirurgical. Le chirurgien travaille ensuite les yeux rivés sur un écran qui retransmet l’image. Il peut avoir recours à l’assistance robotique, qui lui permet d’améliorer son geste opératoire (assis à une console de commande, il dirige à distance les mouvements du robot qui reproduit en simultané les mêmes gestes opératoires).
En fin d’intervention, l’air insufflé est retiré, le gaz carbonique est évacué, et les petites ouvertures cutanées refermées.
À noter : le plus souvent, une sonde urinaire est posée en début d’intervention puis retirée le jour même ou le lendemain.
Est-ce qu’une cœlioscopie fait mal ?
L’opération en elle-même n’est pas douloureuse car elle est effectuée sous anesthésie générale. Mais des douleurs postopératoires peuvent parfois survenir, même si elles moindres par rapport à une intervention classique.
Quelles sont les suites opératoires de la cœlioscopie ?
La durée de l’hospitalisation dépend de la nature de la cœlioscopie et de l’intervention pratiquée. La sortie de l’hôpital est généralement assez rapide, le soir même ou le lendemain.
Les douleurs postopératoires (gaz, ventre gonflé…)
Certaines douleurs postopératoires peuvent apparaître, principalement liés à la présence du gaz résiduel qui irrite le péritoine. On constate en particulier des « phénomènes douloureux, principalement au niveau abdominal mais pouvant s’étendre aux épaules », indique le CNGOF. Parmi eux, des ballonnements, des gaz, un transit perturbé. Ces problèmes peuvent durer quelques heures, voire plusieurs jours. Le gaz se résorbe généralement en un à trois jours après l’opération. Des antalgiques puissants sont prescrits contre la douleur.
Les cicatrices
Les petits orifices qui ont servi à vous opérer cicatrisent en une semaine environ. Du fait des mini-incisions, les cicatrices sont plus esthétiques. Il n’y a pas de grande cicatrice visible.
Les complications postopératoires possibles
Après le retour à domicile, si une douleur abdominale résistante aux antalgiques simples, des saignements, de la fièvre, un malaise, un arrêt du transit, des taches rouges autour des cicatrices ou toute autre anomalie apparaissent, il est indispensable de consulter ou d’en informer le chirurgien.
Le retour à domicile et la convalescence après une cœlioscopie
Après une cœlioscopie, il faut du repos. Un arrêt de travail est prescrit, qui peut varier d’une à trois semaines. Dès le lendemain de l’opération, vous pouvez prendre une douche. En revanche, il est recommandé d’attendre une semaine avant de prendre un bain.
Quand refaire l’amour après une cœlioscopie ?
Il ne faut pas avoir de relations sexuelles ou faire d’efforts physiques conséquents (porter des charges lourdes, faire du sport…) durant les deux semaines qui suivent l’opération.
Quand a-t-on les résultats ?
Avant votre départ, le chirurgien vous donne les premiers résultats de la cœlioscopie et le compte rendu opératoire, indique l’Assurance maladie. Vous fixez ensemble un rendez-vous de suivi (contrôle de la bonne cicatrisation, communication d’éventuels résultats d’analyses ou d’une biopsie).