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La ville de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, a été la cible de coupures d’électricité mercredi 8 mars, revendiquées par la CGT Mines-Énergie dans le cadre de la grève contre la réforme des retraites. Une clinique a notamment été touchée, provoquant l’arrêt du service des IRM. Un radiologue témoigne.

Un incident qui aurait pu mal finir. La CGT Mines-Énergie a revendiqué de nouvelles coupures de courant mercredi 8 mars à l’occasion d’une nouvelle journée de grève contre la réforme des retraites, à Charleville-Mézières dans les Ardennes. Une clinique a été touchée, faisant tomber en panne une machine à IRM. Une IRM (imagerie par résonance magnétique) est un examen de radiologie qui utilise un appareil émettant des ondes électromagnétiques, grâce à un gros aimant.

L’incident est intervenu le mercredi 8 mars, à 14h. La coupure d’électricité a provoqué une fuite d’hélium liquide, à l’origine de la panne et ayant endommagé la machine. Deux jours après, Alain Aïem radiologue à la clinique, indiquait dans l’émission «La Parole aux Français» ce vendredi sur CNEWS, que l’IRM était toujours en panne.

«Nous sommes actuellement en réparation avec une date de remise en service qui n’est pas encore déterminée. Il faut remettre la quantité d’hélium liquide qui avoisine les 1.000 litres dans la cuve, pour redémarrer l’IRM et voir si elle n’a pas subi de dégâts conséquents», a déploré le radiologue. 

Cet hélium liquide est maintenu à -240 °C grâce à un système électrique. Le courant ayant été coupé, cet élément chimique s’est ainsi transformé en gaz et a été évacué en dehors de la salle d’examen, «ce qui aurait pu être dommageable pour le personnel et les patients si cette émanation de gaz était restée dans le service», indique Alain Aïem.

150 personnes lésées

Une soixantaine de patients utiliseraient cette machine chaque jour : «Au bout de deux jours et demi cela fait environ 150 personnes qui ont été impactées et pour lesquelles il va falloir replanifier un rendez-vous ou transférer sur d’autres machines. C’est très embêtant pour le personnel de devoir remettre des rendez-vous alors qu’on est déjà surchargé» a-t-il ajouté.

Si un autre site bénéficie d’une deuxième IRM vers laquelle vont pouvoir être transférés des patients, ce sont toutes les machines du site actuel qui ont été impactées (scanners, radiologie générale, appareils de mammographies et d’échographie).

Aucun échange n’a eu lieu entre la clinique et les grévistes de la CGT, ce que regrette Alain Aïem, s’estimant heureux qu’il n’y ai pas eu de conséquences «néfastes» pour les patients et le personnel. Une jeune fille de 13 ans était d’ailleurs en train de passer un examen dans cette même IRM au moment de la coupure.

«Je pense qu’ils n’ont pas imaginé les conséquences réelles que cela aurait pu entraîner chez des patients», a-t-il regretté avant d’ajouter : «avant d’envisager de couper l’électricité, il serait souhaitable qu’ils voient à quel endroit cette coupure doit se faire. Aller faire ça dans un centre d’imagerie médicale ou dans un autre centre médical, ça pourrait être criminel». A noter qu’un appareil IRM peut coûter plusieurs centaines de milliers d’euros. La clinique a ainsi porté plainte mercredi, juste après les faits.

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