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Deux femmes témoignent

Karine, 31 ans, a décidé de ne plus avoir ses règles il y a 5 ans environ. Avant de passer à l’acte, il lui était déjà arrivé d’enchaîner quelques plaquettes de pilules quand les vacances se profilaient, par exemple. « Quand j’ai mes règles, je me sens mal dans ma peau, je n’aime pas l’odeur de mon corps, je me sens sale… Certaines trouvent ça « purifiant », moi je trouve surtout ça très contraignant », confie la célibataire qui prend maintenant la pilule en continu.

Ce que ça a changé à sa vie ? Tout et rien. « Je n’ai pas eu de réaction particulière en stoppant volontairement mes règles : pas de douleurs, pas de saignements, pas de baisse de désir et aucun ballonnement. En revanche, j’ai ressenti un grand sentiment de liberté ! À partir du moment où on prend une pilule, les cycles sont artificiels donc un peu plus ou un peu moins… cela ne change pas grand-chose ! » C’est ce que Karine a pris l’habitude de répondre à ceux qui la prendraient en grippe pour sa pratique ou qui craignent que cela n’altère sa fertilité.

D’autres, comme Léonie, ont voulu stopper leurs règles avant de faire machine arrière. La raison ? Leur sacro sainte libido. « Quand j’ai mes règles, ma libido s’emballe. J’ai envie de faire l’amour à longueur de journée. Je n’ai pas envie de me passer de ça… », raconte la jeune femme qui considère qu’avoir ses règles est un atout féminin dont il faut être fier. « Cela fait partie de moi, c’est un peu comme un moteur. Chaque mois, ça me fait redémarrer, et ma libido avec », plaisante-t-elle.

Les médicaments pour stopper les règles bloquent une hormone du désir

En consultation, Jean-Claude Piquard, sexologue clinicien, a l’habitude de rencontrer celles qui veulent en finir avec leurs règles. Et d’après lui, le jeu n’en vaut pas forcément la chandelle. Surtout si on tient à sa vie sexuelle.

La majorité des médicaments utilisés pour stopper les règles a des effets indésirables ! Par exemple, ils bloquent la testostérone qui est une des principales hormones du désir chez les femmes, d’où l’apparition d’une éventuelle chute de la libido

L’expert a aussi constaté que cette baisse de libido était souvent différée dans le temps, parfois même un an après. « C’est comme si le cerveau conservait une mémoire du désir mais ce désir n’étant plus alimenté par la testostérone, progressivement, il s’éteint. Ce qui rend beaucoup plus difficile pour la femme la possibilité de faire le lien entre cause et effet », confie l’auteur de La fabuleuse histoire du clitoris.

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Les autres méthodes d’arrêt des règles impactent-elles aussi la libido ?

Ne plus avoir ses règles et conserver une libido serait donc une quête du graal impossible ? Minute, papillon. « Les stérilets (ou DIU) qui bloquent les règles semblent avoir peu d’effet négatif sur la libido », précise Jean-Claude Piquard, même si la baisse de libido fait partie des effets secondaires possibles. Thèse validée par Pépita, qui en porte un depuis deux ans et qui n’a constaté aucun changement sur sa libido : « En revanche, s’il est mal posé, comme ce fut mon cas, cela fait super mal et à ce moment-là ta libido en prend un sacré coup, c’est certain », ironise la jeune femme.

La contraception et l’arrêt des règles peuvent impacter à la baisse la libido pour les femmes mais aussi parfois pour les hommes, d’une façon souvent inconsciente. Il y a un aspect plus psychologique à tout cela. La reproduction est un moteur souterrain de la libido. Par exemple, les jeunes qui se savent stériles ont statistiquement beaucoup plus de mal à s’investir dans la sexualité, souligne le sexologue.

En cas de baisse de libido soudaine, en particulier après la mise en place d’un traitement hormonal ou d’une contraception, des professionnels de santé comme les gynécologues ou sexologues peuvent vous aider.

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