La consommation de cocaïne se démocratise, c’est un fait que déplore l’organisme Santé Publique France, qui dévoile des données « inédites » sur les passages aux urgences en lien avec cette drogue.
« Les résultats issus des données de passages aux urgences (OSCOUR®) en lien avec l’usage de cocaïne mettent en lumière une augmentation forte et continue sur la période 2010-2022, ce quelle que soit la région », déplore ainsi Santé Public France, précisant qu’après une relative stabilisation entre 2018 et 2021, les données montrent une hausse particulièrement forte entre 2021 et 2022.
Entre 2010 et 2022, 23 335 passages aux urgences pour cocaïne ont ainsi été recensés. Ils concernaient principalement des hommes (75 %) et l’âge médian était de 32 ans. « En 12 ans, le taux de passages a évolué de 8,6 à 21,2 / 100 000 passages, soit un taux multiplié par plus de 3. Cela représente en moyenne en France, 72 passages aux urgences en lien avec la consommation de cocaïne par semaine en 2022 », indique encore l’organisme de santé publique.
Si des disparités régionales ont été mises en évidence, avec des taux de passage aux urgences pour cocaïne plus élevés en Guyane, région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie, toutes les régions sont concernées par cette hausse.
Polyconsommation et produits plus forts
Santé Publique France stipule par ailleurs que ces passages aux urgences pour cocaïne présentaient des diagnostics associés, liés à une intoxication par l’alcool (33 % des cas), aux benzodiazépines (9,6 %), au cannabis (9,5 %) ou aux opioïdes (4,8 %), traduisant un profil de polyconsommation. L’organisme estime que certains usages, tels que la polyconsommation avec l’alcool, peuvent augmenter les risques d’intoxications, car celle-ci augmente la durée et la puissance des effets psychoactifs de ces deux drogues, ainsi que leur toxicité cardiaque.
La circulation d’une cocaïne dont la teneur en principe actif augmente, ou encore l’émergence de nouveaux produits de synthèse (pouvant être vendus comme étant de la cocaïne) peuvent également expliquer la hausse des intoxications.
Le dispositif Drogues-Info-Service de plus en plus utilisé
L’organisme Santé Publique France ajoute enfin que ces hausses des passages aux urgences pour cocaïne sont « cohérentes » avec les remontées issues du dispositif Drogues-Info-Service, « dont les sollicitations sont en augmentation constante depuis 2010 ». « Le nombre d’appels, de chats et de questions/réponses citant la cocaïne est passé de 2 133 à 6 447 entre 2010 et 2022 », lit-on dans le communiqué (Source 1). Difficultés à arrêter, mal être physique ou psychique, inquiétudes face aux symptômes, demande d’informations et de prise en charge sont les principaux motifs qui poussent à joindre ce service.
Rappelons que Drogues-Info-Service est à la fois accessible via internet à l’adresse www.drogues-info-service.fr, mais aussi par téléphone au 0 800 23 13 13 (appel anonyme et gratuit, 7jours/7 et de 8h à 2h du matin).